Faits et dires
* Aucun pays ne peut désarmer tout seul sans s’exposer à la domination des autres. C’est pourquoi nous sommes partisans d’une politique globale de désarmement. L’originalité, c’est que la France était absente du débat sur le désarmement et qu’elle va y jouer un rôle actif. Je crois pouvoir dire que c’est sans doute le pays qui y jouera tout compte fait le rôle le plus actif et qui présentera les propositions les plus précises et les plus organisées en vue de la limitation ou de la réduction des armements.
Le président Giscard d’Estaing
à TF1, le 28 avril 1978
* Les mesures que prône l’Union soviétique pour aboutir à un désarmement mondial sont les suivantes : cessation de la production de tous types d’armements nucléaires ; arrêt de la production et prohibition de tous les autres types d’armements de destruction massive ; refus de mettre au point de nouveaux types d’armements classiques à forte puissance destructive ; renoncement de la part des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et des pays qui leur sont liés par des accords militaires à augmenter les effectifs militaires.
Léonid Brejnev, devant les Jeunesses communistes, le 25 avril 1978
* Les informations concernant l’expérimentation par la France d’une bombe à neutrons ne sont pas sérieuses. Aucune expérience de ce genre n’a eu lieu et aucune n’est programmée.
Communiqué de l’Élysée, le 24 avril 1978
* Naturellement la France se tient au courant, ce qui est tout à fait son devoir, de l’ensemble des études et des recherches qui sont faites dans le monde et qui pourraient conduire à développer des armes nouvelles qui seraient éventuellement dirigées contre nous. Mais il n’y a eu ni expérimentation ni programmation de la bombe à neutrons.
Le président Giscard d’Estaing à TF1, le 28 avril 1978
* L’Alliance atlantique n’a pas besoin de bombes à neutrons pour maintenir sa force de dissuasion. L’arsenal actuel d’armes atomiques dont disposent les Occidentaux serait suffisamment efficace contre les grandes concentrations de chars.
Général Haig, à Bruxelles, le 19 avril 1978
* Nous ne commencerons pas non plus la fabrication de la bombe à neutrons si les États-Unis y renoncent, mais la décision du président Carter ne supprime pas le problème et n’est, dans le meilleur des cas, qu’une demi-mesure. La suite dépend de Washington.
Léonid Brejnev, le 25 avril
* La déclaration [celle citée ci-dessus] de M. Brejnev ne présente aucun intérêt. Cette arme n’offre aucune utilité pour les Soviétiques et M. Brejnev le sait fort bien.
Président Carter, le 26 avril 1978
* Le Département américain de l’Énergie projette de construire une nouvelle bombe : RRR. À l’inverse de la bombe N, elle provoquerait d’importants dégâts mais n’émettrait qu’un taux très faible de radiations atomiques, ce qui permettrait aux troupes d’accéder rapidement dans la région où cette arme aurait été utilisée. Les études n’en sont encore qu’au stade théorique.
Dr Kerr, sous-secrétaire d’État à l’Énergie, le 1er mai 1978
* Les SALT : je suis fermement convaincu que notre sécurité ne saurait être mieux garantie que par une politique alliant la puissance en matière de défense nationale et des accords concrets de contrôle des armements… Nous continuerons à négocier aussi longtemps qu’il le faudra pour parvenir à un accord qui renforce notre sécurité et celle de nos alliés. Si nous ne parvenions pas à conclure un accord équitable, nous risquerions de voir les deux parties élaborer de nouveaux programmes d’armements sans pour autant que la sécurité en soit renforcée, au contraire.
Le secrétaire d’État Cyrus Vance,
Washington, le 10 avril 1978
* L’épanouissement de l’idée européenne n’est pensable que sous le bouclier des États-Unis, le partenaire le plus important de l’Alliance atlantique. Les Européens ont besoin de ce bouclier qui est la garantie de leur liberté… Il serait illusoire de penser que l’Europe, au plan de la sécurité, soit suffisamment forte pour assurer seule sa liberté.
Chancelier Schmidt, interview publiée le 27 avril 1978
par Les Dernières Nouvelles d’Alsace
* Les États-Unis restent le plus important partenaire de la RFA dans le domaine de la sécurité et au-delà.
Willy Brandt, le 22 avril 1978 à Radio-Brème
* L’Armée britannique du Rhin sera renforcée cette année afin de remédier à la réduction des effectifs réalisée en 1974 et 1975 pour raison d’économie.
AFP, Londres, le 14 avril 1978
* La base militaire de Gellenkirchen, près d’Aix-la-Chapelle, a été choisie par l’Otan pour servir de principale base opérationnelle aux dix-huit radars volants de son programme AWACS. D’autres bases, six ou sept, sont prévues en Norvège, en Italie, en Grèce, en Turquie et au Portugal (probablement aux Açores).
AFP, QG des forces aériennes de l’Otan
à Ramstein, le 27 avril 1978
* Le président Hua Guofeng a réaffirmé le soutien de la Chine populaire à la création d’une zone de paix dans l’océan Indien. Il recevait le président des Seychelles, M. Albert René.
Pékin, le 30 avril 1978
* Le président Carter a décidé d’ajourner sine die le retrait de Corée du Sud de deux bataillons de la seconde division d’infanterie.
Washington, le 22 avril 1978, AFP
* Le Japon a besoin pour sa sécurité de posséder des armes thermonucléaires et des vecteurs permettant leur utilisation.
Général Hiromi Kurusu, chef d’état-major interarmes,
Tokyo, le 22 avril 1978