Armée de terre - Infrastructure : un plan d'action - Transports militaires : deux évolutions - Féminisation : les conséquences - Aide à la reconversion civile
Infrastructure : un plan d’action
Un plan d’action relatif à l’infrastructure de l’Armée de terre vient d’être établi par l’état-major de cette armée. Il a pour objectifs :
– de rechercher un plus grand rendement des ressources disponibles.
– d’améliorer les conditions de travail entre le commandement et le service du génie.
Le premier de ces objectifs devrait notamment être atteint par une réduction des coûts de construction des casernements neufs. Une commission désignée à cet effet s’est attachée à reconsidérer l’expression des besoins et à définir quelques principes ayant trait à la construction des casernements. C’est ainsi, par exemple, que les conditions de vie des engagés et des cadres célibataires seraient améliorées, que le foyer serait situé à proximité des salles à manger, que les bureaux seraient limités en nombre, que les stations-service seraient supprimées, les ateliers d’unité étant généralisés. Les diverses propositions en la matière devraient permettre une économie d’environ 10 %.
En outre, la recherche d’une plus grande compacité des constructions par regroupement de fonctions et construction sur trois niveaux, ainsi, en particulier, que le maintien d’une possibilité de modification simple de la distribution des locaux devraient concourir à la réalisation d’économies supplémentaires de l’ordre de 5 %. Les études menées par la commission en matière de casernements neufs ont conduit la Section technique des bâtiments, fortifications et travaux (STBFT) à proposer un certain nombre d’options à ce sujet, dont les principales sont les suivantes :
– implanter les casernements en site rural ou près d’une agglomération de moins de 40 000 habitants sur un terrain d’environ 30 hectares ;
– insérer la construction dans son environnement physique ;
– différencier le plan de masse en prenant en compte le type d’unité, le site et le climat ;
– rechercher une certaine polyvalence, notamment pour la zone vie ;
– séparer les diverses zones d’activité.
Accélérer l’engagement des opérations afin de limiter les conséquences de l’érosion monétaire contribuera également à tirer un meilleur profit des ressources. La définition des responsabilités respectives du commandement et du service constructeur, pour ce qui concerne la gestion des crédits et l’entretien des immeubles, ainsi que la définition des conditions de règlement des problèmes de priorité avec les clients qui ne font pas partie de l’Armée de terre sont de nature à faciliter les relations entre le commandement et le génie dans l’esprit défini par la directive générale n° 8 du Chef d’état-major de l’Armée de terre (Cemat).
Transports militaires : deux évolutions
Le soutien des forces des armées modernes implique de posséder des véhicules de transport en nombre important dès le temps de paix. L’Armée de terre française n’échappe pas à cette obligation. Cependant, pour rentabiliser son parc de véhicules banalisés et entraîner le personnel chargé de servir ces matériels, elle fait effectuer une part de ses propres transports par les véhicules en dotation dans ses formations. Les missions sont exécutées au profit de l’intendance et du matériel ainsi que des services communs.
Ainsi, en 1978, plus de 200 000 tonnes de marchandises diverses seront transportées notamment par des camions de 20 tonnes de charge utile, en service dans des unités du train, conduits par du personnel effectuant son service militaire. Ces missions sont organisées par les directions régionales des transports, leur coordination étant assurée par l’État-major de l’Armée de terre (EMAT) en raison de leur « portée » nationale.
Par ailleurs, le souci de préserver le potentiel des formations blindées vient de conduire le général chef d’état-major de l’Armée de terre à décider la mise en place de porte-chars au sein des régiments Pluton et la création en 1979 d’un escadron de porte-chars. Ce dernier, comportant quatre pelotons de quinze engins, assurera en temps de paix soit le transport d’unités blindées lors de déplacements importants, soit le transport d’éléments sur de plus courtes distances. En outre, il participera, à la mobilisation, à la mise sur pied des unités de porte-chars destinées à renforcer temporairement les divisions blindées. L’escadron de porte-chars recevra ses premiers matériels durant le premier semestre de 1979. L’ensemble porte-char comprend un tracteur Berliet se déplaçant à 45 km/h de moyenne et une semi-remorque de 45 tonnes de charge utile. Il représente un total, en charge, de 70 tonnes.
Féminisation : les conséquences
C’est en 1980 que l’intégration des officiers et sous-officiers féminins prévue par les statuts sera effective. Cette féminisation de l’Armée de terre est d’ordre qualitatif et non quantitatif.
C’est ainsi que, pour les officiers, leur nombre n’a pratiquement pas changé depuis 1963 (environ 200) et que, pour les sous-officiers, il oscille aux environs de 5 000 depuis 1951. Actuellement, les officiers féminins représentent 1 % de l’effectif total du corps des officiers et les sous-officiers féminins à peine 10 % du total des sous-officiers masculins. En l’an 2000, les premiers atteindront la proportion de 2,5 % alors que les seconds demeureront sensiblement au même niveau. Par contre, la féminisation se traduit par l’intégration de la femme dans l’institution militaire.
En matière de formation, les officiers reçoivent une formation identique à celle des officiers masculins des corps techniques et administratifs, après avoir été recrutés lors de concours uniques. Les sous-officiers effectuent dans des conditions similaires à celles des sous-officiers masculins des services leur préparation aux certificats des premier et deuxième degrés.
En matière d’emploi, à l’exception des premières années de service des sous-officiers, les postes tenus ne seront pas différenciés, étant rappelé que le personnel féminin, exclu du service direct des armes, n’interviendra que dans les organismes de l’environnement des forces.
Enfin, après une phase transitoire indispensable, les déroulements de carrière seront, dès 1980, identiques à ceux qui prévalent pour les officiers et les sous-officiers masculins.
Aide à la reconversion civile
Les caractéristiques de la carrière militaire, qui se traduisent en particulier par des limites d’âge plus basses ou des durées de service plus courtes que dans la fonction publique et par des possibilités de départ avant la limite d’âge, impliquent que le commandement prenne en compte pour une part les problèmes posés par la reconversion civile des officiers, des sous-officiers et des hommes du rang.
C’est pourquoi une organisation a été mise en place à cet effet. Elle est adaptée aux structures hiérarchiques puisque l’on trouve :
– à l’échelon central, le bureau de reclassement des militaires de carrière ;
– à l’échelon des divisions militaires territoriales, un bureau de reclassement divisionnaire, alors qu’à l’échelon du corps de troupe, l’officier conseil prend sa part de l’action menée en matière de reconversion, plus particulièrement au bénéfice des hommes du rang sous contrat.
Les actions conduites par ces organismes sont d’information et d’orientation ainsi que de reclassement. Ce dernier aspect se manifeste par une mise en relation des candidats avec des employeurs possibles. ♦