Quel officier n’a jamais eu à déplorer les excès de la centralisation ? Depuis un siècle toutes les tentatives pour en endiguer le flot, récemment enflé par l’utilisation des ordinateurs, ont été vaines. « Pour l’administration militaire, l’histoire aurait-elle — se demande l’auteur — un sens irrésistiblement déterminé ? ». La réforme administrative profonde qui résulte de la mise en œuvre des budgets de fonctionnement et des budgets de gestion apporte heureusement l’espoir que ce courant peut être renversé et qu’une gestion saine et plus efficace, mieux axée sur les objectifs assignés aux forces et aux services, est possible.
La déconcentration dans les armées
LA déconcentration (1) préoccupe depuis si longtemps les armées, comme d’ailleurs les administrations civiles, qu’on est en droit de s’étonner d’en entendre encore parler. La longue répétition des efforts prodigués pour la réaliser pourrait, en effet, conduire à un certain scepticisme non seulement quant à la possibilité de déconcentrer en profondeur l’administration des armées, mais même quant à l’opportunité de poursuivre ces tentatives.
Pourtant la déconcentration figure actuellement, en bonne place, à l’ordre du jour. Sa recherche a pris, toutefois, un tour nouveau depuis que le ministre d’État chargé de la défense nationale a décidé d’expérimenter, puis de développer un système de gestion fondé sur les concepts de budgets de fonctionnement dans l’administration des forces, et de budgets de gestion dans celle des services.
C’est ce qui conduit à présenter ici quelques réflexions sur le passé, le présent et l’avenir de la déconcentration dans l’administration militaire.
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