Aéronautique - La délégation à l'espace aérien - Le Vietnam, banc d'essai américain pour les armements modernes
La Délégation à l’Espace aérien
Par suite du développement de l’aéronautique, l’espace aérien français commence à connaître les mêmes problèmes de saturation que le réseau routier. Cet espace aérien est utilisé conjointement par les civils et les militaires dans le cadre de la circulation aérienne générale, de la circulation opérationnelle militaire et de la circulation essais-réception.
Jusqu’en 1960, seule l’Armée de l’air disposait d’appareils à réaction et pouvait donc utiliser pratiquement sans contrainte l’espace supérieur (au-dessus de 7 000 m). L’apparition du transport à réaction et sa rapide expansion ont profondément modifié la physionomie du trafic aérien à haute altitude, nécessitant la création de voies aériennes sans cesse plus nombreuses et de zones réservées à l’entraînement et aux manœuvres des avions de combat. Cantonnés dans les basses couches jusqu’à ces dernières années, les appareils de l’aviation générale, sans cesse plus nombreux, voient leurs performances s’accroître, leur permettant de voler dorénavant dans une gamme très étendue d’altitudes. L’essor de l’aviation de 3e niveau dont la prolifération des compagnies d’intérêt régional est l’illustration, vient encore renforcer un trafic aérien complexe qui, obéissant à des régies différentes, nécessite une étroite coordination en particulier entre les services civils et militaires chargés de la circulation aérienne.
Établir un itinéraire au milieu du puzzle constitué par les différentes zones interdites, réservées ou contrôlées devient de jour en jour plus difficile, tandis que les risques de collision se multiplient. La lâche des différents organismes chargés de la circulation aérienne, en dépit de l’existence des détachements et sections de coordination de tous ordres, se fait plus ardue et plus complexe, multipliant, pour les pilotes, les contacts radio et procédures au détriment de la sécurité que fournirait une réglementation simple. La multiplicité des responsabilités, jugée néfaste, a entraîné dans plusieurs pays, l’unification des services de circulation aérienne.
En France, la création de la Délégation à l’Espace aérien répond également au souci d’assurer à chaque usager le maximum de liberté dans la sécurité maximale.
En effet, les études effectuées depuis 1964 à la demande du gouvernement ont montré que nos structures, en dépit des progrès techniques accomplis, n’étaient plus adaptées à un trafic aérien en constante expansion.
Afin d’aboutir à une unité de direction dans la gestion de l’espace aérien, la décision a été prise de créer une Délégation à l’Espace aérien, laquelle a fait l’objet d’un décret en date du 17 décembre 1971, qui en fixe les structures.
En tant que « bien national », l’espace aérien doit être ouvert à tous. Le gouvernement définit la politique d’organisation et d’utilisation au sein du comité interministériel présidé par le Premier ministre. La mise en œuvre de cette politique est du ressort du Délégué à l’Espace aérien qui est à la tête d’un directoire comprenant le directeur de la navigation aérienne et le directeur de la circulation aérienne militaire. À ce titre et par délégation des pouvoirs du ministre des Transports et du ministre chargé de la Défense nationale, celui-ci organise l’espace aérien, en réglemente l’utilisation et dirige la préparation du plan commun d’équipement.
Le délégué est assisté de quelques conseillers techniques issus des deux administrations, mais les deux directeurs continuent à être les gestionnaires de leurs propres services dans le cadre des décisions prises par le directoire.
À peine formée depuis quelques mois, la Délégation à l’Espace aérien s’est mise immédiatement au travail, fermement résolue à démontrer que la réforme fixée par le gouvernement va dans le sens des intérêts de chacun et qu’une coopération confiante peut seule mener à la réussite d’une entreprise indispensable à l’essor du trafic aérien au cours des prochaines années.
Au stade des réalisations, certaines mesures ont déjà été prises qui permettront d’apprécier la validité du concept d’un espace aérien unique et d’expérimenter in vivo les structures et procédures qui seront à la base de l’organisation à mettre sur pied. Les essais en cours concernent la zone terminale de Paris et la région du Sud-Est. Des équipes mixtes auxquelles sont associés les différents prestataires de services et usagers ont toute latitude pour rechercher dans un esprit novateur les solutions les plus satisfaisantes sur le plan opérationnel et financier.
Sont également entrepris des travaux d’harmonisation des plans d’équipement afin de déboucher ultérieurement sur un programme commun.
La tâche de la Délégation à l’Espace aérien, difficile et complexe, doit être menée rapidement à bien pour que la France, grâce à une organisation fonctionnelle de la circulation aérienne, puisse faire face aux développements prévisibles de l’aéronautique.
Tout doit être mis en œuvre afin que, par la concentration des moyens, un plan d’équipement homogène et une organisation bien adaptée, l’objectif essentiel « la liberté dans la sécurité » soit atteint.
Le Vietnam, banc d’essai américain pour les armements modernes
Guerre électronique
La guerre au Vietnam s’est progressivement transformée, acquérant au fil des années un caractère sans cesse plus marqué de conflit moderne où les matériels à hautes performances prennent de plus en plus d’importance dans le déroulement de la bataille.
Les Américains, de par leur potentiel industriel et avec leur souci de préserver la vie de leurs soldats, étaient naturellement enclins à utiliser au maximum les moyens de destruction perfectionnés en leur possession.
De leur côté, les Nord-Vietnamiens, tout en conservant les méthodes de la guerre révolutionnaire, ont profondément élargi la gamme de leurs matériels, faisant appel aux avions de combat, aux missiles sol-air et même aux chars lors du déclenchement de l’offensive en cours.
Alors qu’au début des hostilités, les moyens mis en œuvre dans les deux camps n’étaient guère supérieurs en qualité à ceux du conflit colonial précédent, on a assisté, par la suite, à une escalade accélérée, tant dans le volume que dans le perfectionnement des armements en présence. Tandis que le Nord-Vietnam se dotait d’une aviation et d’une artillerie sol-air à base de missiles et de canons à guidage radar, les Américains introduisaient sur le champ de bataille McDonnell Douglas F-4 Phantom II, Republic F-105 Thunderchief et Boeing B-52 Stratofortress et déployaient la première division aéromobile disposant d’environ 500 hélicoptères.
La dernière offensive nord-vietnamienne du printemps 1972 marque une nouvelle étape : l’affrontement des chars, la multiplication des missiles, l’intensification des contre-mesures électroniques conduisent à faire de la guerre au Vietnam un conflit de type conventionnel qui, par maint aspect, ne diffère guère de celui qui pourrait se déclencher en un point quelconque du globe.
Les États-Unis, face à la nouvelle forme de la menace, ont recherché des moyens de riposte faisant appel aux techniques de reconnaissance les plus modernes.
Celles-ci concernent surtout la recherche de renseignement près du sol et la mise en œuvre des vecteurs aériens télécommandés. Le souci majeur qui a présidé à cette orientation est le désir de limiter les pertes en vies humaines et de se libérer des contraintes dues à la végétation et aux conditions atmosphériques défavorables.
Dans ce but, ont été mis au point des détecteurs automatiques perfectionnés, inspirés des bouées acoustiques de la guerre anti-sous-marine. Les premiers détecteurs faisaient partie de l’arsenal à déployer le long de la zone démilitarisée pour constituer un barrage s’opposant aux infiltrations du Nord vers le Su-Vietnam. Après l’échec de la « ligne McNamara », très vite les Américains ont songé à utiliser ces détecteurs par aérolargage sur les itinéraires de pénétration, en particulier le long de la piste Ho Chi Minh. En novembre 1967, un escadron de Lockheed P-2 Neptune participait à la mise en place du premier réseau de Acoubuoy, détecteurs acoustiques qui restaient accrochés dans les arbres par leurs parachutes camouflés : leur durée de fonctionnement était d’environ un mois.
Des améliorations ont été progressivement apportées au système, le détecteur le plus communément employé étant un sismomètre de 11 kg largué en chute libre qui s’enfonce dans le sol tandis que demeure en surface une antenne camouflée en arbuste. Des détecteurs mixtes, réagissant aux vibrations et aux bruits, sont maintenant en usage avec une durée de vie de trois mois grâce à de nouvelles piles de longue durée. Les Neptune ont été remplacés par des Phantom II et les méthodes de mise en place perfectionnées.
Avec l’extension des réseaux de détecteurs, il a fallu organiser le traitement des informations en mettant sur pied un centre opérationnel : le centre de surveillance des infiltrations qui traite par ordinateurs toutes les données retransmises par relais aériens.
Il est ainsi possible d’établir des fiches d’objectifs à traiter immédiatement (véhicules en mouvement) ou à temps (dépôts, parcs de stationnement). Les Lockheed Constellation, préalablement utilisés comme relais aériens, sont peu à peu remplacés par des monomoteurs Beechcraft [NDLR 2021 : YQU-22A, dérivé du Beechcraft 35 Bonanza], le plus souvent télépilotés.
Les véhicules aériens pilotés à distance voient leur emploi se développer rapidement, les nombreuses études entreprises aux États-Unis débouchant sur des réalisations concrètes. Alors que leur emploi devient courant pour les missions de reconnaissance à haute et à basse altitude et les relais de transmissions, leur adaptation à une utilisation plus complexe : attaque du sol, guerre électronique, supériorité aérienne, est également envisagée.
Au titre des travaux entrepris dans ce domaine figurent : le programme Compass Dwell concernant un avion capable de tenir l’air pendant 24 heures à haute ou moyenne altitude – expérimentation par l’USAF du LTV L450F extrêmement silencieux et difficilement détectable – des essais de tirs à partir de sondes de reconnaissance déjà opérationnelles.
Les Nord-Vietnamiens se déplaçant surtout de nuit, de gros efforts ont été déployés pour faciliter le repérage et l’attaque du dispositif ennemi en mouvement : les moyens retenus font appel à des détecteurs infrarouges, des systèmes de télévision à très grande sensibilité, des radars à effet Doppler décelant les mouvements, et également, selon certains renseignements, des senseurs qui réagiraient aux radiations électromagnétiques des circuits d’allumage des véhicules. Cette panoplie de matériels nouveaux n’est pas propre à l’USAF et à la guerre aérienne : au niveau de l’armée de terre les systèmes de repérage et de reconnaissance, les détecteurs, récupérables ou non, pour le combat rapproché connaissent également une diffusion qui va croissant, décuplant les possibilités des unités qui en sont équipées. Ces détecteurs, qui font partie d’un programme commun dénommé Igloo White, sont passés de 5 000 en 1969 à 40 000 au début de 1972.
Les résultats obtenus tant dans les combats au sol que dans la reconnaissance aérienne et le harcèlement des mouvements nord-vietnamiens incitent à penser que détecteurs et engins télépilotés sont appelés à un grand développement. L’Asie du Sud-Est sert actuellement de banc d’essai à de nouveaux armements et à de nouvelles lactiques, valables quel que soit le théâtre d’opérations, dont il est indispensable de suivre de très près l’évolution, en raison des répercussions probables sur la forme des conflits ultérieurs.
…et contre-mesures électroniques en guerre aérienne
Si le Nord-Vietnam a largement accru la capacité et le volume de ses moyens de combat, les États-Unis, de leur côté, ont renforcé leurs forces aériennes qui sont en mesure de porter à leur adversaire des coups nettement plus rudes que pendant la période 1965-1968, non pas tellement en raison de l’augmentation des armements que par suite de la levée partielle de contraintes politiques qui interdisaient l’attaque de certains objectifs au voisinage des zones à forte densité de population.
L’offensive du printemps 1972, avec l’invasion délibérée du Sud-Vietnam, impose aux Américains de mener une guerre inexorable s’ils veulent arrêter leurs adversaires qui mettent en œuvre tous les armements modernes : avions de combat, missiles antiaériens, chars, artillerie lourde. Face à une telle menace, la destruction des bases de lancement ou de support logistique indispensable est apparue aux Américains comme un impératif, au risque que ces bombardements en zone urbaine n’entraînent des pertes importantes parmi la population. C’est dans cette optique que l’USAF en est venue à lancer des raids massifs sur Hanoï et Haïphong pour détruire les centres de contrôle de la défense aérienne, les dépôts de carburants et munitions, les ouvrages d’art d’intérêt stratégique sur les voies de communication principales. Le minage du port d’Haïphong complète une action destinée à tarir à la source les approvisionnements indispensables au maintien en opérations d’une dizaine de divisions dotées d’un équipement moderne. La « libération des objectifs » apporte à l’USAF une efficacité nouvelle, très supérieure à celle qu’elle a pu avoir contre des objectifs fugaces dilués dans la jungle. Toutefois, les États-Unis se défendent de vouloir mener une guerre totale dont ils auraient largement les moyens sans recourir aux armes nucléaires : dans les zones à forte densité de population du delta tonkinois, les raids massifs de B-52 sur les zones urbaines et contre les digues du Fleuve Rouge provoqueraient d’effroyables hécatombes. Actuellement, les États-Unis paraissent rechercher une victoire militaire acquise au moindre prix pour eux en pertes humaines en accentuant cependant leurs efforts sur les objectifs militaires importants, même si ceux-ci sont situés en zone urbaine.
Au cours de ces opérations, ils ont eu à surmonter les obstacles opposés par la défense aérienne : aviation de chasse et surtout artillerie antiaérienne et missiles sol-air. Lors des premières attaques contre le Nord-Vietnam, les Américains ont subi des pertes sensibles qui les ont engagés à développer leurs moyens de contre-mesures électroniques, lesquels ont pris une ampleur jamais atteinte. Leur efficacité se révèle telle que la protection électronique devient systématique pour toute attaque de quelque amplitude, tandis que se généralise l’équipement de tous les avions en moyens de détection électronique.
Le 17 avril 1972, une formation de 17 B-52 a procédé à une attaque de dépôts de carburants dans le port de Haïphong doté d’une très forte défense aérienne. Volant à 10 000 m, donc aisément détectables, les B-52 ont pu accomplir leur mission sans qu’aucun appareil ne soit touché. Précédés par des Douglas B-66 Destroyer et F-105 spécialisés dans la contre-mesure, qui ont aveuglé et brouillé les radars de surveillance et de sitométrie, les bombardiers avec leurs moyens propres, ont rendu inopérants les radars d’acquisition et de conduite de tir des batteries de SA-2. Les Phantom II d’accompagnement n’ont pas eu à intervenir contre la chasse ennemie qui ne s’est pas manifestée. Au cours de la même journée, 32 F-4 Phantom II ont également procédé à l’attaque des mêmes dépôts durant laquelle 4 MiG-21 Fishbed ont été interceptés (3 d’entre eux auraient été abattus). La Navy de son côté a pris à partie les aérodromes voisins de Cat Bi et Kien An.
Durant ces attaques, les Nord-Vietnamiens auraient tiré 242 missiles sol-air (SA-2) accompagnés d’un important volume d’artillerie antiaérienne à guidage radar.
Les Américains ne reconnaissent la perte que de deux appareils : un F-105 et un LTV A-7 Corsair II.
En ambiance de contre-mesures électroniques, l’inefficacité des SA-2 a pu être également constatée à proximité de la zone démilitarisée où un appareil léger d’appui aérien a essuyé sans dommage une salve de missiles. Le succès des brouillages a incité les Américains à intensifier l’emploi des B-52 qui, auparavant, paraissaient trop vulnérables. La flotte de B-52 (45 en Thaïlande et 8 à Guam) a donc été renforcée dès que les services de renseignements ont détecté les signes d’une offensive nord-vietnamienne imminente. Les dotations de Thaïlande et de Guam auraient maintenant dépassé la centaine. Les dépôts sont traités à la bombe de 500 livres, chaque B-52 en emportant 88, au cours d’une mission standard sur le Vietnam. Une formation de trois B-52 assure une destruction quasi complète sur une surface de 3 km de long et 900 m de large.
Sur les 150 chars détruits revendiqués par les Américains au mois d’avril, 30 l’auraient été par un bombardement de B-52. Cependant, les Nord-Vietnamiens ne cessent d’accroître leurs forces de défense aérienne en lançant dans la bataille de nouveaux matériels : canons de 57, 80 et 100 mm, missiles à guidage infra-rouge, Strela, comparable au Red Eye américain pouvant être tiré à épaule d’homme (portée 3,5 km, altitude de 50 à 1 500 m).
Dans les combats livrés sur les Hauts Plateaux, plusieurs pertes américaines, dont 3 Douglas A-1 Skyraider, seraient à inscrire au compte des Strela qui se révèlent très efficaces lorsque les troupes sont au contact et que l’activité aérienne en avions légers est dense.
Pour limiter les dommages causés par la DCA de faible calibre, les Américains interdisent de descendre à une altitude inférieure à 1 000 m au cours des passes de tir ou de bombardement. Trois Lockheed C-130 Hercules au moins, auraient été abattus au cours de parachutage dans la région d’An Loc.
Dans l’attaque des objectifs ponctuels de grande importance, tels les ponts en zone urbaine, l’USAF et la Navy s’orientent vers une nouvelle forme d’attaque qui économise du potentiel « avion et munitions » tout en limitant les pertes parmi la population civile grâce à une meilleure précision des tirs. Il s’agit, en l’occurrence de bombes de 250, 500, 1 000 et 1 500 kg guidées par laser ou par télévision. Le prix de revient d’une bombe est multiplié par 3 pour un guidage laser et par 8 pour le système de télévision ; par contre, la précision est telle que, pour la même destruction recherchée, il faut une masse de munitions nettement moindre.
Le pont Paul Doumer à Hanoï a été endommagé par une bombe de 1 000 kg TV et le quartier général de la défense aérienne détruit par des bombes « laser » les 11 et 12 mai.
Les bombes de 250 kg sont employées également avec succès contre les chars, l’artillerie lourde et les positions de DCA.
Des C-130, transformés en plateformes de tir par l’installation de canons de 40 mm et de détecteurs infrarouges, participent, surtout de nuit, aux missions de harcèlement et d’interdiction sur les voies de communication nord-vietnamiennes.
En liaison avec les Martin B-57 de l’USAF et les Grumman A-6 Intruder de la Navy qui interviennent sur les objectifs assignés par le centre d’opérations de surveillance des infiltrations, qui tire ses renseignements des chapelets de détecteurs automatiques éparpillés sur le territoire, les C-130 se montrent remarquablement efficaces contre les camions et différents véhicules en mouvement : la moyenne serait de 80 véhicules détruits journellement par les seuls C-130.
Si les Américains subissent des pertes du fait des défenses antiaériennes (15 avions de combat abattus au-dessus du Nord-Vietnam entre le 1er avril et le 10 mai 1972, alors que 800 missiles SA-2 auraient été tirés pendant cette période), ils auraient également perdu quelques appareils au cours de combats aériens, dont deux F-4, début mai, abattus au canon par des MiG-19 Farmer.
Cependant, la supériorité aérienne américaine est telle que, dans la majorité des cas, les combats aériens se terminent au désavantage des Nord-Vietnamiens qui auraient perdu 10 appareils au cours de la même journée dont un MiG-21. Des pilotes américains comptent déjà plusieurs victoires aériennes, l’un d’entre eux en ayant 5 à son actif dont trois au cours de la même journée, a eu par la suite son appareil endommagé et a dû s’éjecter dans le golfe du Tonkin où il a été récupéré.
De tels faits sont significatifs de l’intensité de la bataille aérienne qui tend à faire appel à tout l’éventail des formes de combat avec l’engagement de la chasse nord-vietnamienne contre les forces aériennes et terrestres adverses.
Au cours des premiers jours de mai, le nombre de sorties aériennes quotidiennes contre le Nord-Vietnam s’est élevé à environ 200, le minage du port d’Haïphong et de six autres ports de moindre importance a été accompli par des A-6 de la Navy qui n’ont subi aucune perte.
Les mines de 250 à 500 kg, sont équipées de détonateurs sensibles aux sons, aux pressions ou aux champs magnétiques. Des fusées à retardement de 3 jours ont été incorporées afin de permettre aux bateaux en stationnement de quitter le port. Sur les 36 navires présents à Haïphong au moment du minage, seuls 5 ont levé l’ancre avant la date fixée pour l’armement des mines. ♦