Armée de terre - La vision nocturne - Le sport dans les écoles - L'adoption de la moto Peugeot - Un bilan 1978 éloquent pour l'Enseignement militaire supérieur scientifique et technique (EMSST) - Formation élémentaire et missions globales
La vision nocturne
Jusqu’à présent, le combat de nuit se distinguait nettement du combat de jour, notamment par le style des actions menées et le rythme de celles-ci. Il accordait une certaine primauté à l’infanterie au détriment, en particulier, des chars. Tout en conservant l’intérêt de la surprise que procure la nuit, les progrès techniques offrent désormais des possibilités d’atténuer ces différences.
La technique d’éclairement du champ de bataille, en lumière blanche ou en infrarouge, essentiellement active donc aisément décelable, cédera en effet la place à des techniques passives.
La première d’entre elles est celle de « l’intensification de lumière ». Actuellement militarisée, elle consiste à amplifier la lumière ambiante diffusée par le terrain. Des applications en ont été faites donnant naissance aux appareils suivants :
– épiscopes de conduite de nuit pour véhicules blindés,
– jumelles de vision nocturne pour la conduite de véhicules à roues, le pilotage des hélicoptères et pour des travaux de nuit,
– lunettes de tir pour armes d’infanterie,
– télévision à bas niveau de lumière pour le tir des blindés.
La seconde technique est celle de « l’imagerie thermique ». En cours d’étude, elle fait appel au rayonnement thermique émis par les objets et les êtres vivants. Grâce à cette technique, les objectifs peuvent être détectés jusqu’à 8 km et reconnus jusqu’à 3 km. Par ailleurs, outre qu’elle est moins sensible que la précédente aux conditions atmosphériques et d’environnement, elle permet de percer en partie le camouflage des objectifs : elle n’est pas sensible aux agressions lumineuses du champ de bataille et répond aux exigences de portée de tir des missiles ou des chars.
Comme l’a déclaré le général d’armée Lagarde, Chef d’état-major de l’Armée de terre (Cémat), lors d’une présentation des matériels de vision nocturne au camp de Mailly : « Désormais, le combat terrestre va être placé sous le signe de la permanence et de la continuité ».
Le sport dans les écoles
La pratique du sport dans les écoles est conçue dans une triple perspective :
– développement physique et goût de l’effort ;
– formation pédagogique d’instructeur ou d’aide-moniteur ;
– formation d’animateur sportif.
Hormis l’entraînement foncier traditionnel, certaines disciplines font l’objet d’un effort particulier : la natation et la course d’orientation. La première permet, par exemple, de ramener à 3 %, après neuf mois à l’École nationale des sous-officiers d’active, le taux des non-nageurs, alors qu’il atteint 22 % à l’entrée dans cette école. La totalité des élèves sont entraînés à la course d’orientation, tant en écoles de formation qu’en écoles d’application. La formation pédagogique porte, pour les élèves-officiers, sur la conduite d’une séance d’éducation physique et sur l’établissement du programme d’instruction physique d’une section d’appelés. Quant aux élèves sous-officiers, ils sont formés comme aide-moniteurs, l’accent étant mis sur la préparation et la conduite de séances d’étude technique du franchissement des obstacles du parcours du combattant. En natation, les écoles de Coëtquidan préparent au brevet d’état de surveillant de baignade et les écoles d’application au diplôme d’initiateur militaire en natation. Enfin, les futurs officiers sont instruits en tant qu’animateurs dans un sport choisi par eux.
L’adoption de la moto Peugeot
Notre chronique du mois de juillet 1978 a fait état de l’expérimentation entreprise en corps de troupe de la moto Peugeot SX8. Le vieillissement accéléré a été effectué sur 75 machines, dans 4 écoles et 3 régiments, à raison d’une moyenne unitaire de 8 000 km. Les qualités de mobilité en tout terrain et la robustesse du matériel viennent de conduire à l’adoption officielle de cette moto.
Sa légèreté et sa rusticité la prédisposent à l’exécution de missions de reconnaissance et de liaison. Elle répond donc aux besoins des corps de troupe – à l’exclusion des unités de circulation routière qui doivent disposer de motos plus puissantes en raison de leurs missions spécifiques.
Ses caractéristiques techniques essentielles sont les suivantes :
– poids en ordre de route : 98,5 kg,
– charge utile : 153,5 kg,
– puissance administrative : 1 CV,
– cylindrée : 79,6 cm3,
– vitesse maximum : 80 km/h,
– autonomie : 300 km.
L’équipement, réparti sur trois années, débutera en juin 1979.
Un bilan 1978 éloquent pour l’EMSST
L’Enseignement militaire supérieur scientifique et technique a pour mission d’organiser la formation d’officiers chargés, d’une part, d’exercer des responsabilités importantes dans les états-majors ou des fonctions de direction requérant un haut niveau de connaissances générales, militaires et scientifiques (Brevet technique d’études militaires supérieures) et d’autre part, de tenir des postes spécialisés dans des techniques ou des disciplines particulières en matière d’études, d’expérimentation ou d’enseignement dans les écoles (Diplôme technique).
Dans cette perspective, le bilan 1978 est particulièrement éloquent. Les résultats obtenus par les stagiaires sont en effet importants, aux plans quantitatif et qualitatif. C’est ainsi que 69 diplômes d’ingénieurs ont été attribués, que 36 diplômes universitaires ont été acquis et que 17 diplômes de divers instituts (sciences politiques, langues orientales, etc.) ont été décernés.
Formation élémentaire et missions globales
À plusieurs reprises, notre chronique a rendu compte des diverses décisions prises à l’égard d’une nouvelle pédagogie destinée à l’instruction des personnels appelés, la dernière ayant trait à une première étape de généralisation.
Au terme d’expérimentations menées notamment au sein de la 27e Division alpine, il vient d’être décidé d’étendre l’application du Processus des missions globales (PMG) à la formation élémentaire toutes armes. Cette extension débutera au printemps 1979, en particulier dans l’infanterie, l’arme blindée, le génie et le train (pour les unités de circulation routière). S’inscrivant dans l’esprit des contrats d’objectifs, elle vise à obtenir d’emblée la participation des appelés en leur faisant prendre conscience, par une approche collective, de la finalité de cette première période d’instruction. ♦