Défense à travers la presse
À la fin de ce mois s’ouvrira à New York l’assemblée extraordinaire des Nations unies sur le désarmement. Ses travaux dureront jusqu’à la fin juin. C’est donc un nouveau débat sur la sécurité qui commence après celui dont notre politique de défense a été l’objet au cours de la campagne électorale. Il est heureux qu’aient lieu de telles controverses à condition qu’elles ne sèment pas la discorde au sein de l’opinion mais, bien au contraire, contribuent à l’éclairer. La presse n’est pas encore entrée dans le vif du débat sur le désarmement, toutefois elle l’a déjà amorcé en se montrant attentive au dossier de la bombe à neutrons.
Tout a commencé lorsque l’Union soviétique, début mars, a pris de court les chancelleries occidentales en proposant à Genève l’interdiction de cette arme. Une initiative qui, aux yeux des observateurs, remet la détente en question. Dans Le Figaro du 10 mars, Laurent Mossu s’en expliquait ainsi :
« Jusqu’ici en effet la Maison-Blanche et le Kremlin qui président conjointement les délibérations du palais des Nations, avaient pris soin de s’entendre préalablement. Il en fut ainsi pour le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, l’interdiction de la guerre météorologique, la propagation des armes dans l’espace extra-atmosphérique et dans les fonds sous-marins. En fait, pour toutes les conventions élaborées sur les bords du lac Léman depuis plus de dix ans, Russes et Américains s’étaient entendus au détriment des autres et avaient imposé à leurs partenaires leur façon de voir. Cette coopération est rompue… L’initiative soviétique, en dehors du fait qu’elle semble attester du retard russe à l’égard de la technologie développée par les Américains en la matière, semble s’inscrire dans une rupture générale des relations privilégiées. »
Il reste 87 % de l'article à lire