Aéronautique - Les hélicoptères dans l'Armée de l'air française - Le Tornado
Dans l’Armée de l’air, dont les hélicoptères représentent au plus le douzième du parc aérien, il faut reconnaître que la voilure tournante ne jouit pas de la considération à laquelle elle peut prétendre dans l’Armée de terre ou la Marine. Ces deux armées en ont fait un véritable moyen de combat, vecteur d’un système d’armes dont l’emploi peut être déterminant sur des théâtres d’opérations terrestres ou maritimes. Minoritaire au sein d’une force aérienne mettant en œuvre des avions de combat de hautes performances et des appareils de transport à dominante tactique, l’hélicoptère « air » était encore relégué, il y a peu, au rang de moyen de soutien ou de servitude. Après la conquête de beaux titres de noblesse guerrière sur les théâtres d’opérations extérieures d’Indochine et d’Afrique, cette disgrâce était ressentie avec quelque amertume par les vétérans de la voilure tournante, pour la plupart authentiques baroudeurs des djebels et des zones inhospitalières.
À la fin des opérations de maintien de l’ordre en Algérie, le parc hélicoptères de l’Armée de l’air comprenait 280 appareils dont le bataillon opérationnel était constitué de Sikorsky H-19 et H-34. Leur raison d’être avait été l’appui transport et l’appui feu léger – les fameux « pirates » – au profit des unités de l’Armée de terre. En mars 1976 celle-ci se voyait confier officiellement la responsabilité de tous les hélicoptères légers nécessaires à sa manœuvre : aéromobilité tactique et lutte antichars. Dès lors la montée en puissance de l’Alat (Aviation légère de l’Armée de terre) apparaissait avoir pour corollaire le déclin de l’intérêt de l’Armée de l’air pour les voilures tournantes. De son côté l’aéronavale transformait l’hélicoptère en un véritable système d’armes pour la lutte anti-sous-marine et l’aérotransport de ses unités d’intervention.
En octobre 1964, l’ensemble des unités hélicoptères groupées jusqu’alors en deux escadres d’hélicoptères est placé sous la responsabilité du Cotam (Commandement du transport aérien militaire). À l’époque, la surcapacité du parc hérité des opérations d’Algérie est utilisée au mieux en attendant la déflation naturelle des appareils par le jeu des limites de vie. L’Armée de l’air peut engager ses hélicoptères avec succès dans des opérations à caractère humanitaire, ainsi par exemple dans le cadre des secours organisés à la suite du tremblement de terre de Sicile de 1964 ou des inondations catastrophiques de Tunisie de 1965. Elle peut prendre également à son compte des opérations saisonnières, comme la lutte contre les incendies de forêt et l’évacuation des victimes d’accidents routiers pendant les transhumances estivales des vacanciers.
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