La signature à Moscou, le 11 août dernier, d'un accord établissant entre la République fédérale d'Allemagne (RFA) et l’URSS des relations animées du désir de coexistence pacifique et prévoyant entre les deux pays le développement d'une coopération économique, scientifique, technique et culturelle n'a pas manqué d'inquiéter certains observateurs, allemands aussi bien qu'étrangers. Ce traité ne porterait-il pas en lui-même les germes d'une renaissance de certaines formes du nationalisme, ne serait-ce qu'en incitant la puissance économique allemande à s'étendre vers l'Europe centrale et orientale ?
L'auteur, journaliste allemand implanté depuis une trentaine d'années à Paris et qui n'a cessé d'oeuvrer dans ses écrits, au rapprochement franco-allemand, répond indirectement à cette question en montrant qu'à l'échelle d'une histoire millénaire la dimension du fédéralisme allemand l'emporte de loin sur celle du nationalisme. Il ne répudie pas pour autant toute idée nationale allemande, mais il entend, à propos de l'histoire de son pays, distinguer entre la « conscience nationale », concept légitime et nécessaire à l'existence de la nation et « le nationalisme » qui en est une déformation aberrante.