Institutions internationales - M. Giscard d'Estaing et l'Europe - Le monde malade de la Finance - L'OCDE contre les tentations perfectionnistes - Vers la paix au Moyen-Orient ?
En quelques semaines, plusieurs pays ont changé, les uns de chef d’État ou de gouvernement, les autres de régime. Si les règles constitutionnelles ont été respectées en France pour l’élection de M. Giscard d’Estaing à la Présidence de la République, en République fédérale d’Allemagne (RFA) pour celles de M. Scheel à la présidence de la République et de M. Schmidt à la Chancellerie, elles ne l’ont pas été au Portugal, où l’accession au pouvoir du général de Spinola a été la première expression d’un changement de régime. Aux États-Unis, le président Nixon est l’objet d’une campagne de presse et d’opinion à laquelle on trouve difficilement des précédents. M. Wilson est affronté au drame irlandais, comme le serait sans doute M. Heath si les élections lui avaient été favorables. M. Chou En-lai a été absent de plusieurs cérémonies officielles, et l’évocation de son âge n’a pas été une explication acceptée sans réticences ni arrière-pensées. M. Brejnev a des difficultés avec un projet constitutionnel… Dans de nombreux pays, sans que leur régime soit en cause, l’inquiétude domine la vie politique, sans que l’on puisse incriminer les problèmes énergétiques et financiers nés de la « guerre du Kippour ». On ne peut pas parler d’une crise des démocraties libérales, puisque les pays communistes connaissent aussi l’inflation…
On avait pensé que l’après-guerre s’était terminé lorsqu’au lendemain de la crise de Cuba de l’automne 1962, la coexistence pacifique s’était progressivement substituée à la guerre froide, et qu’avec les voyages du président Nixon à Pékin et à Moscou, puis avec les négociations américano-soviétiques sur la limitation des armements stratégiques, une nouvelle structure de paix avait paru s’esquisser. Mais il semble aujourd’hui que l’après-guerre commence seulement. Qu’il s’agisse des rapports américano-soviétiques, des tensions inter-atlantiques, des espoirs de stabilisation politique au Moyen-Orient, des nouveaux conditionnements de l’activité industrielle, de l’inflation générale, etc. c’est un monde nouveau qui s’ouvre, et qui s’ouvre dans l’inquiétude.
M. Giscard d’Estaing et l’Europe
Face à ce monde nouveau, l’Europe apparaît toujours comme une grande espérance qui, pour se concrétiser plus qu’elle ne l’a fait jusqu’ici, se heurte à des difficultés sans cesse renouvelées. L’élection de M. Giscard d’Estaing peut-elle favoriser une relance communautaire ?
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