Europe in the Age of Negociation
Paru il y a un an dans la célèbre collection des Washington Papers du Centre d’études stratégiques et internationales de l’Université de Georgetown, cet essai est toujours de pleine actualité et aucun des événements qui se sont produits depuis sa publication – guerre du Proche-Orient, crise du pétrole, dégradation des relations européo-américaines et relance des SALT (négociations sur la limitation des armes stratégiques) – n’est venu, bien au contraire, infirmer ses conclusions. L’objet de l’analyse de Pierre Hassner, attaché de recherches au Centre d’étude des relations internationales, est d’explorer les voies qui s’ouvrent à la nécessaire évolution des relations de l’Europe de l’Ouest avec les États-Unis et l’Union soviétique.
« Seule une Europe unie serait capable d’acquérir une véritable indépendance, seule elle serait en mesure de rechercher un modèle original de finalité politique et d’organisation ». Cela ne signifie pas qu’elle puisse aspirer au statut de superpuissance. Ce qu’elle peut apporter de positif au système de relations internationales, c’est une structure mieux équilibrée. Bien plus que les réductions mutuelles équilibrées de force, « ce dont la sécurité européenne a le plus besoin c’est d’un processus de rapports de réciprocité et de non-intervention, et d’une réduction mutuelle équilibrée du rôle de la force ». Quant au plus grand danger qui la menace, c’est celui d’un repli de chacun sur ses crises intérieures : « les confrontations d’autoritaires sans autorité, de révolutionnaires sans révolutions, de réformateurs sans réformes ». ♦