Armée de terre - Réorganisation 1978 des forces en métropole et en Allemagne - Entraînement 1978 à l'action hors d'Europe - Réorganisation des formations de transport - Un nouveau matériel amphibie
Réorganisation 1978 des forces en métropole et en Allemagne
Les mesures fondamentales de réorganisation des forces terrestres en 1978 concernent pour l’essentiel les formations du 2e Corps d’armée (CA) stationnées en Allemagne. Notre chronique en a présenté les grandes lignes dans la livraison du mois de janvier 1978 (voir carte ci-dessous).
Néanmoins, l’année 1978 sera marquée, pour les forces de métropole, par une montée en puissance, déjà amorcée en 1977.
C’est ainsi, qu’au plan des effectifs, neuf régiments du 1er CA seront alignés sur leurs nouveaux tableaux d’effectifs et que six régiments d’infanterie seront équipés de Milan et de mortiers lourds. Les unités d’éclairage des 4e et 6e Divisions blindées seront transférées à l’arme blindée. Quant aux divisions non organiques du 1er CA, on peut noter qu’à la 9e Division d’infanterie de Marine, quatre régiments d’infanterie adopteront des structures quaternaires et qu’à la 11e Division parachutiste, tous les régiments de combat se verront renforcés en moyens anti-chars et d’appui. L’état-major de la 2e Brigade rejoindra Versailles.
Par ailleurs, les groupes de transport lourd, non endivisionnés, deviennent des régiments et voient leurs capacités accrues par la mise en place d’ensembles gros porteurs. Cet entraînement comporte généralement, après une mise sur pied et un transport par voie aérienne ou maritime, l’exécution de missions de combat en milieu tropical ou équatorial.
Placé dans un cadre interarmées, il n’est pas exclusif d’exercices bilatéraux avec les forces des États africains qui en manifestent le désir. En 1978, cinq exercices de renforcement ont été programmés. Un exercice bilatéral s’est déroulé avec les forces ivoiriennes en février. En outre, des exercices engageant des moyens stationnés outre-mer avec des formations de passage ou de renforcement auront lieu tout au long de l’année. Quant aux « unités tournantes », leur relève régulière se poursuivra.
Maintenir et développer les capacités nécessaires à un engagement efficace sur des théâtres extérieurs, dans des conditions d’emploi variées, tel est l’objectif de l’entraînement à l’action hors d’Europe. Le programme 1978 se situe dans cette perspective. Il reste désormais à entreprendre la mise sur pied du 3e Corps d’armée. Notre chronique la présentera en temps opportun.
La répartition actuelle des forces terrestres se présente ainsi que l’indique la carte. Les forces de présence outre-mer et les forces de métropole plus spécialement orientées vers une éventuelle action extérieure suivent un entraînement adapté au style de leurs interventions possibles.
Réorganisation des formations de transport
Commencée en 1977, la réorganisation des transports routiers de l’Armée de terre sera achevée, pour l’essentiel, en 1979. Elle vise notamment à accroître la mobilité des forces par une plus grande autonomie logistique. Les grandes unités disposeront, à cet effet, d’unités de transport organique et, d’une manière générale, le matériel sera modernisé.
Alors qu’au niveau des divisions 77, il s’est agi d’adapter simplement le nombre des pelotons de transport, le corps d’armée sera doté de 3 régiments de transport dont 2 d’active. Ils comporteront quatre escadrons de transport, certains possédant en outre un escadron sanitaire. Ils seront progressivement équipes de camions Berliet GBC avec remorques de 7,5 tonnes de charge utile, de camions-citernes de 5 m3 ainsi que de grues et de chariots élévateurs.
Au titre de la réserve ministérielle, la capacité mobile nécessaire pour suppléer à des défaillances possibles de la voie ferrée sera assurée par des régiments de transport lourd, articulés en trois escadrons en temps de guerre, dotés d’attelages de 20 tonnes de charge utile. Des ensembles semi-remorques de 25 tonnes d’emport seront ultérieurement mis en place. La capacité des régiments atteindra ainsi 4 000 tonnes.
Par ailleurs, un escadron de transport de chars, avec semi-remorques de 45 tonnes de charge utile, devrait être créé en 1979.
Si l’on ajoute à tout cet ensemble les unités mises sur pied à la mobilisation, au titre de la réserve générale, on peut conclure que l’Armée de terre dispose, aux quatre niveaux de mise en œuvre des formations de transport du Train, des moyens adaptés au mieux aux nouvelles exigences tactiques et logistiques de la manœuvre.
Un nouveau matériel amphibie
Destiné à succéder aux matériels Gillois, le Matériel amphibie de franchissement (MAF) est en cours d’expérimentation technique, notamment sur les cours d’eau à courant rapide.
Il s’agit d’un engin de pontage utilisable en bac et en pont. Il doit permettre le franchissement isolé de chars de classe 50 et, sous forme de pont, de 120 m de coupure par 250 véhicules de classe 50. Des rampes d’extrémité devraient supprimer les travaux d’aménagement des berges et faciliter les franchissements en site sauvage.
Ce matériel constituerait, dans les années 1980, avec le Pont flottant motorisé (PFM), le système militaire français de pontage. ♦