Armée de terre - Les Troupes de Marine : une disponibilité opérationnelle accrue - Un nouveau camion tactique : le Saviem SM8 - La féminisation de l'Armée de terre
Les troupes de Marine : une disponibilité opérationnelle accrue
Comme toutes les composantes de l’Armée de terre, les troupes de Marine entreprennent des transformations qui ne remettent cependant pas en cause leur caractère interarmes et leur vocation à servir outre-mer.
Outre leur participation à l’effort général de réorganisation de l’Armée de terre, elles bénéficient de la valorisation de leurs autres régiments et elles voient leur rôle renforcé au sein des forces terrestres d’intervention. Ce renforcement joue en premier lieu par l’accroissement du nombre de leurs régiments au sein de cette force. Il apparaît en second lieu dans l’accentuation de la professionnalisation. Deux régiments sont totalement professionnalisés et quatre autres le sont partiellement.
Ce dernier effort s’est aussi appliqué aux formations outre-mer où les troupes de marine possèdent 25 % de leurs officiers, 29 % de leurs sous-officiers et 48 % de leurs hommes du rang sous contrat.
Il convient de souligner enfin qu’elles participent à l’assistance militaire technique au profit des armées africaines et malgache.
L’évolution des troupes de marine tend donc, tout en conservant leur originalité, à donner à leurs formations une disponibilité opérationnelle plus grande, toujours axée sur l’outre-mer.
Un nouveau camion tactique : le Saviem SM8
Un nouveau camion tactique fera son apparition dans les unités en 1979. Il s’agit du Saviem SM8
Destiné à remplacer les 15 000 Simca 4 x 4 et GMC au cours des quinze années à venir, il a été choisi après plus de deux années d’expérimentation et de confrontation avec deux autres concurrents.
D’une charge utile de 4 tonnes, capable de tracter une remorque d’une capacité de 3,8 tonnes, il peut aussi transporter 18 combattants. Il possède une autonomie minimale de 500 km et il est transportable par avion Transall.
Les 500 premiers exemplaires seront commandés en 1978.
La féminisation de l’Armée de terre
Au terme d’une évolution de plus de trente ans, les femmes tiennent désormais au sein de l’Armée de terre, une place à la mesure de leurs capacités.
La volonté du commandement pour parvenir à ce résultat s’est exercée dans le choix du domaine d’action des personnels féminins et dans la recherche d’une harmonisation la plus complète possible entre les carrières masculines et féminines.
Les femmes ont été exclues du service direct des armes mais se voient attribuer en revanche un rôle important dans l’environnement des forces.
Leurs effectifs iront croissant. Les officiers, qui étaient au nombre de 173 en 1972 et qui atteignent 213 cette année, seront d’environ 500 vers 1990. Ils tiendront alors 20 à 25 % des postes d’officiers des services. L’objectif quantitatif fixé pour les sous-officiers est de 6 100, soit 10 % de l’ensemble des sous-officiers.
Quant aux systèmes de recrutement et de formation, ils subissent une évolution importante. Les femmes accéderont au corps des officiers par la voie des concours mixtes au corps technique et administratif et au corps des intendants militaires. Néanmoins, cet accès sera contingenté pour éviter une « surféminisation ». La formation de ces officiers, jusqu’à présent assurée par l’École interarmées du personnel militaire féminin et par l’École militaire des armes spéciales, sera désormais dispensée à Coëtquidan et dans les écoles d’application, avec les officiers masculins. Notons enfin que les officiers féminins peuvent accéder à l’enseignement militaire supérieur (Diplôme militaire supérieur, Diplôme technique et Brevet technique d’études militaires supérieures).
Bien que les sous-officiers féminins conserveront un mode de recrutement et une formation initiale spécifiques, les conditions d’ensemble qui leur seront réservées seront progressivement alignées sur celles des sous-officiers masculins (nomination au grade de sergent, primes d’engagement, formation militaire et technique de perfectionnement, accès à l’échelle de solde la plus élevée – échelle IV).
L’action résolue désormais engagée dans les directions qui viennent d’être succinctement indiquées sera prolongée dans l’avenir dans le sens d’une harmonisation encore plus étroite des carrières et dans une recherche de la polyvalence de la formation des officiers. ♦