La vitalité des peuples de l'Union soviétique contrastait il y a une quinzaine d'années encore avec celle des pays occidentaux où les citoyens, placés devant le dilemme « une voiture ou un enfant ? », optaient bien souvent pour la voiture, au risque d'hypothéquer leur avenir. Mais, depuis peu, les populations slaves semblent, elles aussi, donner la priorité à la satisfaction de leurs besoins matériels. Comme le montrent les résultats du recensement effectué en janvier 1970 et les annuaires statistiques de l'URSS, la natalité a baissé depuis quinze ans d'une façon spectaculaire et la reproduction des générations âgées est maintenant tout juste assurée dans certaines régions de Russie d'Europe.
Cette situation pourrait être lourde de conséquences si elle devait se prolonger. Pays sous-peuplé, eu égard à l'immensité de ses ressources naturelles dont la mise en valeur est à peine commencée, l'URSS, qui contrairement aux pays occidentaux ne peut compter sur l'appoint d'une main-d'œuvre étrangère, sacrifie peut-être son avenir en différant la mise en œuvre d'une politique nataliste.
L'étude ci-après, basée sur les statistiques officielles soviétiques et sur des études prospectives publiées par le ministère du Commerce des États-Unis, s'efforce défaire le point de la situation démographique de l'URSS et de mettre en évidence les problèmes qui en découlent. L'auteur, familier de la RDN, a toujours marqué sa prédilection pour l'étude des problèmes concernant la société soviétique.