Décembre 1978 - n° 383

C'est avant tout en favorisant et en soutenant le développement de la démocratie en Afrique que les Occidentaux préserveront au mieux leurs intérêts légitimes sur le continent. La riposte militaire aux tentatives de déstabilisation ne saurait être exclue, mais elle doit rester le recours ultime et l'exception. Telle est la thèse que soutient ici le l'auteur. Lire les premières lignes

  p. 5-18

L'Afrique offre-telle le champ libre aux dirigeants soviétiques pour y conduire une politique de pénétration idéologique et de déstabilisation ? L'auteur poursuit une recherche sur les grandes puissances et l'Afrique. Sa thèse va, en bien des points, à l'encontre de ce qui s'affirme ici ou là. Pour mener à terme son analyse, il ne prend pas seulement en considération les récents événements mais rappelle les déconvenues de l'URSS en Afrique depuis le début de l'émancipation de ce continent. On voit ainsi succéder à une diplomatie où la dimension idéologique a été non négligeable, une période de repli après l'échec, puis une stratégie du coup par coup mettant à profit les conflits locaux. Ce nouveau dispositif d'intervention au sein duquel Cuba joue un rôle capital est certainement mieux approprié mais est-il pour autant plus efficace ? Une question à laquelle l'auteur répond en mettant en évidence les facteurs qui viennent tempérer l'actuelle politique soviétique en Afrique. Lire les premières lignes

  p. 19-23

Se taillant la part du lion dans le réseau mondial d'information, les pays industrialisés de l'hémisphère Nord ont naturellement tendance à croire que leur action en ce domaine est un bienfait pour les pays en voie de développement. Ceux-ci, en réalité, souffrent de multiples inégalités en matière de communications, de mass-media, de diffusion de l'information et de son contenu qui leur impose l'image du modèle culturel occidental. Il en résulte pour eux un certain sentiment d'aliénation plus ou moins vivement ressenti. Il n'est pas question de culpabiliser le monde industrialisé en lui faisant grief de cette hégémonie de fait, fruit de l'histoire, mais les Occidentaux doivent comprendre pourquoi les pays en voie de développement aspirent à un nouvel ordre mondial de l'information. L'engagement du dialogue sur ces divers points tend à prévenir l'émergence d'un nouveau champ d'affrontement. L'auteur expose ici les critiques des pays en voie de développement à l'égard de la situation actuelle en matière d'information, puis la réplique des pays industrialisés à ces critiques ; il retrace enfin la genèse et l'historique de ce débat à travers les conférences des pays non-alignés et celles de l’UNESCOLire les premières lignes

  p. 25-39

Dans un premier article (novembre 1978), consacré au rappel des origines historiques du royaume d'Arabie et à la description de sa vie intérieure, l'auteur a montré combien la doctrine religieuse du wahabisme imprégnait profondément les structures politiques saoudiennes au point même de constituer le fondement du pouvoir, alors que la vie sociale repose sur de vieilles coutumes étrangères à l'Islam. Son second article traite d'une part de l'économie du royaume – dont la présentation est faite ici à l'aide de statistiques inédites – d’autre part de sa politique extérieure et du grand dessein au service duquel il met sa puissance financière : faire échec au communisme athée dans le monde et en particulier dans le monde arabe.

  p. 41-60

Dans cette Afrique du Sud aux provinces géographiquement et économiquement si disparates, aux ethnies si complexes héritières d'histoires si différentes, est-il possible que se dégage une personnalité africaine ? Quelles idées les partis politiques actuels sud-africains se font-ils du visage de leur patrie future ? L'auteur connaît bien ce pays et vient d'y faire un long voyage, a répondu dans un premier article à ces questions (novembre 1978). Dans ce second article, il étudie les conditions dans lesquelles pourrait s'affirmer, une fois la nouvelle constitution sud-africaine mise en place, une évolution résolue à la fois vers la consolidation de bantoustans plus viables et vers un régime multiracial à l'intérieur de la « métropole » sud-africaine. L'accueil et le soutien que feraient à une telle politique les Africains modérés et les Occidentaux pourraient éviter l'embrasement de cette partie du continent si importante par sa situation stratégique et le poids de ses ressources minières.

  p. 61-77

Le Yémen du Nord et celui du Sud ont été le théâtre, en juin 1978, d'événements tragiques qui, en provoquant la mort brutale des deux chefs d'État, ont montré à quel point les passions étaient exacerbées dans cette partie de la Péninsule arabique. Déjà divisé par l'histoire en deux républiques aux idéologies différentes, le Yémen reste soumis, tant au nord qu’au sud, aux rivalités internes et aux influences extérieures. Sa situation géostratégique privilégiée qui fait de lui, au sud de la mer Rouge et aux confins de l'océan Indien, le lien entre l'Asie et l'Afrique, ajoute à l'intérêt qui doit être porté à cette partie du monde arabe. L'auteur nous donne ici l'analyse de ce qu'il convient bien d'appeler « l'imbroglio yéménite ».

  p. 79-94

L'auteur est un ancien élève de l'École Polytechnique qui tient à garder l'anonymat. Son article n'engage nullement la hiérarchie militaire et n'a d'autre ambition que de faire partager au lecteur le fruit de réflexions qui ne prétendent pas d'ailleurs à la rigueur scientifique. Rappelons enfin – le ministre de la Défense l'a encore affirmé récemment – que la France n'envisage pas de se doter de la bombe à neutrons. Lire les premières lignes

  p. 95-112
  p. 113-118
  p. 119-128

Chroniques

Le traité de paix israélo-égyptien sera-t-il signé le jour anniversaire de la visite de M. Sadate à Jérusalem, comme certains le souhaiteraient pour associer spectaculairement les deux événements ? Toujours est-il qu’à certains égards, et bien que toutes les difficultés n’aient pas été surmontées, plusieurs pays réagissent comme si la paix entre Jérusalem et Le Caire était déjà devenue un facteur nouveau du problème du Proche-Orient. L’attribution du Prix Nobel de la Paix à MM. Sadate et Begin a donné aux négociations de Camp David une signification particulière. Mais elle a en même temps exacerbé certaines tensions au sein du monde arabe. Lire les premières lignes

  p. 129-133

Début octobre, le Pentagone a publié les statistiques provisoires concernant les ventes d’armes américaines à l’étranger. Pour l’année fiscale (FY) 1978 ces ventes se sont élevées à 13,7 milliards de dollars, soit 0,5 Md de plus que le record absolu atteint en 1976 (13,2 Mds), et ce malgré les efforts du président Carter visant à les réduire. Lire les premières lignes

  p. 134-140

À mi-course de son mandat, le président Carter subit l’épreuve des illusions perdues. Ses ambitions concernant les droits de l’homme ont été atteintes par les risques qu’elles faisaient naître, son programme énergétique est jugé insuffisant par les spécialistes et insupportable par son électorat, sa politique d’aide à l’étranger reste inférieure aux normes établies par les Nations unies mais elle est vivement critiquée par 72 % des Américains et le magazine Time (du 16 octobre 1978) qui le révèle nous apprend aussi que 31 % des personnes interrogées trouvent les dépenses militaires trop élevées, contre 27 %. D’où le souci de la Maison-Blanche de parvenir à un accord sur les SALT (Négociations sur la limitation des armes stratégiques). Notre confrère Le Matin du 18 octobre va jusqu’à dire : Lire les premières lignes

  p. 141-144

Dans la perspective d’une réforme de renseignement militaire supérieur du 2e degré de l’Armée de terre, un certain nombre de mesures d’adaptation des structures et de l’enseignement avaient préalablement été prises et avaient fait l’objet d’un développement dans notre chronique du numéro d’avril 1977. Les travaux entrepris il y a deux ans viennent de se terminer et ont donné lieu à des décisions importantes dont le plein effet se fera sentir à partir de 1980. Lire la suite

  p. 145-146

Au début de l’année 1978, l’USAF a choisi l’avion DC-10 de McDonnell Douglas pour équiper sa flotte d’avions de transport-ravitailleurs. Ce choix ne manquera pas de soulever un intérêt certain dans le monde au moment où plusieurs pays, dont le nôtre, se posent le problème des moyens d’intervention à grande distance. Lire les premières lignes

  p. 147-153

La 6e exposition française de matériels pour les forces navales s’est déroulée du 23 au 28 octobre dans le grand hall du Bourget et dans divers établissements hors de la région parisienne. À Brest, la Marine nationale a présenté aux diverses délégations étrangères invitées à cette exposition la frégate ASM (anti-sous-marine) De Grasse, la corvette ASM Georges Leygues, l’aviso Commandant de Pimodan, le chasseur de mines Cérès, le patrouilleur rapide Pertuisane, le pétrolier ravitailleur Durance ainsi que le sous-marin La Praya de 1 200 tonnes classe Agosta. 4 sous-marins de ce type sont en chantier ou sur le point de l’être à Carthagène pour le compte de la Marine royale espagnole. Deux autres, commandés aux Chantiers Dubigeon de Nantes par la Marine sud-africaine, ont été, après l’embargo sur les armes destinées à l’Afrique du Sud, acquis par la marine pakistanaise. Lire les premières lignes

  p. 154-159

La fin de l’année 1978 aurait dû être une date importante pour la Namibie et la Rhodésie, puisque ces deux territoires devaient accéder, à cette date, à une indépendance sanctionnée par des élections au suffrage universel. En ce qui concerne la première, on sait que Pretoria a rejeté le plan de surveillance et d’assistance militaire présenté par le secrétaire général de l’ONU et que des élections se dérouleront bien avant la fin de l’année mais sans contrôle international. Cette position dure a été atténuée, le 19 octobre 1978, par l’annonce faite par M. Botha, le nouveau Premier ministre sud-africain, que son gouvernement acceptait l’organisation d’élections sous contrôle de l’ONU entre mars et juin 1979, sans renoncer pour autant à désigner, le 4 décembre, une assemblée que M. Mudge, le leader de l’Alliance démocratique de la Turnhalle (DTA), espère voir dotée de pouvoirs constituants. La décision sud-africaine, prise après consultation des cinq pays occidentaux membres du Conseil de sécurité, qui ont consenti à amender dans le sens exigé par Pretoria les recommandations de M. Waldheim sur l’organisation du scrutin, reste ambiguë car on ignore avec qui le Finlandais Maatti Ahtisaari, délégué de l’ONU, devra collaborer : un Gouvernement issu d’une assemblée constituante et vraisemblablement dirigé par M. Mudge ou l’administrateur sud-africain actuellement détenteur du pouvoir exécutif ? Lire les premières lignes

  p. 160-166

* Le projet de budget de la Défense pour 1979 apporte la preuve de la détermination du Gouvernement à faire l’effort nécessaire pour la rénovation de nos forces armées en général et de la Marine en particulier. Lire la suite

  p. 167-168

Bibliographie

Alfred Grosser : Les Occidentaux. Les pays d’Europe et les États-Unis depuis la guerre  ; Éditions Fayard, 1978 ; 438 pages - Georges Vincent

L’histoire, rarement sereine, trop souvent même orageuse, des relations des Européens avec les États-Unis depuis la fin de la guerre, tel est le sujet du nouvel ouvrage du professeur d’Université, politologue et germaniste Alfred Grosser. Parmi ces Occidentaux, l’auteur retient comme principaux acteurs la France et l’Allemagne (République fédérale allemande, RFA), la Grande-Bretagne et l’Italie, mais il s’attache plus particulièrement aux deux premiers avec le dessein de montrer pourquoi ce sont les affrontements qui ont dominé dans les rapports franco-américains et pourquoi ce sont les convergences allant parfois jusqu’à l’allégeance qui l’ont emporté dans le cas des rapports germano-américains. Lire la suite

  p. 169-170

La Seconde Guerre mondiale s’achève. L’Organisation des nations unies (ONU) va remplacer la Société des nations (SDN). Des traités vont se conclure avec les satellites de l’Allemagne et celle-ci sera occupée par les quatre grandes puissances. Déjà la guerre froide se profile. C’est dans ce contexte que se posera, d’une façon toujours plus lancinante, le problème de l’Europe. De celle-ci, les contours sont incertains. On sait seulement que le système diplomatique né de la guerre ne durera pas et que l’Europe, prise entre les deux géants victorieux, devra s’organiser et s’unir. Mais quelle structure donner à l’Europe occidentale (puisqu’il apparaît que c’est de celle-ci seulement qu’il s’agira). Lire la suite

  p. 170-171

Claude Ducourtial : L’Ordre National du Mérite  ; (préface du général de Boissieu) Éditions Charles Lavauzelle, 1978 ; 212 pages - Georges Vincent

Après l’ordre de la Légion d’Honneur, celui du Mérite représente un ordre national lui aussi prestigieux. Leur actuel grand chancelier, le général de Boissieu, rappelle dans sa préface en quels termes le général de Gaulle exprimait sa satisfaction de cette création en 1963 : « Désormais nous aurons deux ordres, l’un rouge, l’autre bleu, aux couleurs de notre drapeau ». On ne pouvait mieux souligner leur prestige et leur caractère national. Lire la suite

  p. 171-172

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Luc-Marie Bayle et Jacques Mordal : La marine en bois ; Éditions Fayard, 1978 ; 210 pages Lire la suite

  p. 0-0

Revue Défense Nationale - Décembre 1978 - n° 383

Revue Défense Nationale - Décembre 1978 - n° 383

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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