Alors que la CNUCED III s'est achevée à Santiago sur des résultats décevants, on peut se demander si les pays riches, pourtant si désireux d'améliorer pour eux-mêmes « la qualité de la vie », ne risquent pas de tomber dans l'erreur qui consiste, pour l'aide au Tiers-Monde, à subordonner le social à l'économique, ou du moins à privilégier celui-ci au détriment de celui-là. Le développement passe au contraire par la valorisation des ressources humaines et notamment, dans un premier stade, par l'éducation sanitaire, par la médecine préventive et sociale, le dépistage, la vaccination, etc. Cette action de masse permettra de restituer au travail un nombre considérable de travailleurs vigoureux et actifs.
L'auteur, ancien ministre, est membre de la délégation française à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et Secrétaire général du Comité français d'éducation sanitaire et de l'Union internationale pour l'éducation sanitaire. Il a été jadis médecin au Cameroun et au Gabon. Dans un premier article, il fait le bilan social de la première décennie de développement et montre quelle place doit être celle de la santé dans le contexte socio-économique des pays sous-développés. Un second article sera consacré à l'avenir de la médecine moderne en Afrique et aux exigences d'une promotion globale de la population portant à la fois sur les cadres et l'éducation permanente du public.