Armée de terre - Création du 3e corps d'armée - La direction du recrutement devient la direction du service national - L'entraînement des forces : extension et diversité - Formation commando : un année d'instruction - L'enfouisseur ponctuel de mines
Création du 3e Corps d’armée
Dans notre chronique du mois de mai nous avions évoqué les mesures prises au titre de la réorganisation des formations de métropole pour l’année 1977. Il n’y avait pas été question de la création d’un troisième corps d’armée, cette possibilité étant alors encore à l’étude.
On envisageait alors, en effet, de faire assurer le commandement temporaire éventuel de deux ou trois divisions par un état-major opérationnel (EMO), mis sur pied dès le temps de paix. Mais il est apparu que cette mission ne pouvait être assumée pleinement sans disposer d’éléments organiques d’appui et de soutien. C’est pourquoi la décision de créer le 3e Corps d’armée vient d’être prise. Elle prendra effet en 1979 en même temps qu’aura lieu lu mise sur pied d’une division blindée et de deux divisions d’infanterie.
Les moyens nécessaires à la constitution des éléments organiques du 3e CA seront pris sur la substance d’une troisième division d’infanterie initialement prévue au plan, qui ne sera donc pas réalisée.
Le 3e Corps d’armée sera déployé sur les 1re et 2e régions militaires.
La Direction du Recrutement devient la Direction du Service national
La Direction du Recrutement a changé d’appellation le 1er juillet 1977. Elle est devenue la Direction du Service national. Il s’agit d’une mesure qui complète un processus entamé dès 1976 pour adapter davantage encore ce service aux nécessités actuelles.
La Direction du Service national est notamment chargée de concevoir et de mettre en œuvre la réglementation traitant de l’accomplissement des obligations d’activité et de réserve par les assujettis au service national.
Relevant du général chef d’état-major de l’Armée de terre, elle est organisée en une direction centrale, six directions régionales et divers organismes d’exécution (cf. schéma). Outre-mer, des ajustements tiennent compte des conditions locales.
Il convient de rappeler que les directeurs régionaux sont placés sous l’autorité du général commandant la région ou du commandant supérieur outre-mer et que les bureaux du service national (BSN) et les centres de sélection (CS) implantés sur le territoire de la région relèvent directement du directeur régional.
L’importance de la tâche de la Direction du Service National apparaît notamment au travers de quelques chiffres. Employant 6 700 personnes dont 2 700 civils, elle effectue annuellement le recensement, la prise en compte, la sélection de 430 000 jeunes gens et l’affectation de ceux jugés aptes. Elle délie les dossiers militaires de 27 millions de Français et prend près de cinquante pour cent du temps de fonctionnement des moyens électroniques de gestion de l’Armée de terre.
L’entraînement des forces : extension et diversité
La nécessité de disposer désormais d’unités de combat parfaitement entraînées et disponibles dans les plus brefs délais et les perspectives budgétaires encourageantes qu’ouvre la loi de programmation militaire ont amené l’Armée de terre à entamer un processus de développement de ses activités d’entraînement.
Notre chronique précédente a précisé les voies et moyens retenus pour tirer le meilleur rendement du domaine militaire à cet égard et en particulier des camps nationaux.
Les insuffisances de ceux-ci en regard des besoins multiples des nouvelles grandes unités ont conduit à mettre au point et à développer les exercices dits « en terrain libre ».
Notre chronique du mois de décembre 1976 avait traité des enseignements tirés du test que représentait l’exercice « Vendémiaire ». En automne de cette année, ce seront près de 40 000 hommes, de 9 000 véhicules dont 1 000 engins chenilles qui auront participé à des manœuvres d’envergure en terrain libre.
Un nouveau style d’entraînement, mieux adapté aux exigences du combat moderne et constituant un complément aux activités menées dans les camps par les petites unités, devient ainsi une réalité.
Formation commando : une année d’instruction
La formation « commando » a fait l’objet, en mai 1976, d’une directive générale du chef d’état-major de l’Armée de terre. Au terme d’une année d’application, un certain nombre d’éléments sont intéressants à relever.
La formation « commando » n’est pas uniquement dispensée dans les centres spécialisés mais il est évident que les séjours d’unités constituées dans ces derniers en représentent la part fondamentale. En 1976, près de 30 000 hommes ont, durant 3 semaines, bénéficié de cette instruction dans les centres d’entraînement commando (CEC). Les possibilités offertes par l’infrastructure devraient permettre d’accroître légèrement le rendement des CEC.
L’efficacité de ces stages collectifs est étroitement liée à la compétence des cadres des unités. Des stages de formation particuliers leur sont donc réserves. Bien qu’au total, le nombre d’officiers et de sous-officiers formés à cette discipline soit satisfaisant, la répartition par arme est inégale. Un rééquilibrage va être entrepris. En outre, à compter de 1979, les élèves-officiers de l’École spéciale militaire (ESM) et de l’École militaire interarmes (EMIA) effectueront un stage de 3 semaines afin de posséder une qualification de base dans ce domaine.
La mise en conditions préalable aux séjours d’unités s’est révélée bénéfique. Elle sera poursuivie tant au plan physique qu’au plan psychologique. La participation d’un médecin à la préparation et au séjour lui-même sera maintenue malgré les charges qui en résultent dans les garnisons.
L’adaptation du style et du contenu de l’instruction en CEC aux besoins spécifiques d’unités très diverses a également permis d’assurer la cohérence entre l’entraînement dans les centres et l’instruction dans les corps.
Il convient de relever, en conclusion, le nombre réduit d’accidents survenus en 1976 dans les CEC. Ce résultat porte témoignage du souci manifesté par tous les responsables à l’égard de la sécurité des hommes et de la valeur des mesures prescrites dans ce type d’entraînement, viril par essence.
L’enfouisseur ponctuel de mines
La lutte contre les engins blindés demeure une préoccupation constante des armées de tous les pays.
Malgré ses contraintes, la mine antichar reste et restera probablement longtemps l’une des armes les plus sûres dans ce domaine.
Les recherches pour améliorer son efficacité se sont traduites par un allégement unitaire et une multiplication significative de sa puissance.
L’Armée de terre vient de progresser encore en adoptant l’enfouisseur ponctuel de mines (modèle F-1). Cet engin permettra la pose mécanique rapide de mines du type HPD (Haut pouvoir de destruction), en ne créant pas un sillon continu dans le sol mais en injectant individuellement les mines dans le terrain ou les posant simplement à la surface.
Il doit être mis en dotation dans les régiments du génie de corps d’armée et de division blindée. Les premiers exemplaires arriveraient en corps de troupe à la fin de 1979.
D’un poids total de 15 tonnes, comportant 4 conteneurs de 112 mines, il est capable de réaliser en une heure une bande minée de 700 mètres d’une densité de 0,6 mine par mètre. ♦