Que faut-il entendre par défense scientifique ? Défense par la science ? Défense de la science, c'est-à-dire du patrimoine scientifique national ? Ou encore défense « dans la science », c'est-à-dire dans un contexte de civilisation de plus en plus dominé par la science et la technologie… ? L'auteur est tout à la fois président du Comité d'action scientifique de la Défense et Conseiller scientifique du Secrétaire général de la défense nationale (SGDN). Tout en cherchant les significations et les implications de cette notion de défense scientifique, il nous dit quelles sont les fonctions, structure et préoccupations du Comité qu'il préside et comment son action s'insère dans le cadre plus général de la recherche à l'échelon national.
Aperçu de la défense scientifique
La création du Comité d’Action Scientifique de la Défense Nationale remonte à 1948, au lendemain d’une guerre qui avait vu, encore plus que la précédente, s’affirmer la suprématie de la technique dans tous les domaines : citons le radar, les missiles, la recherche opérationnelle issue de la guerre sous-marine et surtout la bombe atomique.
Le décret du 24 mai 1948 confie au Comité d’Action Scientifique de la Défense Nationale la mission « de coordonner, d’orienter et éventuellement de provoquer les recherches scientifiques intéressant la Défense Nationale, sous l’autorité du Président du Conseil et dans le cadre des directives générales formulées par le Comité de Défense Nationale ».
Le CA.S.D.N. avait ainsi une mission très étendue à la fois de conseil et d’animation, et cette mission était axée essentiellement sur les armements.
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