Institutions internationales - La 32e Session de l'Assemblée générale de l'ONU - Les inquiétudes des organisations financières - Vers un accord CEE-COMECON
Si l’on voulait voir dans les débats des Nations unies un baromètre des tensions internationales – et dans une certaine mesure ils jouent ce rôle – les inquiétudes de M. Kurt Waldheim devraient inciter tous les gouvernements à la réflexion. À la veille de l’ouverture de la 32e Assemblée générale ordinaire, le Secrétaire général a rendu public son rapport sur les activités de l’Organisation durant l’année écoulée.
Son jugement est plutôt pessimiste. M. Waldheim craint que 1978 ne soit « une année grave et troublée pour la communauté internationale ». Passant en revue les grands problèmes qui affectent la paix du monde, il constatait qu’aucun progrès n’a été réalisé vers le règlement de l’un quelconque d’entre eux et que, au contraire, les positions ont tendance à se durcir. L’Afrique australe, le Proche-Orient et Chypre sont trois régions où, selon M. Waldheim, les enjeux sont particulièrement importants et où, si les efforts de paix n’aboutissent pas, « les risques d’échec sont de plus en plus inquiétants ». Dans le premier cas, il estime qu’en l’absence de progrès il existe un danger de réactions violentes. « Nous risquons d’être plongés dans une crise internationale majeure dans un avenir relativement proche », affirme-t-il au sujet du Proche-Orient, si Arabes et Israéliens ne font pas preuve de modération, et s’il n’est pas procédé à une réévaluation globale du problème. Même son de cloche pour Chypre : on a enregistré un « durcissement des positions » depuis la mort du président Makarios, durcissement qui risque « de compromettre l’idée même d’un règlement négocié ». Le Secrétaire général de l’ONU s’inquiète également de la menace constante que fait peser sur la paix internationale l’extension d’autres « conflits ouverts et latents » sur le continent africain. Il est à peine plus optimiste au sujet de problèmes tels que celui des droits de l’homme : ne sommes-nous pas en face « d’un gouffre entre les déclarations idéalistes et les dures réalités » ? Le désarmement ? Quelques résultats modestes ont été obtenus, mais le monde dépense 300 milliards de dollars pour les budgets militaires. Les chances d’un nouvel ordre économique international se sont amenuisées. C’est ainsi un véritable cri d’alarme qu’a lancé M. Waldheim, qui invite en conséquence les pays membres de l’ONU à contribuer au renforcement « de la position et de l’autorité du Conseil de Sécurité » en respectant ses décisions.
La 32e Session de l’Assemblée générale de l’ONU
Cette session de l’Assemblée générale s’est ouverte sous des auspices peu favorables. En effet, la 31e, celle de 1976, s’est terminée le 20 septembre : elle s’était réunie le 13 pour tirer les conclusions de la Conférence de Paris sur la coopération économique internationale, et elle n’a pu se mettre d’accord sur une résolution consacrée aux résultats du dialogue Nord-Sud. Les propos acrimonieux échangés le 19 septembre entre les représentants des pays industrialisés et ceux des pays en voie de développement qui constituent la majorité écrasante de l’Assemblée, ont créé un malaise profond. On peut craindre que l’affrontement entre pays « riches » et « pauvres », ceux-ci appuyés par les pays de l’Est, ne se limite pas, lors de la 32e Session, aux problèmes économiques. L’Assemblée passe cette année de 147 à 149 membres, en accueillant la République de Djibouti et le Vietnam. Sa présidence est assurée par M. Lazar Mojsov, vice-ministre des Affaires étrangères de Yougoslavie. 130 questions sont inscrites à son ordre du jour. Les pays arabes ont annoncé qu’ils prendraient plusieurs initiatives.
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