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Dahomey : les affrontements idéologiques vont-ils remplacer les rivalités tribales ?
Au Dahomey [NDLR 2023 : Bénin à partir de 1975], à la suite de l’accession au pouvoir d’un régime militaire, le conflit des générations et un certain clivage social, assez exceptionnel en Afrique, se sont accentués et se sont ajoutés au tribalisme latent pour rendre préoccupante la situation intérieure. De plus, ce pays est le carrefour d’influence opposées : celle des francophones de l’Afrique de l’Ouest, semi-dirigistes, associés à la Communauté économique européenne (CEE) et cherchant à s’unir pour défendre leurs particularismes, celle du Nigeria libre-échangiste, qui s’efforce d’abolir les liens préférentiels existant entre l’Europe et ses voisins pour regrouper ceux-ci en un ensemble qu’il pourrait modeler à sa guise.
L’étude de la situation intérieure du Dahomey est donc particulièrement intéressante : elle permet d’analyser dans un cadre limité les affrontements que risque de connaître l’Afrique de l’Ouest.
Depuis son indépendance en août 1960, le Dahomey a connu une situation intérieure des plus troublées. De 1960 à 1965, les rivalités ethniques traditionnelles n’ont cessé d’opposer les populations des régions Nord (Parakou), Centre (Abomey) et Sud (Porto Novo) respectivement représentées par MM. Hubert Maga, Justin Ahomadegbe Timotin et Soura Migan Apithy. À partir de 1965, l’armée, seule force organisée, a tenté de préserver la paix intérieure et de promouvoir l’unité nationale en appuyant notamment l’expérience du Docteur Émile Derlin Zinsou.
De 1965 à 1972, quatre coups d’État militaires ont ponctué la vie politique : les plus marquants furent ceux de décembre 1969 et d’octobre 1972. Le premier était l’œuvre du lieutenant-colonel Maurice Kouandete qui élimina du pouvoir le Docteur Zinsou et constitua un directoire militaire pour conduire le pays vers des élections générales. Il aboutissait en mai 1970 à la promulgation d’une « Loi fondamentale de l’État », qui créait un Conseil présidentiel de trois membres, MM. Maga, Ahomadegbe et Apithy ; la présidence du Conseil était assurée pour une durée de deux ans par chacun des trois coprésidents. Le second putsch fut celui qui, pour mettre fin à cette expérience, amena au pouvoir le régime militaire actuel.
L’instabilité dahoméenne s’explique par des raisons ethniques, certes, mais aussi par les difficultés économiques permanentes du pays et par les exigences d’une population côtière particulièrement évoluée et réfractaire à toute austérité. Depuis l’indépendance, le taux de couverture des importations oscille entre 30 et 50 % : depuis 1967, le budget connaît un déficit annuel de plus d’un milliard de francs CFA. De plus, l’Armée, à la fois politisée et divisée, n’a cessé d’intervenir dans la vie politique.
Porté au pouvoir le 27 octobre 1972, le commandant Mathieu Kerekou assume aujourd’hui les fonctions de président de la République ; il est en outre chargé de la Défense nationale et du Plan. Les autres portefeuilles sont répartis entre onze jeunes officiers. Les « colonels » qui jouèrent un rôle politique important durant dix ans, sont éliminés de l’armée ; à l’exception du lieutenant-colonel Kouandete, ils acceptent des postes de commissaire dans les entreprises nationales. Les coprésidents sont placés en résidence surveillée. Des officiers sont responsables des douanes, de la sûreté et des finances.
Il s’agit donc d’un régime militaire de type présidentiel dans lequel le commandant Kerekou détient l’essentiel du pouvoir. Une telle emprise de l’armée sur le gouvernement et l’administration ne connaît d’équivalent en Afrique qu’en Somalie où, bien qu’il existe des ministres civils, les services publics sont entièrement contrôlés par des officiers. Ainsi, les militaires dahoméens ont-ils voulu rompre nettement avec le passé : ils ont conservé néanmoins au sein de leur équipe une répartition équitable des groupes ethniques.
Des divisions n’en existent pas moins à l’intérieur du Gouvernement militaire révolutionnaire (GMR) ; elles sont d’ordre idéologique. Le commandant Kerekou anime un courant nationaliste, modéré dans ses méthodes d’action ; la majorité de l’armée paraît lui être acquise. Plusieurs autres jeunes ministres sont à la recherche d’une idée-force permettant de souder l’unité nationale ; ils se réclament du progressisme, parfois du maoïsme ; une partie des syndicats, des intellectuels et de la jeunesse partagent leurs vues. Entre ces deux tendances, des ministres plus effacés se contentent de remplir leurs fonctions techniques.
Des courants différents existent dans le pays. Les uns sont traditionalistes : les partisans de M. Ahomadegbe restent nombreux dans la région d’Abomey : ceux de M. Maga se sont sans doute ralliés au commandant Kerekou, nordiste comme l’ancien Président ; les amis de M. Apithy ne se manifestent pas. D’autres tendances animent les milieux intellectuels : des partisans du Dr Zinsou sont toujours actifs parmi les fonctionnaires et les étudiants. Enfin, le colonel Mamah Alphonse Amadou Alley, ancien chef de l’État, et le lieutenant-colonel Kouandete bénéficient encore de sympathies dans le milieu militaire.
Pour associer toute l’armée à l’exercice du pouvoir, le GMR a créé un « Conseil militaire de la Révolution ». Cet organe consultatif, composé d’officiers et de sous-officiers ne participant pas au gouvernement, est destiné à « soutenir l’action du GMR dans la conduite des affaires de la nation ».
Un mois après la prise du pouvoir par le commandant Kerekou, le programme du nouveau gouvernement est rendu public le 30 novembre 1972. Il est le fruit d’un compromis entre les deux tendances du GMR ; bien qu’il soit modéré, il est de nature à modifier les données traditionnelles de la politique dahoméenne jusqu’à présent très libérale et exclusivement pro-occidentale. Trois orientations majeures s’en dégagent : contrôle accru de l’État sur les secteurs vitaux de l’économie ; réforme profonde de l’enseignement ; révision des accords de coopération avec les pays « amis » et ouverture vers tous les États africains et étrangers.
L’application de ce programme devait commencer au 1er janvier 1973. Elle fut retardée par la nécessité d’éviter une détérioration de la situation économique, par plusieurs péripéties qui ont fait craindre aux modérés d’être débordés par les extrémistes et surtout par la mise en œuvre d’une politique extérieure nouvelle.
Les mesures d’austérité portent notamment sur le budget, arrêté en recettes à 12,3 Md CFA avec un déficit prévisionnel limité à 800 millions ; pour désarmer l’opposition des syndicats, elles se sont accompagnées d’un déblocage partiel de l’avancement dans la fonction publique et du contrôle des prix des denrées essentielles. Elles empêchent une aggravation des difficultés économiques sans leur trouver de solution.
Le 28 février 1973, le commandant Kerekou annonce l’arrestation de trois officiers dont le colonel Alley, de Libanais et d’un commerçant français sous l’inculpation d’avoir préparé un complot contre le régime. Dans la soirée, au cours d’un meeting du Front uni démocratique qui regroupe les syndicalistes et étudiants extrémistes, la France est accusée d’avoir organisé l’affaire. À l’issue de cette réunion, plusieurs milliers de manifestants se rendent à l’Ambassade de France et, en l’absence des forces de police, commettent des déprédations ; puis ils se répandent dans la ville, pillent des magasins et lapident des voitures. La troupe intervient pour ramener l’ordre. Deux jours plus tard, le commandant Kerekou attribue ces actions à des éléments incontrôlés et s’élève contre les accusations formulées à l’égard de la France. Il n’existe pas moins désormais, à Cotonou, une opposition ouverte, décidée à obliger le GMR à radicaliser ses options politiques.
Dans les relations étrangères, les ouvertures se font dans trois directions.
Le commandant Kerekou demande aux États-Unis et à la République fédérale d’Allemagne (RFA) d’accentuer leurs activités de coopération. Bonn offre un crédit de 1,55 Md CFA pour moderniser une huilerie ; Washington s’engage à construire un hôtel ainsi qu’un pont-barrage à Cotonou ; la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird) ouvre des négociations pour la réalisation de plusieurs projets de développement ; des firmes anglo-américaines seraient prêtes à financer une conserverie et un complexe sucrier, se montant respectivement à 500 M et 10 Md CFA.
L’URSS, également sollicitée, rappelle qu’elle tient à la disposition du Dahomey un contingent de bourses.
La Chine se montre plus généreuse. Après la rupture de Cotonou avec Formose, elle octroie un crédit de 11,25 Md CFA et signe des accords de coopération prévoyant la réalisation de plusieurs complexes agricoles et industriels. Des riziculteurs chinois sont déjà installés au Dahomey pour remettre en activité les plantations abandonnées par les Formosans.
Les ouvertures africaines sont également notables. Elles portent sur la Guinée, la Libye et le Nigeria ; il serait question, avec Conakry, d’un accord de coopération pour encadrer les mouvements de jeunesse et, avec Tripoli, d’une simple ouverture de relations diplomatiques ; avec Lagos, une commission mixte de coopération est créée. Le gouvernement du général Yakubu Gowon insiste aussi sur la nécessité de réaliser rapidement un Marché commun de l’Ouest Africain et une organisation de défense régionale. En conséquence de quoi, le GMR, bien qu’il n’ait pris encore aucune décision sur les propositions nigérianes, vient de se retirer de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest patronnée par le Sénégal et la Côte d’Ivoire ; il a, en effet, demandé lors du Sommet du 17 avril 1973 à n’être désormais considéré que comme observateur.
Le commandant Kerekou, qui se veut évolutionniste, risque donc d’avoir à affronter dans les mois à venir la collusion fortuite de deux forces, l’une interne, l’autre extérieure : une génération montante d’officiers et d’intellectuels, qui chercheraient dans le thème de la décolonisation intégrale une idée-force d’union populaire pour notamment surmonter les rivalités tribales ; un pays frontalier qui, afin d’imposer le libéralisme, s’en prendrait aux structures protectrices de l’économie dahoméenne.
S’il est débordé, il ne s’agira plus d’évolution mais, bel et bien, d’une révolution qui pourrait se faire à un rythme précipité. La sagesse africaine se laisse rarement surprendre et sait résoudre, en général dans la paix, les problèmes les plus complexes. D’ailleurs, le Nord demeure pour l’instant en dehors des querelles idéologiques et se montrera sans doute un élément modérateur.
Soudan : sa place et son poids dans l’équilibre de la mer Rouge
Depuis la guerre des six jours et la fermeture du Canal de Suez, la mer Rouge a perdu beaucoup de son intérêt international ; elle est redevenue une « Méditerranée » du monde arabe, mais elle n’est pas encore tout à fait sa « Mare nostrum ». Le détroit de Bab el Mandeb, qui la ferme vers l’Océan Indien, reprend toute son importance ; s’il est tenu par une même puissance, celle-ci peut, à son gré, contrôler la navigation et asphyxier des pays qui, comme le Soudan, le Nord-Yémen et, à un moindre degré, l’Éthiopie et l’Arabie séoudite, ne sont reliés que par cette voie au reste du monde. Dans la situation actuelle, la liberté de navigation est également importante pour Tel Aviv : du port israélien d’Eilath part un oléoduc par lequel transitent 15 M de tonnes de pétrole du golfe Persique, réexportés vers l’Europe depuis que l’État juif couvre ses propres besoins par l’exploitation des gisements du Sinaï occupé.
La zone de la mer Rouge devient ainsi l’enjeu de deux luttes d’influence qui interfèrent : celle de la « nation arabe » contre Israël et ses alliés, celle des composantes traditionalistes de cette nation contre leurs adversaires socialistes ou réformistes. Le Soudan, par sa position géographique et la complexité de sa nature ethnique, est un des nœuds de ces interférences.
Les seuls pays riverains de la mer Rouge à ne pas être arabes sont, au Nord Israël qui, de surcroît, s’est installé en 1968 sur une des rives du Canal de Suez et dans la péninsule du Sinaï, au Sud l’Éthiopie qui, depuis qu’elle détient l’autorité en Érythrée (1952), occupe une des côtes du détroit de Bal el Mandeb. Israël a donc intérêt à exploiter les inquiétudes de l’Éthiopie chrétienne à l’égard de ses voisins musulmans.
On se rappelle que le « casus belli » qui déclencha la guerre des six jours fut la tentative égyptienne de bloquer la navigation dans le golfe d’Akabah, par conséquent de priver Israël de son ravitaillement pétrolier. Depuis lors, Le Caire s’est fixé des objectifs plus modestes. Il s’efforce de retrouver le contrôle exclusif de la zone du Canal, en en éliminant les forces israéliennes, bien que Suez ait perdu une partie de son intérêt économique et stratégique : la reprise du trafic avec la Méditerranée ne pourrait intéresser que la moitié des pétroliers qui, à partir du golfe Persique, ravitaillent le monde occidental ; ceux-ci représentaient, avant la fermeture du canal, 90 % du transit.
En revanche, le détroit de Bal el Mandeb peut jouer un certain rôle dans le conflit du Proche-Orient. Il est bordé actuellement par le Sud-Yémen arabe et l’Éthiopie ; on peut y naviguer facilement, hors de portée des canons de l’île sud-yéménite de Périm, en longeant la côte érythréenne ; or, il se trouve que la position éthiopienne en Érythrée, jugée légitime par l’opinion internationale puisqu’elle découle d’une décision de l’ONU, est contestée par une partie de la population musulmane de cette province. En 1961, celle-ci a constitué un « Front de libération de l’Érythrée » (FLE) : le FLE a reçu immédiatement le soutien des pays arabes sans toutefois obtenir une reconnaissance officielle de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) Addis-Abéba peut difficilement renoncer à sa souveraineté sur cette province où se trouvent placés ses seuls débouchés maritimes nationaux.
En 1968, la République démocratique et populaire du Yémen (Sud-Yémen) prend la décision de soutenir matériellement le FLE dont les bases avancées sont situées au Soudan. Si elle peut installer en Érythrée un régime sécessionniste qui lui soit favorable, elle serait en mesure de contrôler la navigation dans le détroit de Bal el Mandeb et il est peu probable qu’elle tolérerait le passage, en toutes circonstances, des navires israéliens.
C’est alors qu’interviennent les rivalités du monde arabe. L’Arabie séoudite, soutenue par les Émirats, Oman, la Jordanie et aussi par l’Iran, ne peut tolérer l’existence d’un État progressiste dans le Sud de la péninsule. Elle appuie la « République Arabe du Yémen » (Nord-Yémen) dans ses querelles tribales avec la République démocratique et populaire du Yémen (RDPY), affaiblissant d’autant l’efficacité de l’aide accordée par cette dernière à la rébellion érythréenne. Elle souhaite également que le Soudan, son vis-à-vis dans la mer Rouge, adopte une politique moins extrémiste et qu’il s’éloigne du socialisme égyptien ou du réformisme libyen.
Ces deux vues rejoignent, bien évidemment, celles de l’Empereur d’Éthiopie Haïlé Sélassié Ier. La diplomatie de ce dernier n’est pas inactive : le souverain éthiopien offre son entremise au général Gaafar Mohammed an-Nimeiry pour mettre fin à la rébellion des provinces animo-chrétiennes du Sud-Soudan ; le chef de l’État soudanais accepte et renonce, en contrepartie, à soutenir le FLE qui se trouve privé de ses bases opérationnelles les mieux situées.
Le général Nimeiry est ainsi mis dans une position délicate. Pour maintenir l’ordre sur un tiers de son territoire, il doit faire des concessions au gouvernement éthiopien, bien que celui-ci bénéficie d’une assistance israélienne. Pays encore socialiste, il doit se rapprocher des monarchies arabes, rechercher l’aide économique des pays occidentaux, notamment celle des États-Unis, et encourir la réprobation de l’Égypte et de la Libye, alors que ces deux États attendaient de lui une association à l’Union qu’ils projetaient. Les gouvernements égyptien et libyen sont en droit de lui reprocher de favoriser le maintien de l’influence israélienne dans la mer Rouge, d’abandonner des musulmans à la répression éthiopienne et de rejoindre le camp des pays arabes traditionalistes.
Le général Nimeiry est rendu d’autant plus vulnérable que l’opinion soudanaise reste divisée sur deux problèmes essentiels : l’union avec l’Égypte et la politique à mener à l’égard des provinces du Sud. Des sectes musulmanes qui ont une influence sur les deux tiers septentrionaux du pays, la Khatmia, sont favorables à un rapprochement avec l’Égypte tandis que les Ansars désirent une bonne entente avec l’Arabie ; ces deux mouvements sont l’un et l’autre réfractaires à toute décentralisation politique, économique et culturelle en faveur du Sud. Il existe néanmoins un courant d’opinion plus jeune, soucieux du développement économique et de la sauvegarde d’une personnalité nationale authentique. Cette élite serait-elle capable de résister à un mouvement affectif de la population favorable aux Palestiniens et à la cause arabe ?
Le jugement des responsables de l’attentat perpétré contre l’Ambassade de l’Arabie séoudite à Khartoum permettra d’apprécier l’état de l’opinion soudanaise. Une condamnation sévère des membres du commando risquerait d’attirer la réprobation quasi unanime des pays arabes et l’hostilité de la fraction progressiste et pro-égyptienne de la population soudanaise. Dans le cas contraire, la politique de rapprochement avec les pays africains modérés et avec les États-Unis, dont deux diplomates ont été les victimes de l’agression palestinienne, s’en trouverait contrariée ; la paix au Sud-Soudan pourrait être à nouveau menacée.
En résumé, l’équilibre des forces en présence dans la mer Rouge se caractérise par une opposition entre trois pays arabes modérés et deux progressistes, par la présence active d’Israël dans le Sud de la zone et par l’existence d’un État, le Soudan, qui peut difficilement trouver sa voie entre les attractions concurrentes des mondes africain et arabe.
La rivalité sino-soviétique rend la situation plus complexe. Elle n’a pas, dans cette zone, un caractère idéologique marqué : l’URSS veut s’assurer une voie de navigation directe et sûre vers le sous-continent indien en cas de réouverture du Canal de Suez ; la Chine s’efforce de contrarier cette manœuvre en cherchant à être présente et active auprès des gouvernements riverains quels que soient leurs régimes. Elle y réussit en RDPY et même en Éthiopie ; au Soudan, elle apporte au général Nimeiry la caution d’un pays socialiste, à l’heure où Khartoum se rapproche de l’Occident et s’engage dans une politique assez délicate à mener. ♦