Octobre 1970 - n° 293

Toute la difficulté de prévoir, fut-ce à court terme, en matière d’industrie pétrolière vient de ce que cette industrie, peut-être plus qu’une autre, doit procéder à un continuel ajustement de ses multiples activités, qu’il s’agisse des rapports entre ses opérations propres dont la longue chaîne, qui va de la recherche du pétrole brut à la mise sur le marché des produits finis, ne souffre point d’interruption ou des liaisons qui s’établissent, comme de nature et sans qu’on puisse leur assigner de limites, entre les activités des entreprises pétrolières et l’ensemble des activités économiques, politiques, sociales, voire culturelles, des nations. Lire les premières lignes

  p. 1415-1434
  p. 1435-1445

L’accueil de Kossyguine à Téhéran en mars 1970, suivant de peu le voyage de Mohamed Chah aux États-Unis en octobre 1969, le maintien de l’Iran au sein du CENTO, l’appui donné par le gouvernement iranien aux résolutions arabes en faveur du retrait des troupes israéliennes alors qu’il entretient de bonnes relations avec Tel Aviv, les nouveaux accords conclus en mai 1970 avec le Consortium international des pétroles, concrétisent le souci de l’Iran de ne pas s’écarter d’une politique d’équilibre qui lui permet aujourd’hui encore de rester en marge des conflits qui agitent le Proche-Orient. Justifiée par la situation géopolitique du pays, cette attitude a permis à celui-ci, au cours des dernières décennies, malgré occupations étrangères et coups d’État, de demeurer l’un des rares États du Moyen-Orient à sauvegarder son régime monarchique, vieux de vingt-cinq siècles, et de préserver son indépendance. Mais si cet équilibre était jusque-là paradoxalement la conséquence de la vulnérabilité même d’un pays soumis à l’antagonisme de pressions permanentes, il semble devoir prendre, avec les réformes mises en œuvre et la manifestation de forces nouvelles, un aspect dont le rappel d’événements récents permettra de souligner les caractères. Lire les premières lignes

  p. 1446-1461

La déposition du sultan de Mascate et Oman va permettre à cet État d’Arabie d’accéder enfin au monde moderne ; elle aura, pour toute la région, des conséquences considérables. Il s’agit donc d’un véritable coup de théâtre, et cependant l’événement est passé presque inaperçu en Occident. Il a eu lieu, en effet, le 23 juillet, c’est-à-dire le jour même où le président Gamal Abdel Nasser prononçait le retentissant discours dans lequel il déclarait accepter le plan Rogers ; annoncé, pour des raisons locales, avec quelque retard, il n’a été connu qu’au moment où les observateurs des affaires orientales consacraient toute leur attention au développement de la procédure de paix en Palestine. Mais, comme le gouvernement britannique exerce encore sa tutelle sur Mascate et se préoccupe actuellement du futur équilibre du Golfe, les commentaires ont cependant été copieux à Londres. Lire les premières lignes

  p. 1474-1480
  p. 1462-1473

La signature à Moscou, le 11 août dernier, d'un accord établissant entre la République fédérale d'Allemagne (RFA) et l’URSS des relations animées du désir de coexistence pacifique et prévoyant entre les deux pays le développement d'une coopération économique, scientifique, technique et culturelle n'a pas manqué d'inquiéter certains observateurs, allemands aussi bien qu'étrangers. Ce traité ne porterait-il pas en lui-même les germes d'une renaissance de certaines formes du nationalisme, ne serait-ce qu'en incitant la puissance économique allemande à s'étendre vers l'Europe centrale et orientale ? Lire la suite

  p. 1481-1489
  p. 1501-1506
  p. 1514-1525

Septembre 1870, c’est, dans la galerie des tableaux classiques de l’histoire de France, l’élan désespéré, héroïque et vain de la Défense Nationale et, lui donnant l’impulsion, l’action ardente d’un jeune avocat de trente-deux ans, porté par les événements à assumer presque seul la direction de la guerre. Ce rôle historique est à bien des égards paradoxal, car rien ne semblait y préparer Gambetta, fils d’un immigrant qui ne demanda jamais la nationalité française, civil sans aucune formation militaire, connu jusqu’alors seulement comme un tribun intransigeant et comme un politicien ambitieux. À l’image des grands ancêtres de la Révolution dont il se réclamait sans cesse, il s’éleva à la hauteur de sa mission et si sa tentative pour forcer le destin échoua finalement, elle mérite bien de rester comme la plus belle page de sa biographie. Lire les premières lignes

  p. 1490-1500

Au lendemain de la mort de l'Amiral Castex nous avons rappelé quelques-unes des vues prospectives contenues dans les cinq tomes de ses Théories Stratégiques (cf. numéro de mai 1968 de la revue) et annoncé que l'amiral nous avait laissé le Tome VI — inédit — desdites théories en nous chargeant d'en « faire l'usage que nous jugerions le meilleur ». Lire les premières lignes

  p. 1526-1538
  p. 1507-1513

Chroniques

Durant l’été, deux grands événements ont affecté la vie internationale : la signature du traité germano-soviétique, l’ouverture des négociations indirectes entre Israéliens et Arabes sous l’égide de M. Jarring, médiateur désigné par les Nations unies. Ni l’un ni l’autre de ces deux événements n’a véritablement constitué une surprise : l’Union soviétique avait accueilli favorablement les « ouvertures » du chancelier Brandt, et depuis la présentation du « plan Rogers » Mme Golda Meir, Premier ministre israélienne, et le président Nasser étaient soumis à des pressions conjointes de la part des États-Unis et de l’Union soviétique, pressions auxquelles il leur eût été difficile de résister très longtemps. Ces deux événements n’en ont pas moins modifié sensiblement le climat des relations internationales, et, dans le cadre de la présente chronique, ils méritent d’être étudiés sous l’angle de ce qu’ils ont dû aux institutions internationales et de ce qu’ils représentent pour elles. Si l’on considère en outre que, le 21 juillet, les « Six » de la Communauté économique européenne (CEE) et la délégation britannique se sont mis d’accord sur le programme de la négociation au terme de laquelle la Grande-Bretagne, l’Irlande, le Danemark et la Norvège deviendront peut-être membres du Marché commun, on observe que l’été fut beaucoup plus fertile en événements qu’il n’y paraît à première vue. Lire la suite

  p. 1539-1545

Le Transall et l’opération Esculape Lire la suite

  p. 1554-1560

États-Unis : Déflation des effectifs militaires et répercussions sur la présence des forces armées américaines dans le monde Lire la suite

  p. 1546-1554

Dans la Marine française Lire la suite

  p. 1561-1567

Au Togo, les forces armées déjouent une tentative de coup d’État Lire la suite

  p. 1567-1573

Bibliographie

Sanche de Gramont : Les Français. Portrait d’un peuple  ; Éditions Stock, 1970 ; 464 pages - Jean Némo

Toutes les vérités sont-elles bonnes à dire ? Et qui peut se targuer de ne dire que des vérités ? L’auteur est Français, mais écrit en anglais ; curieusement, son livre nous revient sous forme d’une traduction, ce qui peut sembler aussi bien un paradoxe, une plaisanterie ou une forme de l’humour. Il est long, très long, trop long. Un essai doit avoir pour qualité première d’être court : le scintillement de l’esprit à la longue fatigue et devient importun. Lire la suite

  p. 1574-1574

Roland Nungesser : Pour une nouvelle société : la révolution qu’il faut faire  ; Éditions Plon, 1970 ; 126 pages - Jean Némo

Le développement de la science et des techniques menace de submerger l’homme sous ses propres inventions et d’en faire un « objet », un infime rouage de l’énorme machinerie que risque d’être le monde de demain. Ce danger est d’autant plus vivement perçu que se sont davantage affaiblies les valeurs spirituelles et la foi qui en résultait. Le monde, surtout celui des jeunes, perd ainsi toute raison d’être, n’a plus d’idéal ni même simplement d’objectifs qui mériteraient une adhésion enthousiaste. Il est important, il est essentiel, dans ces conditions, de chercher en quoi peuvent se trouver le ferment d’une impulsion nouvelle et l’antidote du désespoir ou du nihilisme. Lire la suite

  p. 1575-1576

Richard Armand, Robert Lattès et Jacques Lesourne : Matière grise, année zéro. L’aide à la décision  ; Éditions Denoël, 1970 ; 414 pages - Jean Némo

Si 1970 doit marquer le début d’une ère nouvelle, c’est que, d’après les auteurs, l’informatique a fait déjà de tels progrès qu’elle est devenue capable de révolutionner nos méthodes et plus encore nos concepts. La « matière grise », c’est-à-dire l’intelligence et le travail intellectuel prennent le pas sur l’effort manuel traditionnel et la fonction bureaucratique, plus récente. Lire la suite

  p. 1576-1576

Michel Grozier : La société bloquée  ; Éditions du Seuil, 1970 ; 252 pages - Jean Némo

Les premiers chapitres présentent de fort intéressantes considérations sur la structure sociale des sociétés avancées. Ils laissent espérer que l’auteur, professeur de sociologie, qui a si bien défini, suivant des perspectives attachantes et nouvelles, la théorie de ses principes et de ses méthodes, va les appliquer de la même façon à notre société, que l’on dit « bloquée », et nous indiquer la façon de la faire repartir, en se basant sur des observations scientifiques et sur les hypothèses qu’elle permet d’émettre. Malheureusement, il n’en est rien. Peu à peu, on glisse de la sociologie dans une description semblable à tant d’autres, des vices de notre administration, des défauts de nos institutions, de l’inertie de nos esprits. Et c’est sur la politique presque polémique que le livre s’achève. Lire la suite

  p. 1574-1575

Régis Paranque : Le malaise français  ; Éditions du Seuil, 1970 ; 208 pages - Jean Némo

Si tout allait aussi mal en France que l’affirme l’auteur, on serait en droit de s’étonner que notre pays continue de vivre et d’exister en tant que Nation indépendante. Qui veut trop prouver ne prouve rien, ou démontre le contraire de ce qu’il voulait prouver. C’est un peu la mésaventure qui arrive à Régis Paranque, dont le livre est un réquisitoire – ou plutôt une longue lamentation. Les Français sont égoïstement repliés sur eux-mêmes, parfaitement satisfaits de leur médiocrité qu’ils confondent avec la sagesse ; nos jeunes, en niant tout, se donnent bonne conscience, mais, débouchant sur le néant, renforcent les structures qu’ils contestent. Notre économie socialisante n’a ni la vigueur du vrai socialisme, ni celle du vrai capitalisme. Notre stabilité politique et institutionnelle est fragile, à la merci de la moindre crise. Bref, ce « malaise » présente tous les symptômes d’une maladie incurable. Lire la suite

  p. 1575-1575

Pierre Guillaume et Jean-Pierre Poussou : Démographie historique  ; Éditions Armand Colin, 1970 ; 416 pages - Jean Némo

Les études démographiques actuelles sont d’une difficulté notoire et leurs résultats prêtent à diverses interprétations ; que dire alors des recherches faites sur la démographie des temps passés ? Elles nécessitent un travail de démographe et d’historien, sur des documents incomplets dont il s’agit pourtant de faire une synthèse intelligible et logique. La principale leçon qui peut être tirée de ce manuel destiné surtout aux étudiants et aux enseignants, mais dans lequel chacun peut trouver de l’intérêt, est qu’il faut se garder de généraliser des conclusions partielles tirées de cas particuliers, et d’énoncer des lois auxquelles on pourrait se référer. Cela est vrai des données actuelles, et plus encore de celles du passé. Cette constatation ne doit pas décevoir, mais au contraire on doit y trouver une incitation à affiner de plus en plus les méthodes en vue d’obtenir des résultats utilisables. C’est pourquoi ce manuel fait état des méthodes, tout en fournissant les conclusions, souvent aléatoires et discutables, auxquelles elles permettent d’aboutir. Lire la suite

  p. 1576-1577

Le plan de l’ouvrage est clair, les renseignements précis ; la lecture en est facile. Ce sont des qualités qu’il importe de souligner, lorsqu’il s’agit d’une question que tout le monde croit connaître parce que ses données essentielles sont effectivement familières à tous ; mais il faut aller plus loin, et acquérir des notions plus exactes, notamment pour ne pas se laisser aller à un optimisme ou à un pessimisme également exagérés. Lire la suite

  p. 1577-1578

Georges Lefranc : Essais sur les problèmes socialistes et syndicaux  ; Éditions Payot, 1970 ; 270 pages - Jean Némo

L’auteur, bien connu de nos lecteurs, a réuni dans ce volume des textes d’études et de conférences pratiquement introuvables actuellement, afin de donner à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du socialisme et du syndicalisme quelques éléments d’appréciation sur une évolution souvent difficile. Il les a groupés en trois parties : tout d’abord, ceux qui se rapportent à la notion du travail dans la société d’aujourd’hui ; puis ceux qui ont trait à l’histoire du socialisme, et notamment aux raisons de son échec à constituer un ensemble unique et solidement organisé ; enfin, ceux qui se réfèrent à l’histoire syndicale et à la centralisation des syndicats qui, à l’origine étaient conçus comme devant former un ensemble fédératif. Tous ces textes sont établis sur des données générales et objectives ; ils relèvent d’un travail d’historien. Lire la suite

  p. 1577-1577

Philip Knignhtley et Colin Simpson : Les vies secrètes de Lawrence d’Arabie  ; Éditions Robert Laffont, 1970 ; 416 pages - Jean Némo

De toutes les vies hors-série, celle de Lawrence est sans doute une des plus étranges. L’abondance des biographies ne peut éclairer tous les mystères dont elle s’entoure et ne parvient pas à supprimer les dernières traces de légende. Lawrence, né dans une famille irrégulièrement constituée, cependant solidement unie, se passionne dès sa jeunesse pour l’ethnographie. Les services de renseignement ont toujours utilisé les expéditions scientifiques pour mener des enquêtes en profondeur ; le jeune Lawrence est ainsi enrôlé dans la recherche du renseignement au Moyen-Orient. Il y apporte le sens de la grandeur de l’Angleterre et l’ambition de la servir en créant un « dominion brun » qui s’étendrait à l’ensemble des pays arabes. En corollaire, il a une haine tenace et passionnelle de la France et de tout ce qui est Français. C’est alors que les circonstances lui permettent de jouer un rôle remarquable en Arabie et en Syrie, rôle que les auteurs ramènent à ses dimensions historiques, dépouillent de sa légende, mais qui est largement suffisant, dans ces nouvelles dimensions, pour assurer la gloire d’un homme. Jusque-là, malgré quelques obscurités quant aux détails de certaines de ses actions et de ses entreprises, rien qui ne puisse recevoir une explication rationnelle. Lire la suite

  p. 1579-1579

Sabr Abu-Nidhal : La lutte armée arabe et l’impérialisme. T. I : La bataille du 5 juin 1967  ; Éditions l’Herne, 1970 ; 194 pages - Pierre Rondot

L’ouvrage du commandant Sabr Abu-Nidhal ne constitue pas seulement une étude critique des opérations de la « bataille » des « Six jours », perdue, assure l’auteur, non par manque de moyens mais par absence de stratégie. Anticipant sur les tomes à venir de cette série, il expose les dangers que lui semble courir, devant Israël (qu’il désigne par le vocable de CSP, « Colonie sioniste palestinienne ») fort de son avance technologique et de l’appui du sionisme mondial, un monde arabe qui n’est encore qu’une somme d’entités régionales. Lire la suite

  p. 1578-1579

Maréchal Gueorgui Joukov : Mémoires. T. I : Des années de jeunesse à la bataille de Moscou (1886-1941)  ; Éditions Fayard, 1970 ; 534 pages - Jean Némo

Les souvenirs antérieurs à 1940 n’ont guère qu’une valeur anecdotique ; l’auteur ne parle que d’une façon sommaire et très générale de la Première Guerre mondiale, de la guerre civile et de la formation progressive de l’Armée rouge entre 1923 et 1939. L’intérêt s’éveille véritablement lorsque l’auteur raconte les conditions dans lesquelles il exécuta, de juin à novembre 1939, une mission de commandement dans un conflit frontalier entre la Mongolie Extérieure et le Japon ; il y effectuait son apprentissage direct de chef opérationnel et remplissait déjà le rôle qui allait être si souvent le sien : rétablir ou sauver la situation au moment d’une crise grave. C’est ainsi qu’étant Chef d’État-major général de l’Armée rouge en juin 1940, il sera envoyé sur le front sud-ouest, puis sur le front ouest, puis sur le front de Leningrad, et enfin sur le front ouest à nouveau, où il livrera la bataille qui sauva Moscou. Lire la suite

  p. 1580-1580

Harrison Salisbury : Les 900 jours. Le siège de Léningrad  ; Éditions Albin Michel, 1970 ; 656 pages - Jean Némo

Il est difficile de réaliser un juste équilibre, au sein d’une œuvre de longue haleine, entre la grande histoire et l’histoire microscopique ; c’est-à-dire de ne pas noyer, sous le flot d’anecdotes parfois mineures, la ligne principale des événements et les leçons qu’il est possible et souhaitable d’en tirer. La méthode est pourtant utilisée par de nombreux chroniqueurs – car le mot est plus exact que celui d’historiens ; elle aboutit souvent à des échecs. Aussi convient-il d’en saluer les réussites. Le présent ouvrage en est une, indiscutablement, encore que le lecteur soit parfois dérouté par une extraordinaire accumulation de détails et doive suivre patiemment l’auteur qui monte sa chronique comme un puzzle. Lire la suite

  p. 1580-1581

Joseph L. Marx : L’avion d’Hiroshima  ; Éditions Robert Laffont, 1970 ; 288 pages - Jean Némo

La mission du B-29 Enola Gay, le 6 août 1945, fut accomplie sans difficulté et n’aurait été que de pure routine si elle n’avait eu pour objet le premier bombardement atomique de l’histoire. Aussi fut-elle longuement préparée, attentivement suivie et donne-t-elle encore matière à d’innombrables commentaires. L’auteur a voulu démontrer que la vérité est très différente de l’ensemble des légendes dont elle a été le prétexte. Tout d’abord, la bombe n’a pas été utilisée parce que l’adversaire était un peuple « de couleur » ; elle l’aurait été tout aussi bien contre un peuple « blanc » si elle avait été prête à temps et si les circonstances en avaient imposé l’emploi. Ensuite, les membres de l’équipage ne sont pas devenus fous et ne se trouvent pas en proie à des remords ; des douze hommes qui le formaient, l’un est mort de mort naturelle, et les onze autres sont d’honnêtes citoyens américains, poursuivant leur vie dans des conditions très normales. Enfin, le lancement de la bombe est compréhensible lorsque celui qui veut le juger replace l’événement dans le contexte de l’époque. Lire la suite

  p. 1581-1582

Léonce Peillard : Histoire générale de la guerre sous-marine ; 1939-1945  ; Éditions Robert Laffont, 1970 ; 426 pages - Jean Némo

Il peut sembler paradoxal de dire que les efforts faits par les marines de tous les pays belligérants se sont finalement soldés par un échec, alors que, de nos jours, la guerre sous-marine semble devoir être la forme principale des opérations navales dans un futur conflit. Cette impression d’échec est cependant bien celle que l’on retire de la lecture de ce livre documenté, qui relate, dans ses différentes phases, dans ses principaux aspects et dans ses péripéties essentielles, l’épopée des sous-marins. Il n’y eut de « guerre sous-marine » que dans l’expression consacrée ; en fait, l’action sous-marine fut toujours une action offensive contre le trafic de surface et ne revêtit jamais, même dans ses périodes d’intensité maximale, qu’une valeur secondaire par rapport à l’ensemble des opérations militaires. Lire la suite

  p. 1583-1583

Société japonaise de recherches sur la guerre du Pacifique : Le plus long jour du Japon  ; Éditions Trévise-Paris-Match, 1970 ; 286 pages - Jean Némo

Traduit de la version anglaise de l’original publié au Japon en 1965, cet ouvrage retrace, heure par heure, les événements qui se sont déroulés à Tokyo, du 14 au 15 août 1945, dans l’entourage de l’Empereur et dans les principales sphères gouvernementales. Un prologue explique comment et pourquoi, devant l’impossibilité du Cabinet de prendre une décision à propos de la déclaration de Potsdam dans laquelle les Alliés mettaient le Japon en demeure de capituler, il fallut recourir à l’arbitrage suprême du souverain. Les plus hautes autorités militaires ne pouvaient se résoudre à admettre la capitulation, contraire à l’honneur ; elles craignaient que sa divulgation ne fût une cause de graves désordres dans un pays où l’Armée était la principale puissance. Mais ces chefs étaient liés par leur serment d’obéissance à l’Empereur ; d’où d’affreux drames de conscience. Cependant, des officiers plus jeunes, exaspérés et désemparés par l’acceptation de la défaite, se refusaient à l’admettre et tentaient, dans une révolte spontanée, d’empêcher la diffusion de l’allocution que devait prononcer l’Empereur lui-même, le 15 août à midi. Lire la suite

  p. 1583-1584

Revue Défense Nationale - Octobre 1970 - n° 293

Revue Défense Nationale - Octobre 1970 - n° 293

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Octobre 1970 - n° 293

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