Défense à travers la presse
L’élaboration de plans de paix perpétuelle a stimulé des esprits aussi sérieux qu’Henri IV, l’abbé de Saint-Pierre ou Kant. Tandis que les philosophes mettaient au net sur le papier de savantes constructions, les hommes d’État multipliaient les congrès ou les conférences pour établir des conventions propres à limiter les guerres ou leurs effets. Le peu d’efficacité de telles initiatives n’a jamais détourné l’homme de sa recherche et, dès après la Seconde Guerre mondiale, le plan Baruch constitua une nouvelle tentative de limitation des armements avant qu’on en vienne dans les années 1950 à envisager les modalités d’un désarmement général et complet.
Deux échecs qui incitèrent les responsables à s’engager dans des négociations bilatérales aux résultats restreints. Voici enfin que l’Organisation des Nations unies prend l’affaire en mains, fin mai de cette année. La France est alors le seul pays à présenter un plan d’ensemble cohérent. La controverse n’a pas été contenue dans les parois de verres de Manhattan et la presse s’est vite emparée du sujet.
Pour l’éditorialiste du Monde (27 mai), le mérite des propositions faites à New York par le Président Giscard d’Estaing est de ramener la notion de désarmement à des proportions raisonnables et réalistes, car, nous explique-t-il : « Le mot désarmement couvre une monumentale hypocrisie verbale. Les deux puissances qui déploient la plus grande activité diplomatique en ce domaine depuis une vingtaine d’années, les États-Unis et l’URSS, sont aussi les plus armées du monde. En dépit des accords dits de désarmement conclus entre elles et avec des tiers, elles ne cessent de se renforcer. Elles sont aussi les plus grandes exportatrices d’armement et à cet égard M. Carter n’a modifié en rien la politique américaine. »
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