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Afrique de l’Ouest : la sécheresse dans le Sahel
La sécheresse, ce fléau épouvantable qui sème trop souvent la désolation dans le Tiers-Monde, dévaste le Sahel africain où, faute d’eau, les pâturages disparaissent, les bêtes meurent de faim, les hommes fuient vers le sud.
Cette calamité pèse comme une grave menace sur l’avenir des nations éprouvées et il semble que l’Afrique ne puisse lutter seule contre un péril d’une telle envergure.
Fort heureusement l’annonce de la catastrophe a déclenché un mouvement de solidarité dont l’ampleur devrait croître avec une meilleure information de l’opinion mondiale.
Le Sahel est constitué par une bande de terre, véritable tranche du continent africain, couvrant une superficie de trois millions de kilomètres carrés. Axée, approximativement, sur le 15e parallèle et limitée, au Nord par le Sahara et, au Sud, par une ligne allant d’une capitale à l’autre, de Dakar au Sénégal à Fort-Lamy au Tchad, en passant par Bamako au Mali, Ouagadougou en Haute-Volta [NDLR 2023 : Burkina Faso] et Niamey au Niger, la zone sahélienne englobe la majeure partie de ces États et s’étend, depuis la Mauritanie et les rivages de l’océan Atlantique, jusqu’aux abords de la vallée du Nil.
Sur cette terre brûlée et chauffée à blanc par un soleil implacable, balayée et décapée par les alizés porteurs de sable du désert et, de ce fait, impropre aux cultures vivrières, les vents humides venant de la mer déversaient durant l’été, en quelques tornades brèves et brutales, des pluies torrentielles bues instantanément par un sol avide.
Les précipitations annuelles redonnaient vie, in extremis, à une flore, adaptée par la force des choses à cette pluviosité éphémère, et permettaient à la végétation peu abondante, mais vivace, de pomper assez de sève pour survivre et reverdir.
Dans le Sahel point de forêts mais, un peu partout, des arbres clairsemés, appartenant pour la plupart à la famille des mimosées et des acacias, ombelliformes étiolés ou massifs rabougris, bardés d’épines pour se défendre contre une chaleur excessive. Providence des populations ils fournissent le bois de construction et de chauffage, et de leur écorce on tire les fibres qui servent à tresser des cordes ; les animaux, et surtout les chèvres, en broutent les jeunes pousses et se régalent des fraîches frondaisons quand les pâturages sont épuisés et que les rares touffes de graminées, au chaume dur et piquant ne peuvent plus assurer leur subsistance.
Carte des principales infrastructures en Afrique de l’Ouest
Dans la frange du Sahel, qui confine au désert, se déplacent les nomades, arabes, toubbou, touareg ou maures, plus ou moins métissés, grands éleveurs de dromadaires. Au Niger et au Tchad, notamment, Arabes et Toubbou descendent assez bas pour mélanger les chamelles et les vaches, sur les dunes mortes du Manga et du Kanen. Les animaux domestiques y voisinent avec les gazelles et les oryx qui ont échappé au fusil des chasseurs du Nord.
La bande centrale du Sahel est le domaine des Peuhl, énigmatiques pasteurs semi-nomades, archers incomparables, dont le principal souci est de surveiller, de couver pourrait-on dire, d’immenses troupeaux de zébus.
Plus au Sud, des Noirs, agriculteurs sédentaires, pratiquent également l’élevage.
En somme, la zone sahélienne de l’Afrique vit totalement à l’heure pastorale. On comprend que, lorsque le ciel refuse la pluie et que l’herbe ne pousse plus, le pays sombre dans le malheur.
La vague de sécheresse qui ravage l’Afrique de l’Ouest n’a pas déferlé comme un vol de sauterelles inattendu et imprévisible. On avait constaté, depuis 1968, que le volume des pluies dans le Sahel diminuait, pour n’atteindre en 1970, dans certaines régions, que le quart de la moyenne enregistrée pendant les trente dernières années : dans l’ensemble, en 1972 il n’en représentait que la moitié.
L’origine de ce dérèglement est connue ; mais elle est moins simple qu’on ne pourrait l’imaginer et l’homme est désarmé face à ce déséquilibre des phénomènes atmosphériques.
Généralement, en été, la zone des hautes pressions couvrant l’Atlantique Sud remontait vers le Nord selon une ligne, dite front intertropical, charriant des masses d’air chargées d’humidité qui déversaient périodiquement sur l’Afrique occidentale des pluies généreuses et bienfaisantes. Or, selon les spécialistes mondiaux de géophysique, à la suite d’une anomalie météorologique liée aux cycles solaires, l’amplitude de ce mouvement s’affaiblit depuis quelques années et ne permet plus aux nuages bénéfiques d’atteindre la zone sahélienne.
En vérité, malgré son caractère sibyllin, l’explication scientifique des savants américains ou danois nous satisfait mieux que les élucubrations de certains journalistes tendancieux qui poussent la malveillance jusqu’à rendre notre politique coloniale, avec les défrichements imposés par la culture de l’arachide…, et l’élevage des chèvres…, responsable, de la catastrophe !
Ces dénigreurs patentés de l’ancienne présence française en Afrique font preuve de vanité et de légèreté en n’accordant pas crédit aux conclusions des experts de la physique atmosphérique. Ceux-ci, en effet, ne tiennent aucun compte dans leurs calculs de l’action de l’homme (et à plus forte raison de celle des chèvres !) considérée comme négligeable par rapport à celle, infiniment plus puissante, du soleil.
Au début de cette année, la dégradation accentuée de la situation, poussait le Mali, le Niger et la Haute-Volta à saisir de ce problème alarmant l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture, plus connue sous son sigle anglais FAO, dont les fonctionnaires, répartis dans le Tiers-Monde, œuvrent au bénéfice des États qui sollicitent leur intervention, et rendent compte à leur siège central installé à Rome. C’est, du reste, le rapport des techniciens de la FAO envoyés sur place en mission d’information du 17 janvier au 2 février 1973, réaliste et objectif, qui a permis de mesurer la gravité du mal.
Les effets de la sécheresse se lisent sur le terrain aride et craquelé. Le manque de pluies pendant plusieurs années successives a tari les mares et les cours d’eau et tué les plantes, empêchant le mûrissement ou la germination des graines et provoquant, avec la disparition définitive de nombreuses variétés d’herbage, une réduction sensible des pâturages.
Le cheptel a, le premier, ressenti cette carence. Des milliers de bêtes sont mortes de faim et plusieurs millions ont irrémédiablement souffert de misère physiologique.
Anxieux d’éviter la famine à leur bétail, et du même coup à leurs familles, les éleveurs ont amorcé une lamentable migration en direction du Sud. Cette fuite, opérée tout d’abord dans l’anarchie, puis sur ordre de l’Administration, a entraîné de gigantesques concentrations d’animaux dans la bande soudanienne du Sahel où les agriculteurs et les éleveurs sédentaires, eux-mêmes victimes de l’assèchement, ont vu avec désespoir leurs maigres récoltes saccagées par le rouleau compresseur des bestiaux affamés.
Dans l’état actuel des choses, il est à peu près certain que l’on ne pourra sauver que la moitié du cheptel menacé par la disette. Le sort des survivants demeure d’autant plus précaire que les animaux épuisés, ne pourront entreprendre, avant longtemps, de nouveaux déplacements.
Sur le plan économique, les pertes présentes et à venir, se révèlent considérables : troupeaux décimés, ventes au rabais, abattage de femelles, etc. Mais l’hémorragie paraît arrêtée et l’on peut espérer que les États concernés réussiront, grâce aux mesures prises au niveau africain et aux secours internationaux, à mettre les populations à l’abri de la famine.
Parmi les nations qui ont permis aux États sahéliens de combler leur déficit alimentaire, évalué pour cette année à 500 000 tonnes de céréales, la France tient la première place.
Toutes proportions gardées, notre part est plus importante que celle des États-Unis, des pays membres de la Communauté économique européenne (CEE), du Canada et de l’Espagne.
Par ailleurs, tandis que d’aucuns réservaient leur unique don à un seul pays, la France fournissait un appoint en céréales à tous les pays du Sahel ainsi qu’au Dahomey, situé immédiatement au sud de la zone dévastée et cependant touché par la sécheresse.
Cette aide s’est élevée jusqu’à présent, pour 1973, à 40 000 t de céréales, contre 35 000 en 1972 ; elle comporte en outre un concours direct à l’acheminement des denrées dans les pays destinataires et représente une dépense totale de 40 millions de nouveaux francs.
À cela il convient d’ajouter une contribution (33,2 %) à la participation du Fonds européen de développement ; elle concerne la fourniture, le transport et le stockage de 50 000 tonnes de céréales et de semences et le renforcement de la protection sanitaire.
D’autre part, il faut noter la mise à la disposition des États sahéliens d’avions militaires de type C-160 Transall du Groupement militaire des transports et de Nord 2501 Noratlas du point d’appui de Dakar. Ce concours supplémentaire, non négligeable, a été particulièrement apprécié dans des pays où les moyens de transport terrestres sont souvent paralysés, ô ironie, pendant la saison des pluies !
Enfin, M. Pierre Messmer, Premier ministre, a annoncé récemment que « le gouvernement allait accroître son aide aux populations en décidant, très prochainement, de faire un nouveau don de 35 000 t de céréales ».
Assurément on a pu éviter le pire, à savoir la faim et la mort des hommes. Mais le combat n’est pas terminé et si l’on peut se réjouir, sur le plan humain, d’avoir retardé un tragique dénouement à ce drame, on ne doit pas se cacher que la persistance de la sécheresse risque de provoquer de nouvelles hécatombes.
Aucune certitude scientifique ne permet, effectivement, d’affirmer que l’amortissement du front inter-tropical n’est que passager et que rien n’empêchera, dans un proche avenir, la formation et l’évolution normale d’une « mousson » africaine, indispensable à la vie du monde végétal et animal dans le Sahel.
À l’échelon local il semble que les structures économiques soient à revoir dans le sens d’une rationalisation des normes et des méthodes d’élevage et de culture, afin de pallier les misères engendrées par les déficiences « météorologiques ».
Dans le même esprit, une étroite coopération au plan régional devrait permettre de faire front avec plus d’assurance devant l’adversité, et de lutter avec une plus grande efficacité contre la « désertification » de la zone sahélienne.
L’adoption d’une audacieuse politique de l’hydraulique fondée sur le dessalement de l’eau de mer, l’exploitation des nappes d’eau souterraines, la multiplication des barrages sur les fleuves, et sur le Niger en particulier, et l’utilisation par pompage des eaux du lac Tchad, pourrait donner rapidement des résultats appréciables. La technique moderne qui assure l’écoulement du pétrole, dans des oléoducs, sur des centaines de kilomètres, autorise certainement la même performance pour l’eau.
Mais, en définitive, seule l’élaboration d’une stratégie globale, destinée à combattre la sécheresse, partout où elle sévira dans le monde, avec des moyens puissants et selon des plans préparés très à l’avance, permettra aux hommes, solidaires devant l’épreuve, d’en atténuer les effets sur les plus déshérités d’entre eux.
Organisation de l’unité africaine (OUA) : la conférence panafricaine d’Addis-Abeba
Les assises de l’OUA à Addis-Abeba, marquant le 10e anniversaire de sa fondation, devaient revêtir cette année une solennité exceptionnelle.
Mettant à profit cette réunion des ministres des Affaires étrangères, puis des chefs d’État de l’OUA, le monde arabe comptait bien obtenir une plus forte adhésion de l’Afrique noire à son combat au Proche-Orient et, du même coup, amener tous les pays membres de l’Organisation à rompre avec Israël.
De son côté, l’Afrique noire progressiste entendait exiger l’accélération et la « radicalisation » de la lutte pour la libération des populations encore placées sous la domination « blanche ».
En fait, si l’unanimité a été facilement réalisée contre le « colonialisme », l’impérialisme et le racisme, certaines revendications formulées au sein de l’OUA, ont soulevé des problèmes irritants, tels le tracé des frontières et la coopération avec Israël ; elles ont été ressenties, par les nations visées, comme une intolérable atteinte à leur souveraineté et à leur indépendance.
Fort heureusement pour l’harmonie et l’issue des discussions, les interventions conciliantes des représentants des pays modérés ont tempéré les débats et réussi à les sortir de l’impasse.
Placés sous le signe du panafricanisme, dès le discours inaugural de l’Empereur Hailé Sélassié, pour qui « l’expérience des dix dernières années a démontré que les Africains sont parfaitement capables de s’unir et de façonner leur propre destin… », les travaux de la conférence ont pris sans tarder un tour agressif lorsque le Secrétaire général administratif de l’OUA, M. Nzo Ekangaki a dressé un violent réquisitoire, non seulement contre les pays pratiquant encore la discrimination raciale, mais aussi contre les Nations unies, « paralysées face au problème de la Namibie », et d’autres puissances coloniales, comme la Grande-Bretagne, l’Espagne, le Portugal et la France, dont il a dénoncé la présence aux Comores et au Territoire français des Afars et des Issas (TFAI) ; à l’entendre, « l’avenir des relations de la France en Afrique sera fonction de la capacité du gouvernement français à décoloniser le Territoire de Djibouti ».
Cette diatribe a valu à son auteur une sèche réplique de M. Ali Aref, président du Conseil de gouvernement du TFAI, qui, après avoir rappelé que ses compatriotes avaient « opté pour le maintien de la France dans le Territoire » et qu’un des principes élémentaires de l’OUA était la « non-ingérence », a conseillé à M. Nzo Ekangaki de se mêler de ses affaires et de ne pas s’immiscer dans celles des autres.
Au cours de sa 21e session, le Conseil des ministres a fait sienne la « nouvelle stratégie pour la libération de l’Afrique », mise au point à Accra, par le Comité de coordination de l’organisation.
Diverses mesures adoptées par les ministres vont dans le sens d’une intensification de la lutte armée et d’un renforcement de la cohésion des mouvements de libération ; l’envoi, dans les États socialistes non alignés et autres sympathisants, de missions chargées de recueillir un appui humanitaire et un soutien financier en faveur de la rébellion, est un résultat notable, de même que l’importance du budget du Fonds spécial, d’un montant de 1 400 000 livres sterling, qui lui est réservé pour le prochain exercice.
Toutes les résolutions politiques, rédigées pour la première fois en collaboration entre les Ministres de l’OUA et les représentants des Mouvements de libération, ont été approuvées en bloc et à l’unanimité ; l’une d’elles propose la suppression de la mission d’information et de contacts menée en Afrique australe par le Secrétaire général de l’ONU, M. Kurt Waldheim, parce que « contraire aux intérêts de la Namibie… et de nature à retarder le moment de son accession à l’indépendance » ; une autre condamne, avec les autorités racistes Sud-Africaines, la France et la Grande-Bretagne « qui perpétuent leur domination coloniale » sur des îles ou des territoires africains et qui, en compagnie des États-Unis, « apportent à l’Afrique du Sud une assistance économique, financière et militaire continue… ».
D’autre part, la Grande-Bretagne, rendue responsable de l’existence du « régime illégal minoritaire » de Salisbury, est prise à partie, ainsi que les pays qui n’appliquent pas à la Rhodésie les sanctions prononcées par les Nations unies.
Une dernière résolution, traitant des Territoires portugais, la Guinée-Bissau, l’Angola et le Mozambique, préconise la poursuite d’une action bilatérale et collective en vue de mettre un terme à l’assistance que certains gouvernements apportent au Portugal.
Enfin, le Conseil a voté une charte économique qui reprend les recommandations de la réunion d’Abidjan, au cours de laquelle les ministres des Finances, du commerce et de l’industrie, avaient défini les rapports futurs de l’Afrique avec le monde extérieur et la CEE en particulier.
Mais, tandis que les conférenciers jetaient, d’un commun accord, les bases d’une économie africaine indépendante, dans le domaine politique, ils achoppaient à trois sujets de discorde : le différend frontalier entre la Somalie et l’Éthiopie, les relations entre l’Afrique et Israël et le transfert du siège de l’OUA hors d’Addis-Abeba.
L’Éthiopie s’est trouvée, fort dangereusement, au point d’intersection des trois litiges. Mais la sagesse du « roi des rois » et son expérience des affaires, autant que son bon droit, lui ont permis de venir à bout de la cabale.
En effet, soucieux de faire respecter l’intangibilité des frontières, le Conseil a estimé que la requête somalienne, concernant la province de l’Ogaden, présentée comme une revendication territoriale, était irrecevable dans sa forme actuelle ; l’examen du dossier a été confié à un « comité des bons offices ».
Les rapports que certains pays africains entretiennent avec Israël ont été vivement critiqués par les représentants des pays arabes.
Lors du « sommet » des chefs d’État, le délégué libyen s’est livré à une attaque d’une extrême violence contre les « laquais du colonialisme » et l’Éthiopie, « alliée des Israéliens et des Américains, qui occupe l’Érythrée et lui impose son fanatisme religieux ». Ces philippiques, par leur brutalité, ont quelque peu indisposé plusieurs délégations africaines. Les chefs d’État en ont sans doute tenu compte au moment de la décision puisqu’ils se sont contentés d’adresser une sévère mise en garde à Israël ; celui-ci, il est vrai, est menacé de « mesures individuelles ou collectives, politiques et économiques s’il persiste dans son refus d’évacuer les pays victimes de son agression », et la résolution des quarante-et-un États indépendants d’Afrique reconnaît que « le respect des droits inaliénables du peuple palestinien est un élément essentiel de toute solution juste et équitable… et un facteur indispensable à l’établissement d’une paix durable » au Proche-Orient.
Cependant aucun des États d’Afrique noire entretenant des relations avec Israël n’a manifesté l’intention de les rompre pour répondre à l’offensive de l’Afrique du Nord.
Finalement la virulence de la mise en demeure libyenne aura compromis le succès initial de la diplomatie arabe, en « jetant le trouble sans faire avancer les solutions ». Après avoir essuyé une cinglante réponse éthiopienne, la Libye, qui, dit-on à Addis-Abeba, « n’a pas à donner de leçons à l’Afrique… et qui finance la subversion et… abrite les rebelles et les sécessionnistes », a vu sa proposition, visant à faire transférer, à titre de sanction, le siège de l’OUA d’Addis-Abeba au Caire, rejetée à l’unanimité.
En conclusion on peut affirmer que cette conférence panafricaine a, paradoxalement, mis en relief les facteurs de division de l’Organisation de l’unité africaine.
Les querelles inspirées par la religion, l’idéologie ou les rectifications de frontières, ont tourné au règlement de comptes et se sont perdues dans le verbiage et « les phrases creuses », quand ce n’était pas dans « les invectives de bout de table ».
L’Afrique, continent en pleine croissance, a besoin de rassembler toutes ses énergies pour mener à bien son décollage économique et se dégager complètement du sous-développement.
Il ne paraît pas bon qu’elle se laisse entraîner sur la voie scabreuse de la violence et de la haine. Son avenir n’est pas dans le fanatisme stérile des « messages inspirés », mais, comme l’a noblement souligné M. Houphouët Boigny à la tribune de la Conférence, dans « des compromis empreints de mesure et de réalisme, mais aussi d’une vision exigeante et généreuse des choses, seuls à même de préparer certaines prises de conscience et d’accélérer certaines évolutions ». ♦