Voyage en Chine
Ce petit livre, sans la moindre prétention, est le carnet de route tenu au jour le jour par John-Kenneth Galbraith au cours d’un récent et très court voyage d’études en Chine.
Parti pour se faire une idée du fonctionnement de l’économie chinoise, l’attention de John-Kenneth Galbraith a été retenue par une quantité de détails humains et pittoresques n’ayant pas toujours un rapport direct avec l’objet du voyage. Il les a notés avec beaucoup de talent et d’humour. Certaines descriptions de la nature, à Hangtchéou [Hangzhou] par exemple, ont infiniment de délicatesse et de charme, et font penser aux fines notations des peintres chinois sous les Song. C’est assez inattendu de la part d’un savant économiste américain ! John-Kenneth Galbraith rapporte également des anecdotes, dont certaines ont plus à voir avec les relations sino-américaines (vues par un démocrate, adversaire de Nixon) qu’avec la Chine proprement dite. Ainsi celle-ci, à propos de la visite de la Grande Muraille, Nixon, l’apercevant de loin et se tournant enthousiasmé vers les Chinois qui l’accompagnaient, aurait déclaré en substance : « Cette Muraille est une grande muraille et seul un grand peuple avec un grand passé pouvait avoir une grande muraille, et un si grand peuple avec une si grande muraille doit nécessairement avoir un grand avenir ». Mac Mahon n’aurait pas eu plus d’à-propos !
Les conclusions proprement économiques tirées par John-Kenneth Galbraith de son voyage sont rassemblées en fin du volume. Ce ne sont guère des conclusions d’ailleurs, mais plutôt quelques premières réflexions inspirées par les observations faites au cours de visites guidées, d’usines, d’ateliers, d’écoles, de communes populaires, d’hôpitaux, etc. De la part d’un homme aussi averti, elles présentent, telles quelles, un très grand et très réel intérêt, parce que toujours prudentes et s’abstenant de tout jugement de valeur. Mais l’étude raisonnée de l’économie chinoise reste bien entendu à faire. ♦