Qu’il s’agisse, pour notre pays, de relever les défis que nous posent à la fois les puissances qui dominent les marchés internationaux et les États du Tiers-Monde qui se lancent dans l’aventure industrielle en utilisant une main-d’œuvre à bon marché, notre seule chance de garder dans cette compétition une place honorable réside dans le développement de notre capacité d’innovation technologique permanente. Comment répondre à cet impératif ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre l'auteur, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé de la Recherche, à l’occasion d’une conférence prononcée le 16 décembre 1978 devant les auditeurs de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). Lire les premières lignes
À cette réunion de Montreux au niveau des experts des pays signataires de l'Acte final d'Helsinki, il s'agissait, selon les résolutions adoptées à Belgrade en mars 1978 (cf. notre article le numéro de juin 1978), de rechercher « une méthode acceptable de règlement pacifique des différends » (RPD en abrégé, selon le jargon des spécialistes). Trois projets principalement ont été successivement présentés, par la Suisse d'abord, par les Soviétiques ensuite (mais la Roumanie ne s'y rallia pas), par les Occidentaux enfin (les Quinze de l'Otan – avec certaines réserves françaises – plus l'Espagne et l'Irlande). Aucun d'eux ne pouvait rallier l'unanimité. Le principe juridique du RPD implique en effet, pour être efficace, un caractère d'obligation et de contrainte auquel les pays participants à la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) ont toujours été opposés. À la nécessaire stabilité qui est la condition d'un système juridique international s'oppose le caractère instable de la détente qui n'est jamais acquise définitivement. En dépit de ces antinomies ou ambiguïtés, le bilan de Montreux est positif. Il représente un pas dans la poursuite du vieux rêve de la paix par le droit, et le dialogue se poursuit. Lire les premières lignes
La négociation SALT II dont on attendait toujours la conclusion au moment où cet article a été mis sous presse, mais dont on connaît déjà les grandes lignes, organise la parité nucléaire des deux Grands mais elle laisse de côté un ensemble de systèmes d'armes soviétiques, missiles mobiles SS-20 et avions Tu-22M Backfire, dont la portée ou le rayon d'action, sans être intercontinentaux, couvre néanmoins très largement l'Europe, l'Afrique méditerranéenne et le Moyen-Orient. La précision de ces armements, que l'URSS a commencé à déployer en grand nombre en Russie occidentale, lui donne la capacité de lancer contre l'Europe occidentale une attaque nucléaire par une frappe en premier sélective qui, dirigée contre ses forces et son infrastructure militaires, la désarmerait sans atteindre ses cités et affaiblirait considérablement sa capacité de riposte. Lire la suite
Par un spécialiste des problèmes balkaniques, un tour d'horizon rapide portant sur trois pays qui illustrent les divisions du camp communiste : l'Albanie, solitaire depuis sa rupture avec Pékin et refusant toute prééminence idéologique ; la Yougoslavie, confortée dans sa volonté de non-alignement par la récente reconnaissance chinoise ; la Roumanie, fidèle à l'orthodoxie socialiste à l'intérieur mais rejetant toute aliénation de sa politique étrangère. Moscou, contrainte à une politique attentiste, bloque toute union balkanique qui accentuerait à son détriment l'indépendance de cette région.
Le Québec : un État qui au regard de l'histoire et du droit international a tous les sacrements requis pour l'indépendance. Tous sauf un qu'il compte bien recevoir du référendum qui aura lieu au plus tard en 1980. Que de chemin parcouru depuis qu'en 1967 le général de Gaulle éveilla par son célèbre « cri » de Montréal la conscience du monde à ce problème ! C’est l'origine et l'évolution de cette affaire que retrace ici un journaliste qui, à l'époque, participa à l'organisation de ce fameux voyage et en fut le témoin privilégié. Lire les premières lignes
Le 1er février 1979, l’Ayatollah Khomeiny revient de manière triomphale à Téhéran après 14 ans d’exil. Voici une première analyse de la révolution iranienne : ses sources, ses buts, son caractère propre et son déroulement. Cette révolution est aussi mise en perspective et comparée avec d’autres révolutions et changements de régime du XXe siècle. Lire les premières lignes
Chroniques
Si les controverses sur l’élection du « Parlement » européen au suffrage universel direct le 10 juin prochain ont pris en France une alacrité qui surprend les observateurs étrangers, elles n’ont guère influé sur l’évolution des problèmes européens eux-mêmes. Fin janvier, la mise en œuvre du Système monétaire européen, notamment, restait conditionnée par une solution à la question des montants compensatoires, qui hypothèque la politique agricole commune. Certes, la nouvelle crise italienne a confirmé le scepticisme de ceux qui ne croyaient pas à la solidité du « compromis historique » présenté à l’époque comme une preuve du « sens démocratique » de M. Enrico Berlinguer. Lire les premières lignes
MM. Cyrus Vance et Andrei Gromyko n’ont pu parvenir à un accord lors des négociations sur la limitation des armements stratégiques (SALT) qui se sont déroulés à Genève du 22 au 24 décembre. Cependant, si l’on s’en tient aux déclarations faites par le secrétaire d’État à son retour aux États-Unis selon lesquelles le principe d’un sommet Carter-Brejnev aurait été arrêté, il est raisonnable de penser que ces négociations aboutiront dans les premiers mois de 1979 : il faudra alors que le Sénat ratifie le traité. Lire les premières lignes
Pour surprenant que cela puisse paraître, le voyage à Washington de M. Deng Xiaoping n’a pas donné lieu à des analyses stratégiques de la nouvelle situation ainsi créée en Asie. Manifestement nos confrères considèrent que, pour éclatant qu’il soit, ce rapprochement sino-américain n’a guère de chances d’avoir dans l’immédiat des effets militaires en dépit des propos peu mesurés tenus par le vice-Premier ministre chinois au magazine Time du 29 janvier 1979 en faveur d’une coalition antisoviétique. Lire les premières lignes
En raison de leur coût aussi bien que de la révolution qu’ils ont provoquée dans l’art opérationnel et les structures des forces armées, les systèmes d’armes nucléaires ou conventionnels de plus en plus sophistiqués ont entraîné le déclin des armées de masse. Lire les premières lignes
Dans notre chronique du mois d’avril 1978, nous avons indiqué les raisons qui ont conduit le Haut commandement à accentuer ses efforts dans le domaine de l’information et les grandes lignes de son action. Dans le même esprit, des directives viennent d’être données pour 1979. Elles fixent deux objectifs majeurs : Lire la suite
En décembre dernier, une dizaine de Dassault Mirage III C du Commandement air des forces de défense aérienne (Cafda), quittaient la base aérienne 110 de Creil pour rejoindre Djibouti, leur nouvelle affectation. Accompagnés d’un Dassault Mystère-20 et de C-160 Transall transportant les équipes techniques et de support logistique, ces appareils ont effectué un convoyage de près de 6 000 km en plusieurs étapes. Lire les premières lignes
L’Éridan (M641), prototype du chasseur de mines tripartite belgo-franco-néerlandais a été mis à l’eau le 2 février 1979 dans l’arsenal de Lorient. Lire les premières lignes
Des élections à une Assemblée constituante ont eu lieu du 4 au 8 décembre sur tout le territoire namibien. Le scrutin, que l’ONU déclare illégal, est accepté par les cinq pays occidentaux membres du Conseil de sécurité sous certaines conditions, notamment la continuation du processus d’accession à l’indépendance sous le contrôle des Nations unies. Cinquante sièges étaient à pourvoir avec cinq partis politiques en présence. Les électeurs devaient choisir un parti qui désignerait, par la suite, les députés en fonction du nombre de voix qu’il aurait obtenu. Sur une population d’environ 1 000 000 d’habitants, toute personne née en Namibie ou ayant vécu dans ce pays au moins quatre ans et âgée de plus de dix-huit ans était habilitée à se faire inscrire sur les listes électorales. 412 351 personnes furent enregistrées avant le mois d’octobre 1978 ; ce chiffre correspondrait à 93 % du corps électoral potentiel. 331 055 participèrent au vote, soit 81 % des inscrits, et 4 791 bulletins (soit 1,5 %) furent considérés comme nuls. Il restait donc 326 264 votes valables. Sur ce chiffre, la DTA (Alliance démocratique de Turnhalle, union de partis modérés noirs – à raison d’un parti par ethnie – et du parti blanc républicain de M. Mudge ; pour eux, le programme de Turnhalle est un minimum) a obtenu 268 130 suffrages, soit 82,18 % ; l’AKTUR (Front d’action pour la mise en œuvre des décisions de Turnhalle, ne comprenant que des partis blancs ; pour eux le programme de Turnhalle représente la limite à ne pas dépasser), 38 716, soit 11,86 % ; le NCDP (Parti des germanophones attachés à la reconnaissance internationale de la Namibie, et pour cette raison opposé aux décisions de Turnhalle) 9 073, soit 2,78 % ; le HNP (Herstigte Nasionale Party, parti blanc fortement réactionnaire et qui rejette les décisions de Turnhalle à laquelle il a refusé de participer) 5 781, soit 1,77 % ; et le Front de libération (qui rejette comme insuffisantes les décisions de Turnhalle et milite pour l’établissement rapide d’un système multiracial), 4 564, soit 1,39 %. Il ressort de ces chiffres que la majorité des électeurs se déclare en faveur de la politique évolutive de M. Mudge. Lire les premières lignes
* J’ai été conduit à plusieurs reprises, quelles que soient bien entendu les vagues de la démagogie à ce sujet, à rappeler que le service militaire restait et resterait la loi en France. Pour des raisons touchant à la structure de notre pays et au fait qu’il est inévitable que dans des sociétés comme les nôtres une partie de la population soit disponible et soustraite aux autres contraintes, aux autres facilités de la vie nationale, nous serons conduits certainement à maintenir ce service national aussi longtemps que notre défense en aura besoin. Lire la suite
Bibliographie
L’ouvrage de Mme Simone Courteix sur les exportations nucléaires et la non-prolifération procède d’une recherche entreprise dans le cadre du Centre d’études de Droit international de l’Université de Paris I, dirigé par le professeur Claude-Albert Colliard. Il s’inscrit dans le prolongement des travaux antérieurs de l’auteur sur le « droit des techniques de pointe » et apporte une contribution importante à l’élucidation des problèmes complexes posés par la dissémination des connaissances, des techniques et des matières nucléaires. Lire la suite
Prévoir, deviner l’avenir est sans doute une inclination que nous transmettent les femmes dont le cœur est partagé entre l’espoir et l’inquiétude lors de la maternité. On ne lit plus dans les boules de cristal mais avec l’aide de l’informatique et une solide connaissance des sciences sociales. Cet ouvrage réunit les études de onze chercheurs appliqués à élaborer une méthode de prévision en leur matière propre : histoire, démographie, économie, technologie, phénomènes naturels, etc. Lire la suite
L’étude du général Aram Karamanoukian, que publie la savante Revue générale de droit international public (RGDIP), doit beaucoup à la thèse de doctorat qu’il a soutenue en 1972 à l’Université de Paris Panthéon Sorbonne. Elle constitue une contribution de valeur à l’information et à la réflexion sur les problèmes intéressant la défense posés par la présence d’étrangers dans les armées des divers pays. Fort de sa grande expérience militaire et de sa haute culture juridique, l’auteur examine, relativement à la doctrine, au droit des conventions et à la juridiction internationale, des cas appartenant à deux grandes catégories de questions. Lire la suite
Vous voulez passer une soirée tranquille, à la fois reposante, distrayante et, pourquoi pas ? enrichissante. Rien ne vous tente au cinéma, ni au théâtre. Le programme de la TV est plus médiocre que d’habitude. Vous n’avez pas envie d’écouter de la musique. Prenez alors Les clartés du jour, calez-vous dans un bon fauteuil, et « tournez le bouton ». Vous ne le regretterez pas ! Les souvenirs que Michel Droit égrène dans ce Journal des années 1963, 1964 et 1965 sont nos propres souvenirs. Nous n’étions pas placés comme lui, sans doute. Nous n’avions pas, à l’époque, interprété comme lui les événements. Nos réactions ont été différentes. Lire la suite
Ces mémoires rédigés au crépuscule d’une vie entièrement consacrée au devoir ne sont en rien un livre de circonstance. On imagine donc que l’épreuve les a alimentés et mûris la réflexion. Le sachant, leur lecture laisse un goût amer. Ces pages n’autorisent pas à mettre en doute les sentiments patriotiques de l’ancien secrétaire d’État à la Marine ; elles nous instruisent sur les mobiles qui l’ont déterminé dans ses fonctions et, si l’opportunisme n’a guère de place dans sa carrière, nous percevons à quel point la sagacité politique peut être finalement aveuglée par l’obsession de critères faisant peu de cas des tragiques circonstances que traversait le pays sous l’occupation. Lire la suite
Les Maisons de la Presse ont été forts avisées en décernant leur prix annuel 1978 au livre Le tunnel d’André Lacaze : non seulement le livre s’est bien vendu dès sa parution l’été dernier à la veille des vacances, mais il a vocation à se vendre pendant longtemps encore, parce qu’il raconte une aventure vraie, c’est-à-dire réellement vécue, sinon par l’auteur lui-même, du moins par quelqu’un qui se trouvait, à l’époque où se situe le récit, dans son entourage immédiat et quotidien. Le héros de cette aventure est un truand de Montmartre de la plus belle eau, le dénommé Paulo, dont la personnalité n’est pas sans rappeler celle d’un autre aventurier qui lui aussi s’est très bien « vendu », le célèbre Papillon. Lire la suite
Certains lecteurs qui auraient déjà lu, ou feuilleté, l’ouvrage de Norman F. Dixon s’étonneront peut-être que Défense Nationale lui fasse une place dans sa rubrique bibliographique. Car, le livre est à bien des égards déplaisant, que ce soit par son parti pris de dénigrement d’opinions qui paraissaient cependant solidement fondées, ou par son interprétation systématiquement malveillante de certains épisodes de l’histoire militaire récente, ou encore par un ton de persiflage visant à discréditer l’institution militaire jusque dans ce qu’elle a de moins contestable. Lire la suite
La perception de la Chine se fait à deux niveaux. Le premier correspond aux déclarations et aux slogans officiels, aux visites organisées pour les étrangers, personnalités ou touristes. Le second est plus difficile à atteindre et ses réalités ne sont perçues qu’avec retard : bien souvent la découverte fait apparaître des situations pathétiques. C’est bien au second niveau de cette connaissance que se situent les témoignages recueillis par l’auteur d’Avoir 20 ans en Chine. Lire la suite
Apportant en quelque sorte la contrepartie des mémoires des amis de l’Empereur, Joseph de Mougins-Roquefort présente les témoignages des Anglais qui, à des titres divers, ont été en contact avec Napoléon au cours de sa captivité : commandants et officiers du Bellerophon et du Northumberland, personnalités officielles responsables du gouvernement et de l’administration de file, officiers de la garnison chargés de la surveillance du proscrit, aide-de-camp du gouverneur Sir Hudson Lowe, médecins de l’Empereur, personnalités locales, dames et visiteurs de passage admis à Longwood. Beaucoup de ces personnes ont laissé des écrits, d’importance très inégale, allant de l’ouvrage en plusieurs tomes à une simple lettre. Le livre de J. de Mougins-Roquefort présente et résume une quarantaine de ces écrits. Lire la suite
Du point de vue maritime, le XVIIIe siècle est plein d’intérêt. Aussi voit-on avec plaisir sortir deux livres qui portent sur le sujet et qui se complètent assez heureusement. Lire la suite
En dépit du titre à l’énoncé quelque peu provocant il ne s’agit en rien d’un livre de polémique. La personnalité et la carrière de l’auteur ne l’inclinaient guère à ajouter une pièce supplémentaire à un dossier qui a déjà donné lieu aux plus mauvaises controverses. Ancien Secrétaire général des DOM, Jean-Emile Vie ne verse pas pour autant dans le conformisme. La fonction n’abolit pas l’esprit critique, nous nous en rendons bien compte en maints endroits à la lecture de ces pages. Lire la suite
Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.
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