La réunion en 1973 à Helsinki d'une Conférence de sécurité et de coopération en Europe devra permettre aux États du continent d'instituer, dans un climat d'entente, un système de relations de coopération de nature à fonder la sécurité collective autrement que sur l'équilibre de la terreur et le partage du monde entre des blocs héritiers de l'esprit de Yalta. « À partir du moment où l'on ne croit plus à la guerre ni pour soi ni pour les autres, il faut nécessairement croire au dynamisme du dialogue et du contact ». La paix et le progrès sont à ce prix. Il s'agit là d'une entreprise primordiale pour le destin de l'Europe mais qui ne va pas sans dangers. Il convient donc d'en peser soigneusement les risques et les gains et d'en dénoncer les déviations possibles. C'est à une telle analyse que procède ici le président de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale après avoir rappelé quels sont les objectifs de la politique étrangère de la France et sa position face à cette question. Lire les premières lignes
Un certain manque de rigueur apparaît souvent dans les esprits, même chez les meilleurs, lorsque sont débattus les problèmes de l'avenir de l'Europe. Ce flou reflète chez les uns – notamment certains théoriciens d'outre-Atlantique – une méconnaissance singulière des réalités géographiques, culturelles et politiques de notre continent ; chez les autres, une peur inconsciente d'avoir à traiter clairement d'un sujet brûlant, si controversé qu'aux premiers mots du débat, face à des questions trop précises, on risque de déchaîner des heurts entre tenants de conceptions antagonistes. Lire les premières lignes
Cet article s'efforce de présenter un tableau des actions menées par le ministère d'État chargé de la Défense nationale en ce qui concerne la promotion sociale des appelés et des personnels sous contrat. Il souligne en particulier les efforts récents faits en matière de formation professionnelle au bénéfice de ces catégories de personnels. L'auteur, ancien élève de l'ENA et sous-directeur au ministère d'État chargé de la Défense nationale, est chef de la Mission de la formation professionnelle et de la promotion sociale créée en 1971 au sein du Secrétariat général pour l'Administration (SGA) pour promouvoir ces actions.
Alors que la CNUCED III s'est achevée à Santiago sur des résultats décevants, on peut se demander si les pays riches, pourtant si désireux d'améliorer pour eux-mêmes « la qualité de la vie », ne risquent pas de tomber dans l'erreur qui consiste, pour l'aide au Tiers-Monde, à subordonner le social à l'économique, ou du moins à privilégier celui-ci au détriment de celui-là. Le développement passe au contraire par la valorisation des ressources humaines et notamment, dans un premier stade, par l'éducation sanitaire, par la médecine préventive et sociale, le dépistage, la vaccination, etc. Cette action de masse permettra de restituer au travail un nombre considérable de travailleurs vigoureux et actifs. Lire la suite
C'est dans un véritable piège que s'est engagée l'Égypte du vivant du colonel Nasser en acceptant le Plan Rogers. Tout s'est passé ensuite pour le successeur du Raïs comme si les Soviétiques donnaient leur aval à ce piège et s'accordaient avec les États-Unis pour geler le conflit. À partir de l'historique des faits qui ont conduit le président Sadate à réviser ses relations avec l'Union soviétique, l'auteur analyse les possibilités que peut avoir l'Égypte de surmonter le dilemme « attendre ou transiger » et de prendre la tête d'une politique d'austérité mais aussi d'indépendance dans le cadre arabe. Lire les premières lignes
La conception qu’on se fait en général de la Méditerranée correspond encore trop souvent à des clichés du type « images d’Épinal » ; le climat, l’archéologie, le folklore, le tourisme, les loisirs, les clubs de vacances concourent à orner la Méditerranée de cette auréole « dominante de gloire », par laquelle André Gide dans ses « Nourritures terrestres », et après lui André Siegfried, caractérisaient cette mer. L’envers de ce décor comporte des aspects mal connus, parce qu’écrasés de soleil. L’auteur, qui a jadis navigué sur les eaux méditerranéennes et visité la plupart des pays qu’elles baignent, décrit les luttes d’influence et les âpres rivalités dont elles sont le théâtre. Lire les premières lignes
L'Union soviétique n'envisage pas sans crainte la possibilité, pourtant bien éloignée encore, de transmission directe de programmes de télévision par des satellites stationnaires. Elle a pris les devants le 10 août 1972 en adressant au Secrétaire général de l'ONU un projet de convention internationale destiné à en réglementer l'utilisation et elle a demandé l'inscription de ce projet à l'ordre du jour de la prochaine session de l'Assemblée générale. Aux termes de ce projet, tout État qui estimerait qu'une émission télévisée constitue une ingérence dans ses affaires internes pourrait « prendre les mesures qu'il estime nécessaires non seulement sur son territoire mais aussi dans l'espace ». Cette information confère un caractère d'actualité à l'article que l'auteur, Professeur à l'Institut français de presse et membre du Comité exécutif de l'Association internationale des études et recherches sur l'information, consacre au problème de l'information dans les pays socialistes. Il va sans dire que son opinion n'engage que sa seule responsabilité.
La politique internationale – qu’on y voie un art ou une science –, est toujours à base de prévision. Celle-ci est-elle possible et rationnellement légitime à moyen terme ? Je le crois. Plus, en tout cas, de notre temps qu’avant hier. Pour la première fois dans l’histoire, on peut parler d’un système mondial dont les éléments sont en constante interaction. Bien entendu, ce système comporte des zones d’intégration forte – j’entends par là d’interaction étroite – et des zones d’intégration faible, dont les liens avec l’ensemble sont lâches, dont l’évolution est sans relation directe de cause et de conséquence avec la structure du système. De cette structure, on peut, au moins sur une période de dix ans prévoir le maintien ou les variations, et ce qui en résulte au moins pour les zones d’intégration forte, et au premier chef pour le complexe États-Unis – Europe – U.R.S.S. Lire les premières lignes
Qu'est-ce que reconnaître une forme ? Par quel processus transformons-nous en information utile les éléments de la réalité que prélèvent nos sens ? Si nous pouvions élucider ces mécanismes peut-être serions-nous capables de répondre à la question : qu'est-ce que comprendre ? L'ordinateur, machine automate la plus adaptée au traitement de l'information, peut nous faire découvrir beaucoup sur la formation de tels processus ainsi que sur les phénomènes d'apprentissage, car – et c'est là ce qui surprendra – l'ordinateur lui-même, à sa façon, apprend à reconnaître une forme. Lire la suite
Le front de l’Est est généralement le grand « oublié » de la Première Guerre mondiale : cet article porte sur le roman Août 1914 de Soljenitsyne qui fait travail d'historien militaire en se basant sur les documents contemporains (des coupures de presse aux communiqués officiels ou ordres du jour) ainsi que sur les ouvrages du général russe Nicolas Golovine, eux aussi richement documentés. Lire les premières lignes
Chroniques
Par une coïncidence dont il serait sans doute vain de rechercher la cause, les semaines d’été – maintenant les vacances – ont été souvent marquées par de graves événements. Les guerres de 1870, puis les deux guerres mondiales, furent déclenchées durant cette période de l’année. Plus près de nous, ce furent, en 1968 l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie, en 1969 la dévaluation du franc. L’année dernière ce fut l’annonce, par le président Nixon, de la non-convertibilité du dollar, donc la remise en question du système monétaire international bâti à Bretton-Woods. Cette année, ce fut l’attentat contre le roi Hassan du Maroc [NDLR 2022 : « Coup d’État des aviateurs » le 16 août 1972]. Cet attentat a mis en lumière certains des problèmes qui se posent dans des pays où n’ont pas été totalement harmonisées forces traditionnelles et forces modernes, où les premières n’accordent pas toujours assez d’importance et surtout de signification à certaines aspirations des secondes, où les secondes ont tendance à négliger la légitimité morale et politique des premières et à considérer que les idées et les formules de la démocratie européenne peuvent être transposées telles quelles dans des sociétés extra-européennes. À ce titre, cet attentat n’est pas étranger à l’objet de notre chronique, ne fût-ce qu’en raison du rôle que jouent, aux Nations unies, les pays ayant récemment accédé à l’indépendance. Lire la suite
C’est au début des années 1950 que la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE) acquit en Grande-Bretagne la licence de fabrication de l’avion à réaction Vampire. À partir de cet appareil, elle devait mettre au point, en accord avec la société britannique De Haviland, le Mistral, premier avion militaire français de l’après-guerre. Les deux firmes venaient de réaliser pour la première fois ce qu’on a appelé depuis la coopération technique en matière de fabrication d’armements (1) qui en vingt ans a connu de grands développements. Pourquoi une coopération ? M. Michel Debré répond : « Parce qu’elle est certainement souhaitable et probablement nécessaire ». Si, dans le passé, la relative simplicité des armes autorisait des fabrications qui se voulaient exclusivement nationales pour des raisons d’indépendance, il n’en va plus de même de nos jours : la complexité des systèmes d’armes modernes et leur prix de revient élevé poussent naturellement à rechercher des ententes entre firmes ou entre gouvernements, visant à mettre en commun les possibilités d’études, les connaissances technologiques et les capacités industrielles. On devine aussitôt les bénéfices mais aussi les risques d’une telle association. Lire la suite
Le 23 juin 1972, M. Schmidt, alors qu’il était encore ministre de la Défense, a fait une déclaration gouvernementale devant le Bundestag à l’occasion du débat sur la réduction du service militaire. Il a notamment souligné la fidélité de la RFA à l’Otan, la nécessité de resserrer la cohésion de l’Alliance sur le plan politique, l’opportunité de lier les efforts vers la détente avec ceux de la défense et de maintenir la présence américaine en Europe. Enfin, il a exprimé les vues ouest-allemandes sur une défense européenne intégrée. Lire la suite
L’exposition du transport, qui s’est déroulée de fin mai à début juin à Washington, n’a pas donné lieu, dans la presse spécialisée européenne, aux nombreux comptes rendus que provoquent les salons du Bourget, ou même de Farnborough (1). Le dernier meeting aérien organisé à l’échelon national aux États-Unis s’est tenu à Oklahoma-City et remonte à 15 ans. Lire la suite
Par analogie avec ce qui a été réalisé en 3e Région, la 2e Région maritime va être, à partir du 1er octobre prochain, progressivement réorganisée. Lire la suite
En moins de deux mois, le président Ahidjo a remporté deux succès importants qui viennent couronner la politique habile et prudente qu’il a su mener depuis l’indépendance de son pays. À l’intérieur, l’adoption par référendum d’une constitution unitaire permet de parfaire la réunification du territoire autrefois administré par la France et de l’ancien Cameroun britannique. À l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’élection d’un ministre camerounais à la fonction de secrétaire général souligne l’expérience que les pays africains reconnaissent au Cameroun, État bilingue, en matière d’unité africaine. Lire la suite
Les aventures du film de Stanley Kubrick Les Sentiers de la Gloire sont pour le moins aussi rocambolesques que les faits qu’il nous présente. Tiré d’un roman d’inspiration nettement anti-française de Humphrey Cobb, il a connu dans les années 1960 un certain succès dans différents pays, notamment aux États-Unis. En 1957, la maison éditrice du film avait formulé une demande de visa d’exploitation en France et une copie avait été soumise à la commission de contrôle des films cinématographiques. Selon la procédure habituelle, le film fut d’abord « visionné » par la sous-commission qui estima que l’œuvre présentait quelques problèmes. Toujours selon la procédure habituelle, le film Les Sentiers de la Gloire fut renvoyé en commission plénière où… il ne fut jamais projeté, le distributeur ayant décidé de renoncer à l’exploitation en France. Lire la suite
Bibliographie
En moins de cent pages, rassembler tous les textes juridiques importants qui régissent l’organisation de la défense, apporter à chacun d’eux l’éclairage d’un commentaire pertinent, qui tantôt souligne l’origine historique d’un point de doctrine et l’évolution qu’elle a subie en fonction de la pratique politique, tantôt la portée actuelle ou éventuelle d’une loi ou d’un décret, tel est l’objet de ce nouveau dossier de l’excellente collection Thémis. On ne saurait trop en louer la qualité d’autant que c’est une gageure que de présenter dans un espace aussi restreint une question aussi complexe sans en omettre aucun point qui mérite d’être connu. Lire la suite
À l’heure où les Grands garantissent l’intégrité de leurs sanctuaires par des accords bilatéraux sur la limitation et l’emploi de leurs armes, l’Europe occidentale pourrait devenir le champ clos privilégié de leurs affrontements. Il est donc urgent qu’elle se donne les moyens et la stratégie d’une défense globale qui lui soit propre. Il était utile que dans cette perspective l’on nous rappelât en termes précis et brefs, l’histoire, les structures, le rôle et les problèmes des systèmes de défense en place. Déclarations, textes de traités, conclusions de rapports, messages officiels, organigrammes et tableaux viennent illustrer l’excellente étude que nous propose Martine Meusy dans la collection des « Dossiers Themis ». ♦
Alors que les deux Grands marquent à Helsinki et à Vienne une étape haletante dans la compétition où ils restent les favoris, leurs supporters s’inquiètent de l’issue de l’épreuve. L’Amérique s’essouffle au Vietnam ; elle a déjà rendu des points en Méditerranée, en océan Indien, dans le Pacifique, en Amérique latine. Son challenger, l’URSS, à l’affût de ses défaillances, la talonne. La Chine, dopée par des succès particulièrement roboratifs, entend bien s’emparer au relai du « témoin » qu’on ne lui tend pas. Tout accord tendant à ralentir le train de cette course est illusoire et les handicaps mutuellement imposés ne sont guère significatifs. Lire la suite
En 1985, le probable et le « possible » en matière de développement correspondront-ils au « souhaitable » ? La France face au choc du futur que présente le Groupe d’études prospectives tente d’apaiser cette inquiétude. Lire la suite
Ce livre acerbe, virulent et courageux est propre à soulever la colère dans les milieux les plus divers et pour des raisons souvent diamétralement opposées. Lire la suite
Ce sujet, traité par un ingénieur devenu économiste, connaissant à fond la théorie et la pratique des grandes entreprises modernes, européennes et américaines, est tout à fait à l’ordre du jour. La question est en effet de savoir dans quelle mesure et comment l’entreprise européenne serait susceptible de s’adapter à l’environnement nouveau (dans le sens le plus large du terme) dans lequel elle est appelée à travailler. En fait : d’où vient la difficulté ? S’agit-il uniquement d’un problème de « management » ? Dans l’affirmative, le modèle américain peut-il fournir une solution valable ? Autant d’interrogations auxquelles l’auteur cherche à répondre avec rigueur et clairvoyance mais, malheureusement pour le lecteur français, en bannissant de son raisonnement cet esprit cartésien qui, pour nous, est synonyme de clarté. Il en résulte que, tout en subodorant dans cet ouvrage une riche matière, nous restons quelque peu sur notre faim, avec l’impression inconfortable d’être dans notre tort. Ah ! si nous avions pu mieux comprendre ! et si la traduction – peut-être trop littérale – nous y avait mieux aidés ! ♦
C’est en survolant trois Républiques qu’André Dubois nous fait parcourir le circuit de ses amitiés. Circuit en effet puisque les premières pages de son livre nous le font découvrir enfant et que dans les dernières nous le retrouvons adolescent. Point ici de mémoires mais une chronique alerte et foisonnante où l’humour, l’ironie, la tendresse teintent les personnages et les péripéties de couleurs toujours vives et parfois nouvelles. Lire la suite
Voilà un livre passionnant et passionné, sans doute passionnant parce que passionné. Homme de parti, certes, l’auteur est également un patriote au sens plein du terme. Il l’est par cet équilibre entre deux allégeances qui inspire le respect tout au long de l’ouvrage. Les qualités de Jules Moch et du général de Gaulle font que leurs rencontres prennent tout leur sens et suscitent un intérêt qui ne se relâche pas. Lire la suite
Pour Comprendre de Gaulle, il n’était que de vivre dans l’intimité de sa réflexion à l’instant des choix essentiels. Léon Noël a eu ce rare privilège et nous le fait ici partager. Le sujet de cet excellent portrait de celui que la Princesse Bibesco nommait le « Saint de la Patrie » et que le Vatican qualifiait « d’homme exemplaire » est paré par l’auteur des vertus que l’histoire attribue à Saint-Louis : « le caractère, la volonté, la continuité dans les vues, la persévérance et le courage dans l’action, la connaissance des problèmes, le sens de l’État, la foi dans son destin, un dévouement absolu à son service, le désintéressement personnel, la dignité de la vie privée, l’austérité des mœurs, l’infaillibilité dans le jugement… Lire la suite
Le « commencement de la fin », « la grande peur de l’an mille » ! Ce sont là les expressions que Gérard Israël applique à cette course haletante que mène l’Algérie française vers sa fin, en plein été 1962. Lire la suite
Ancien commandant du transport aérien militaire (Cotam) et major général de l’Armée de l’air, le général Barthélémy a entrepris de recréer l’ambiance des débuts de l’aviation en présentant quelques anecdotes telles qu’elles lui ont été confiées par des amis contemporains des pionniers du « plus lourd que l’air ». Lire la suite
Traduction d’un ouvrage anglais paru en 1968 sous le titre Why France Collapsed, et destiné, en Angleterre, au grand public, sans doute moins informé que le nôtre des opérations au cours de la campagne de France de 1940. Les sources de l’auteur, en dehors des témoignages et du rapport produits par la Commission d’enquête sur les événements survenus en France de 1933 à 1945, sont constituées essentiellement par des ouvrages et articles relatifs à la période considérée publiés en France et à l’étranger depuis les événements relatés. Il ne semble pas que l’auteur ait eu accès à des archives militaires ni à des documents authentiques et inédits de l’époque. Du moins, il n’en cite aucun. Ainsi, se trouvent fixées les limites de cet ouvrage de compilation, qui n’est pas cependant dénué d’intérêt dans la mesure où l’auteur n’hésite pas à proposer son interprétation personnelle, souvent originale et peu conformiste, des événements et de leurs conséquences. ♦
Ce récit d’une aventure vécue – l’évasion du général Giraud en avril 1942 – est astucieusement composé à l’aide de témoignages recueillis par l’auteur auprès des participants au cours de conversations en tête à tête, ou à l’occasion d’une réunion plénière – sorte de confrontation générale – tenue à Thann en 1965 pour commémorer l’événement. Les récits faits par les uns et les autres, transcrits dans un style très direct, ont été habilement ajustés entre eux et reliés les uns aux autres, de façon à obtenir une évocation étonnamment vivante et pittoresque, sans exagérations inutiles, non seulement des péripéties de l’évasion elle-même, mais de l’ambiance dans laquelle travaillaient et vivaient à l’époque les états-majors de l’Armée secrète à Vichy et les résistants alsaciens et lorrains en liaison avec eux sur le terrain. ♦
Il s’agit du deuxième et avant-dernier volume des souvenirs d’André Zeller, dont le premier volume, Dialogue avec un lieutenant, avait été analysé dans le numéro de décembre 1971 de notre Revue. Le procédé choisi par l’auteur et qui consiste à entrecouper le récit du tout jeune gradé de la guerre 1914-1918 ou, ici, de l’officier supérieur de la guerre 1939-1945, par des répliques de son alter ego devenu général, est cette fois moins abondamment utilisé. Il n’y a pas lieu, à notre avis, de s’en plaindre, car l’ouvrage – et nous pensons surtout au premier volume – vaut par la spontanéité et la franchise des impressions notées sur le vif, plus que par les réflexions prudentes et rarement inattendues de « l’ancien ». Lire la suite
19 août 1942 – Hormis les Dieppois, qui se souvient encore ? Pourtant, ce jour-là, la 2e Division canadienne débarquait sur les côtes de Normandie et, malgré quelques succès marginaux, perdait la moitié de ses effectifs engagés et la presque totalité de ses matériels sans avoir atteint ses objectifs essentiels. Nous savons gré à Raymond Rudler de réveiller notre mémoire moins pour son évocation sobre et fidèle de l’événement que pour l’analyse qu’il nous donne de ses causes et de ses effets. Lire la suite
Jules Jeanneney était sénateur depuis trente ans et président du Sénat lorsqu’il entreprit ce journal au moment où éclata la guerre en 1939. Il ne manquait donc pas d’expérience parlementaire et il n’ignorait rien des arcanes des institutions politiques et des manœuvres de cabinet dont on sait qu’elles étaient gourmandises politiques aux beaux temps de la IIIe République. À lire les notes qu’il a prises durant « la drôle de guerre » puis « la débâcle », on ne s’étonnera sans doute pas de voir celui qui fut en quelque sorte « un saint laïc » de la IIIe République et qui, tant par ses fonctions que sa formation et son caractère, avait une très haute idée des institutions qu’il avait mission de défendre, s’évertuer, alors même que le régime s’écroulait sous l’avalanche des armées allemandes, à en respecter strictement les mécanismes désuets et les procédures. Lire la suite
À voir l’abondance des lettres, souvenirs et mémoires de ceux des contemporains de Louis XVIII et de Charles X qui, à des titres divers, furent les acteurs de la scène politique, on pourrait penser qu’il n’y a plus rien à ajouter sur cette période qui consomma la chute définitive de la branche aînée des Bourbons. Il n’en est rien et José Cabanis, dont on se souvient avec quelle ironie mordante il traita, dans Le sacre de Napoléon, la famille impériale, nous le prouve aujourd’hui en décrivant les ultras et en suivant par le détail leurs intrigues et leur travail de sape de la monarchie. Il lui suffit bien souvent de les laisser parler, qu’il s’agisse du baron de Damas, de Frénilly, Sosthène de Larochefoucauld, Mathieu de Montmorency, Vitrolles et naturellement Polignac, pour ne citer que quelques figures typiques parmi bien d’autres. Lire la suite
L’Afrique noire dont il est question dans le présent ouvrage est celle des pays indépendants situés au Sud du Sahara : l’Afrique du Sud ; la Rhodésie, les territoires portugais et les dépendances espagnoles – encore soumis à la domination blanche – n’en font donc pas partie. Il y a, à première vue, quelque chose d’un peu artificiel dans ce découpage du continent africain et qui aurait même été incompréhensible s’il s’était agi d’une étude de géographie physique, d’ethnologie ou même de sociologie. Mais en fait, si d’assez longs développements sont inspirés par ces disciplines, le véritable objet et l’unité de l’ouvrage sont ailleurs. Les quelque 31 pays dont il est question ont une caractéristique commune qui est d’être affrontés à des problèmes économiques et politiques absolument inédits nés de l’indépendance qu’ils ont tous très récemment acquise. Ils sont engagés dans le processus de la « décolonisation » et c’est ce processus que les auteurs se proposent de nous faire connaître, chacun du point de vue de sa spécialité, et donc sous des aspects multiples et essentiels. Lire la suite
Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.
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