Armée de terre - Enseignement militaire supérieur du 2e degré : une réforme radicale - Expérimentation pédagogiques : vers la généralisation - Une nouvelle conception de l'instruction du tir
Enseignement militaire supérieur du 2e degré (EMS 2) : une réforme radicale
Dans la perspective d’une réforme de renseignement militaire supérieur du 2e degré de l’Armée de terre, un certain nombre de mesures d’adaptation des structures et de l’enseignement avaient préalablement été prises et avaient fait l’objet d’un développement dans notre chronique du numéro d’avril 1977. Les travaux entrepris il y a deux ans viennent de se terminer et ont donné lieu à des décisions importantes dont le plein effet se fera sentir à partir de 1980.
Une sélection unique, une formation similaire et un titre identique permettront d’unifier et de rationaliser l’EMS 2 actuellement scindé en deux filières distinctes avec l’École supérieure de guerre (ESG) et l’Enseignement militaire supérieur scientifique et technique (EMSST).
La sélection s’effectuera en trois fois. Un concours d’admission, ouvert à tous les capitaines ayant effectué leur temps de commandement retiendra de l’ordre de 125 officiers sur environ 500 candidats annuels. Ce concours comportera, dans un premier temps, une partie aptitude générale, écrite, commune à tous, et dans un deuxième temps, des épreuves à option, écrites et orales, distinctes pour les scientifiques et les littéraires. Deux présentations au concours seront autorisées.
Engagés alors, durant deux années, dans « un contrat de scolarité » ou un « contrat d’état-major » facilitant une grande diversification dans la formation, les officiers devront réussir à leurs examens scolaires ou aux études et travaux particuliers en état-major selon le contrat choisi. À l’issue d’un temps de troupe de deux ans, les stagiaires seront confrontés à trois épreuves orales sur leur arme agissant dans un environnement interarmées, à une épreuve écrite de géopolitique et de contrôle de langue. Ce concours militaire donnera accès à l’ESG. Au terme de deux années d’études dans cette école, les officiers seront titulaires du Brevet d’études militaires supérieures (BEMS). Ils seront environ 80.
Parmi les candidats à la première sélection, quelques-uns seront orientés vers – ou choisiront – une formation très spécialisée qui exclura des études militaires approfondies et notamment le stage à l’ESG. Après trois années de scolarité et trois années réparties entre un premier emploi dans la spécialité et un temps de troupe, les intéressés seront déclarés titulaires du Brevet technique d’études supérieures spécialisées (BTESS). Ils seront alors une quinzaine.
La formule actuelle de recrutement des officiers brevetés persistera jusqu’en 1984 pour l’ESG et jusqu’en 1983 pour l’EMSST.
Expérimentations pédagogiques : vers la généralisation
Notre chronique d’octobre 1977 a présenté les raisons qui ont conduit les forces terrestres à entreprendre l’expérimentation d’une nouvelle démarche en matière d’instruction des appelés et a indiqué le contenu de cette recherche ainsi que les perspectives à court terme.
Les résultats ayant été jugés positifs, le général Chef d’état-major de l’Armée de terre (Cemat) a décidé de généraliser le processus des missions globales dans l’Infanterie, l’Arme blindée, le Génie et les Unités de circulation du Train, en automne 1978. Les expérimentations se poursuivirent dans les autres armes alors que la totalité des écoles de formation et d’application prendront en compte, à tous les niveaux de formation, l’initiation au processus. Au total, plus d’une centaine de régiments seront impliqués au cours de l’année 1978-1979.
Initialement appliqué aux seules unités de combat, le Processus des missions globales (PMG) sera élargi à la phase de formation élémentaire toutes armes et aux séjours en centres d’entraînement commando. De surcroît, l’année à venir verra la détermination des objectifs opérationnels des divers échelons du régiment tenir compte des missions globales définies pour la cellule de base que représente la section ou le peloton.
Afin d’assurer le succès de cette généralisation, un certain nombre de missions ont été fixées aux différents niveaux hiérarchiques, aux écoles et au centre des relations humaines. L’Armée de terre attend de cette transformation fondamentale des méthodes d’instruction une amélioration radicale du style de commandement, un intérêt accru pour l’exécution du service militaire et, en définitive, une efficacité opérationnelle supérieure.
Une nouvelle conception de l’instruction du tir
L’existence d’armes modernes de plus en plus nombreuses et sophistiquées tirant des munitions coûteuses nécessitait de réexaminer les conditions dans lesquelles devait être menée l’instruction du tir afin de réduire l’accélération du budget « munitions d’instruction » sans nuire pour autant à la valeur opérationnelle des formations. En matière d’instruction du tir, il a été prévu :
– d’adapter la formation des tireurs à l’emploi tenu,
– d’inciter à la pratique du tir par la création d’une carte du tireur et l’organisation d’un contrôle annuel au niveau de l’unité élémentaire,
– de valoriser cette instruction en accordant plus d’importance au premier impact,
– d’intensifier l’instruction, notamment dans le domaine antichar (cibles mobiles).
Simultanément, la limitation des coûts sera recherchée par l’emploi de munitions de guerre devant disparaître en raison, en particulier, de l’évolution des équipements et par un appel progressivement plus large aux simulateurs. Cette dernière orientation nécessitera bien évidemment des études préalables dont il sera rendu compte dans notre chronique en temps opportun. ♦