Armée de terre - La dernière grande phase de réorganisation - La valorisation de l'AMX-30 - La formation de perfectionnement des officiers - Poursuite des efforts au bénéfice du corps des sous-officiers - Un conservatoire militaire de musique ?
La dernière grande phase de la réorganisation
Si les années 1977 et 1978 ont été marquées, pour l’essentiel, par la réorganisation respective, des 1er et 2e Corps d’armée, 1979 sera pour sa part, caractérisée par la création du 3e Corps d’armée et de 3 divisions, axés presque exclusivement sur les 1re et 2e Régions militaires, et par la poursuite d’aménagements et de mise en place d’équipements modernes.
C’est à Saint-Germain que sera créé l’état-major du 3e Corps d’armée. Il sera fusionné avec celui de la 1re région militaire alors que l’état-major de la Brigade logistique s’installera à Beauvais.
La création de la 2e Division blindée s’effectuera à Versailles alors que celles des 8e et 12e Divisions d’infanterie, respectivement fusionnées avec les 21e et 23e Divisions militaires territoriales auront lieu à Amiens et Rouen.
Ces restructurations conduiront notamment à la dissolution de la 8e division actuelle, à la création des régiments de commandement et de soutien des nouvelles divisions et à l’alignement du 5e Régiment du génie sur les structures du régiment du génie de division blindée. Des transferts d’unités se poursuivront soit pour occuper des casernements venant d’être livrés, soit pour améliorer les implantations dans les grandes unités. Par ailleurs, l’École d’état-major nouvelle formule sera créée à Compiègne.
Enfin, la livraison de divers équipements permettra de mettre en particulier sur pied : deux batteries Roland, cinq batteries d’artillerie de campagne, sept sections de mortiers lourds, un escadron de porte-chars et vingt-et-une sections Milan. À la fin de la prochaine année, la modernisation des structures des forces terrestres sera achevée pour l’essentiel. Il restera à poursuivre l’effort d’équipement qui exigera encore quelques années.
La valorisation de l’AMX-30
L’Armée de terre va mettre à profit le passage en reconstruction de ses chars AMX-30 pour les faire bénéficier d’améliorations qui porteront notamment sur la puissance de feu, la conduite de tir, la mobilité et la protection. Le char valorisé portera le nom d’AMX-30 B2. La puissance de feu résultera de l’augmentation de la probabilité d’atteinte au premier coup en raison de l’existence d’une conduite de tir automatique, de l’équipement en moyens de vision de nuit passifs permettant le tir par mauvaise visibilité jusqu’à 1 000 mètres et du tir de munitions flèches à grande capacité de perforation. Une plus grande agilité sera assurée par une boite de mécanismes semi-automatique qui disposera d’une durée de vie supérieure à celle du char actuel. Enfin, l’AMX-30 B2 pourrait voir sa protection accrue par le renforcement de la tourelle par préblindages.
Une présérie de six châssis sera livrée en 1980 et les premiers chars feront leur apparition dans les unités en fin d’année 1981.
La formation de perfectionnement des officiers
Notre précédente chronique a accordé un développement particulier à la réforme de l’enseignement militaire supérieur du deuxième degré. Cet enseignement se situe bien évidemment dans un enseignement de perfectionnement des officiers qu’il paraît intéressant d’examiner, ne serait-ce que pour en dégager la richesse et la diversité.
L’Enseignement militaire supérieur des 1er et 2e degrés est parfaitement connu de nos lecteurs en raison des articles qui lui ont été consacrés à l’occasion des mutations qu’il entreprend. Rappelons brièvement que la vocation de l’École d’état-major conduira à enseigner de manière essentiellement pratique les techniques d’état-major et à former la majeure partie des capitaines ayant effectué leur temps de commandement alors que l’Enseignement militaire supérieur scientifique et technique et l’École supérieure de guerre seront « fusionnés » dans un ensemble combinant les avantages des deux filières actuelles.
Cet enseignement ne bénéficiant qu’à un nombre restreint d’officiers, qu’existe-t-il pour les autres, la grande majorité ? On peut classer les différentes actions en actions de spécialisation et d’ouverture, de préparation au commandement et aux responsabilités, de formation permanente en corps de troupe.
Les premières couvrent, d’une part, des stages de technique d’état-major, les disciplines opérationnelles et la spécialisation technique et administrative, d’autre part, les cours des officiers supérieurs organisés par certaines armes et les stages d’initiation aux méthodes d’organisation, d’action, de gestion et d’informatique.
Les deuxièmes concernent le cours des capitaines destiné à ces officiers avant leur prise de commandement d’une unité élémentaire (cours d’une durée de cinq mois en école d’arme) et le stage des futurs chefs de corps, étalé sur deux semaines partagées entre une partie commune et une partie propre à l’arme ou au service.
Quant aux dernières, elles comprennent des séances d’étude ou d’information organisées généralement au niveau des corps et s’appuient sur les cahiers d’arme, pour les officiers subalternes et sur les dossiers-guide pour les officiers supérieurs.
Il faut enfin mentionner qu’il est possible aux officiers n’ayant pas suivi les cours de l’enseignement militaire supérieur de préparer après 18 ans de service l’examen du diplôme militaire supérieur. Ce système diversifié et cohérent est satisfaisant. Les transformations qui seront apportées à court terme dans l’enseignement militaire supérieur et les adaptations périodiques à promouvoir dans toute collectivité humaine soucieuse de vivre avec son temps ont conduit l’Armée de terre à entreprendre en 1979, un réexamen de la formation de perfectionnement. Nous tiendrons nos lecteurs informés des décisions majeures qui seront prises à cet égard.
Poursuite des efforts au bénéfice du corps des sous-officiers
Sous l’impulsion du chef d’état-major de l’Armée de terre, une action générale avait été lancée en 1975 pour atteindre à une valorisation d’ensemble et profonde du corps des sous-officiers. Le colloque Saria de juin 1977 dont il a été rendu compte dans ces colonnes (cf. numéro de novembre 1977) a conforté le commandement dans son action qui s’est donc poursuivie sans relâche dans les domaines de la formation, de la considération, de l’orientation et de l’insertion dans la communauté nationale.
Des études sont en cours en matière de formation et d’information personnelle. C’est ainsi que les programmes des certificats techniques du premier degré seront allégés dans l’esprit de n’enseigner que ce qui est nécessaire et d’instruire par la pratique. En outre, un carnet du sous-officier est en cours d’élaboration. Son but est d’offrir aux sous-officiers un guide personnel leur permettant de gérer leur carrière compte tenu de leurs aptitudes, de leurs motivations et des carrières-types existantes. Il serait remis aux sous-officiers à leur nomination du grade de sergent et resterait leur propriété.
Un conservatoire militaire de musique
Dans le cadre d’une réorganisation générale des musiques militaires qui entrera en vigueur en 1979, le Centre de formation et de perfectionnement des sous-officiers musiciens de l’Armée de terre a donné naissance au Conservatoire militaire de musique de l’Armée de terre.
Installé à Rueil-Malmaison, placé sous l’autorité du général commandant la 1re Région militaire, ce conservatoire est dirigé par un Chef de musique des armées (CMA). Il est chargé de préparer les candidats aux concours d’admission au stage de chef de musique militaire, à l’emploi de sous-chef de musique et aux examens des CT1 et CT2 (Certificat technique des 1er et 2nd degrés) « harmonie » et « batterie ». En outre, il organise les épreuves de ces divers concours et examen et décerne les certificats techniques. ♦