Armée de terre - Informer et communiquer - L'esprit de programmation - Bilan de l'entraînement physique en 1978 - Le système intégré de gestion du matériel
Informer et communiquer
Dans notre chronique du mois d’avril 1978, nous avons indiqué les raisons qui ont conduit le Haut commandement à accentuer ses efforts dans le domaine de l’information et les grandes lignes de son action. Dans le même esprit, des directives viennent d’être données pour 1979. Elles fixent deux objectifs majeurs :
– accentuer la sensibilisation des cadres,
– améliorer la qualification des officiers information.
La première action visera les chefs de corps en exercice, les petites formations et les états-majors alors que les écoles de formation et d’application aménageront leurs programmes en la matière pour accorder une plus grande part à la participation concrète des élèves et stagiaires aux séances programmées à ce sujet.
Les officiers information, mis en place auprès de chaque échelon de commandement pour assister les chefs responsables dans la mise en œuvre du plan d’action de ces autorités dans le domaine de l’information seront formés désormais d’une manière plus cohérente.
À cet effet, des stages régionaux de plusieurs jours, développant notamment les aspects techniques, faisant appel à des spécialistes civils, regrouperont les officiers information des corps de troupe, des grandes unités, des écoles et des directions des armes et des services. Par ailleurs, l’aide du Haut commandement sera développée.
Une brochure sur la communication plus spécialement destinée aux corps de troupe, traitera des directives et des procédés susceptibles d’être mis en œuvre. En outre, dans le prolongement du film Informer, s’informer pour commander, largement diffusé et exploité au cours de l’année 1978, un court-métrage intitulé Commander aujourd’hui sera mis en place au printemps de 1979. Il développe la thèse suivante « Plus que jamais nécessaire à l’efficacité des armées, l’autorité et la discipline doivent tenir compte, dans la manière dont elles se manifestent, des évolutions majeures actuelles ».
L’information constitue l’une des composantes essentielles d’un style de commandement que l’Armée de terre adapte aux exigences tactiques et sociologiques des temps modernes. Après une phase qui peut être qualifiée d’expérimentale, les forces terrestres abordent maintenant une phase d’application large et profonde, où l’information sera davantage qu’auparavant le moyen d’instaurer une véritable « communication » entre les combattants et entre les hommes.
L’esprit de programmation
La Loi de programmation militaire (LPM), traçant aussi bien en matière de dépenses de fonctionnement que d’équipement des perspectives à moyen terme, l’État-major de l’Armée de terre a mis au point les mécanismes d’une programmation pluriannuelle et continue auxquels vont désormais être associées les régions militaires. Une directive générale du Chef d’état-major de l’armée de terre vient d’être diffusée à cet égard. Elle vise à sensibiliser les régions à « l’esprit de programmation » et à les engager en conséquence dans un processus concret.
Reposant sur la définition précise des objectifs, la programmation couvre une période de six ans, s’exécute sous enveloppe financière de caractère prévisionnel, précise les moyens à consentir et les actions à entreprendre dans les domaines de l’instruction, de l’entraînement et des conditions de vie : elle doit faire l’objet de mises à jour annuelles à partir d’indicateurs appropriés. Cette démarche garantit la continuité de l’action d’ensemble, assure la cohérence des décisions à prendre et l’adéquation réaliste des ressources aux besoins. La généralisation de la programmation à l’échelon régional implique en premier lieu de préparer les esprits, donc de mener une action d’information. Par ailleurs, la nouveauté de la démarche conduit à prévoir une phase d’expérimentation. Celle-ci portera sur les domaines de la rénovation et de la modernisation des casernements, sur la vie courante, sur les installations et moyens d’instruction et sur la politique des engagés.
Nous tiendrons nos lecteurs informés des prolongements de cette action fondamentale qui s’inscrit parfaitement dans la profonde mutation dans laquelle sont engagées les forces terrestres depuis quelques années.
Bilan de l’entraînement physique en 1978
La pratique de l’entraînement physique s’est consolidée au cours de l’année 1978, bien que les résultats soient à nuancer en raison des moyens variables dont disposent les corps et organismes, très diversifiés, de l’Armée de terre.
La norme des six heures de sport par semaine est atteinte ou dépassée dans les régiments et les écoles. L’amélioration de la condition physique des personnels féminins est confirmée. L’apprentissage de la natation se poursuit. Si l’infrastructure spécialisée pose des problèmes, il est intéressant de noter que la capacité des cadres de contact s’est accrue et que 30 % d’animateurs de plus que l’année précédente ont été formés. Enfin, les clubs se sont développés. La plupart des garnisons en possèdent un désormais. Quelques chiffres sont significatifs des réalisations de 1978 :
– l’Armée de terre a notamment mis à contribution 694 moniteurs chefs et 539 moniteurs, ainsi que 732 enseignants et spécialistes EPS (Éducation physique et sportive) du contingent,
– 108 000 adhérents, dont 34 000 appelés, sont inscrits dans 224 clubs,
– l’Armée de terre a formé 844 surveillants de baignade, 305 initiateurs militaires en natation et 230 maîtres-nageurs sauveteurs.
Le système intégré de gestion du matériel
L’arme du Matériel vient de se doter d’un système de gestion informatique qui a trois objectifs :
– faciliter la tâche des corps de troupe,
– améliorer la gestion des organismes du Matériel,
– aider les niveaux de commandement dans leurs prises de décisions.
Le soutien d’un parc volumineux et diversifié de 800 aéronefs, de 8 000 chars et engins blindés, de 100 000 véhicules, de 100 000 matériels radio et de 1 200 000 armes individuelles et collectives nécessite en effet d’assurer par le Matériel la réalisation, le stockage et la distribution de 500 000 articles de ravitaillement.
Le réseau s’appuie sur 96 mini-ordinateurs, dont 12 ont été installés en 1978. Une expérimentation est en cours en 1re Région militaire. L’équipement du système devrait s’achever en 1981. Le système devrait permettre en particulier d’interroger à distance tous les fichiers, les utilisateurs disposant ainsi d’informations à jour et d’acheminer une commande urgente à l’échelon disposant du matériel demandé, les délais d’approvisionnement étant de ce fait réduits. ♦