1979 sera l'année de l'Assemblée européenne mais aussi celle du 30e anniversaire du Traité de l'Atlantique Nord qui devait donner naissance à l'Alliance puis à l'Otan. Ces deux événements évoquent des problèmes qu'on ne peut disjoindre. Les Européens, en effet, qui se plaignent souvent du rôle majeur que jouent les États-Unis dans l'Alliance, n'ont pas fait les efforts – exception faite de la France – qui leur eussent permis de se dégager de cette tutelle. Ils ne se sont pas organisés politiquement pour mettre en face des États-Unis un « partenaire », un « pilier » européen sur lequel puisse se fonder une défense européenne dans un cadre atlantique qui demeure pourtant nécessaire. Lire les premières lignes
La prospective n’est en aucune façon un travail de divination. Le monde de l'an 2000 sera ce que nous l'aurons fait au cours des vingt années à venir. Mais d'ores et déjà il est évident qu'il forme un système clos admettant une structure qui s'articule autour de trois grands pôles et des axes qui les relient, l'Ouest, l'Est et le Sud. Réfléchir aux scénarios que nous pouvons envisager pour l'an 2000 revient donc à rechercher les limites extrêmes entre lesquelles sont susceptibles d'évoluer les trois principaux groupes de relations mondiales : les rapports Est-Ouest, Nord-Sud, et les interactions Est-Ouest-Sud. La mise en évidence de cette structure et de ces limites permet défaire ressortir les chances qui s'offrent au jeu de l'Occident et le rôle que peut y jouer notre pays en faisant prévaloir dans les rapports internationaux une vision conforme aux valeurs historiques qu'il a reçues en héritage. Ce texte est le fruit d'un travail mené dans le cadre d'un comité de la XXXIe session de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) que suit actuellement l'auteur. Lire les premières lignes
Décidé en décembre 1973 et apparaissant alors comme une retombée directe de la guerre d'octobre et de l'embargo pétrolier imposé par l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) aux Occidentaux, le dialogue euro-arabe n'a cependant formellement débuté qu'en juin 1975. Il se poursuit actuellement entre la Communauté économique européenne (CEE) d'une part, la Ligue arabe d'autre part ; par ailleurs, la Commission générale du dialogue s'est réunie récemment ci Damas, du 9 au 11 décembre 1978, pour la quatrième fois. Quel bilan peut-on provisoirement dresser des résultats de ce dialogue ? Les péripéties qui ont entouré son démarrage effectif expliquent-elles les incertitudes qui demeurent quant à ses orientations et à sa fonction ? Lire la suite
En dépit du peu de résultats concrets auxquels elle a donné lieu, la Conférence Nord-Sud (décembre 1975-juin 1977) a marqué un tournant dans l'histoire des relations économiques mondiales. Désormais l'ère de la Realpolitik kissingérienne est close et la volonté de remodeler le système économique mondial suivant une conception globale plus équitable ne peut plus être récusée. La « mondialisation » de la politique, même si elle se heurte aux pesanteurs de l'histoire, est justifiée. Mais l'esprit de système à lui seul ne mènerait à rien : la nécessaire évolution des relations économiques mondiales ne se fera dans la paix que si les parties en présence renoncent à la formation de camps affrontés et se prêtent à des solutions raisonnables tenant compte des circonstances régionales. Telle est du moins l'opinion de notre rédaction, rejointant celle de l'auteur qui passe en revue ici la position des diverses puissances face à ce problème important.
Pourquoi vouloir imposer à l'Europe des modèles institutionnels théoriques – fédération ou confédération – puisés dans les traités de droit ? Là où ces concepts sont en vigueur, ils sont le fruit d'une histoire ayant dégagé une volonté des peuples de vivre et de progresser ensemble, et ils ont conduit à un équilibre des intérêts nationaux et des intérêts communautaires. C'est cette volonté politique qui est requise aujourd'hui de la part des hommes d'État pour faire l'Europe. Il ne faut pas qu'à l'ère des pionniers de l'Europe succède celle des gestionnaires étouffés par leurs bureaucraties. Mais il faut aussi partir de ce qui existe déjà : le Conseil européen, la Commission, la Cour de justice, demain le Système monétaire européen (SME) et l'Assemblée européenne élue. Ces instruments imparfaits peuvent être progressivement adaptés aux réalités contemporaines. Lire la suite
Dans un récent article (« Technologie et rapports de force », Défense Nationale, mars 1979), M. Pierre Aigrain, Secrétaire d'État à la Recherche, soulignait la nécessité d'une stratégie globale gouvernant l'ensemble des fonctions de recherche, technologie, marketing et production dans un certain nombre de secteurs-clés pour que notre pays demeure en bonite place dans la compétition économique internationale. L'auteur revient ici sur l'un des points essentiels de cette stratégie : l'innovation. Il en analyse les rapports avec les autres éléments de la stratégie de production et de vente, puis il passe en revue les politiques de l'innovation mises en œuvre par les États-Unis, l'Allemagne Fédérale, le Japon et la France dont il relève les insuffisances.
Chroniques
À peine la révolution iranienne avait-elle provoqué l’effondrement de la dynastie des Palhavi et l’instauration d’un pouvoir dont on ne sait pas s’il restera dominé par l’ayatollah Khomeiny ou sera troublé par les groupes se réclamant plus ou moins directement du marxisme, qu’une nouvelle crise éclatait, le conflit armé entre la Chine et le Vietnam. Depuis l’ouverture du schisme soviéto-chinois, la situation en Asie du Sud-Est était dominée par la lutte d’influence que se livraient les deux Grands du communisme. Lire les premières lignes
Précédée par une recrudescence progressive des incidents frontaliers, par les avertissements proclamés urbi et orbi de M. Deng Xiaoping et, le 10 février, par l’occupation de quelques collines vietnamiennes, au nord-est de Langson, par un bataillon de l’Armée de libération populaire (ALP), une attaque généralisée contre le Vietnam, sur toute l’étendue de la frontière commune, a été déclenchée par Pékin dans la nuit du 16 au 17 février 1979. Après 16 jours d’opérations la Chine a commencé le retrait de ses forces qu’elle a achevé le 15 mars. L’article qui suit n’a d’autre but que de rappeler le déroulement de ces opérations et les objectifs qu’elles visaient ainsi que les réactions auxquelles elles ont donné lieu de la part de l’URSS. Lire les premières lignes
Pour circonscrit qu’il soit, il arrive qu’un événement avive des craintes irréfléchies ou tout au moins sans réelles justifications. On a encore pu s’en rendre compte à l’occasion des opérations militaires conduites par la Chine en territoire vietnamien. Nombre de journaux n’ont pas hésité à jouer avec les nerfs de leurs lecteurs : « Le troisième conflit mondial a-t-il déjà commencé ? » titrait Le Nouvel Observateur qui, au demeurant, ne fut pas le seul à grossir aussi exagérément les conséquences de ce qui se déroulait à la frontière sino-vietnamienne. Lire les premières lignes
L’Institut des hautes études de défense nationale a depuis peu un nouveau statut : décret et arrêté d’application sont parus au Journal officiel du 7 mars 1979. L’un et l’autre sont à la fois le résultat d’une longue réflexion et la suite logique de la réorganisation du SGDN (Secrétariat général de la défense nationale) telle qu’elle s’est concrétisée dans le décret du 25 janvier 1978. Lire les premières lignes
Jusqu’à présent, le combat de nuit se distinguait nettement du combat de jour, notamment par le style des actions menées et le rythme de celles-ci. Il accordait une certaine primauté à l’infanterie au détriment, en particulier, des chars. Tout en conservant l’intérêt de la surprise que procure la nuit, les progrès techniques offrent désormais des possibilités d’atténuer ces différences. Lire la suite
Très discrètement, si l’on en juge par les rares articles de presse qui ont signalé la chose, le mois de décembre 1978 a vu la célébration du 75e anniversaire d’un événement qui correspond à la naissance officielle de l’aviation. Lire les premières lignes
Le projet de budget de la défense américaine pour l’année budgétaire 1980, commençant le 1er octobre 1979, a été présenté le 22 janvier 1978 par l’administration à l’approbation du Congrès. Lire les premières lignes
Le problème du Sahara occidental comporte actuellement 3 volets : l’action militaire et diplomatique du Front Polisario (Front populaire de libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro), le dialogue du gouvernement mauritanien avec les dirigeants sahraouis, les relations des 3 pays voisins de l’ancienne possession espagnole, relations sur lesquelles l’évolution de la situation intérieure de chacun d’eux et celle de la politique mondiale peuvent avoir une influence. Ces 3 aspects du même problème sont évidemment complémentaires : une solution ne peut être trouvée ni sur le terrain, ni par les alliances contractées par le Polisario, ni par un accord des Sahraoui avec une seule des parties concernées, ni par une amélioration des relations entre les pays limitrophes, mais par une évolution simultanée de chaque volet qui ne saurait être obtenue sans intervention extérieure, à un niveau encore indéterminé et sous une forme de nature à satisfaire à la fois le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie sans oublier le Polisario dont on a trop tendance à croire qu’il agit comme une simple émanation de la politique algérienne. Lire les premières lignes
Les uniformes ont été nombreux à paraître sur les écrans de cinéma au cours de ces derniers mois, l’aspect militaire des films n’a pourtant pas eu de caractère de réalité ou d’authenticité. Les armées photogéniques ont évolué au gré de la fantaisie des auteurs, engagées dans des combats imaginaires ou manœuvrant dans des pays indéterminés sinon utopiques. Il faut toutefois reconnaître que même dans le cas d’une vue de l’esprit sans attaches avec la réalité, la maîtrise de certains cinéastes fait « passer » l’invraisemblable pour du vrai. Lire la suite
* La politique de la détente fait partie de l’orientation fondamentale de la politique extérieure de la France… La France fixe son niveau de sécurité au niveau nécessaire pour maintenir, quelle que soit l’évolution de la situation stratégique dans le monde, la crédibilité, c’est-à-dire l’efficacité de sa dissuasion. À cet égard j’ai demandé la mise à l’étude d’une nouvelle génération d’armes nucléaires au-delà de la génération actuelle, sur la nature et le contenu de laquelle le gouvernement sera appelé à se prononcer. Lire la suite
Bibliographie
Lorsque le gouvernement, comme il arrive souvent à l’occasion de tel ou tel débat parlementaire ou télévisé, est amené à rendre hommage aux exceptionnelles qualités de notre corps de fonctionnaires, c’est certainement à des hommes comme Robert Catherine qu’il pense en premier lieu. Ce haut fonctionnaire au ministère de l’Industrie, professeur à l’Institut international d’administration publique, directeur de la Revue Administrative, nous apparaît en effet à travers ses écrits comme le modèle même du grand commis, compétent, travailleur, mesuré, discret et… disert. Les « soixante propos d’intérêt public » qu’il nous donne aujourd’hui font suite à d’autres, parus en 1966, et en constituent le prolongement jusqu’en 1977. Lire la suite
Ce volume, paru en 1978, est le premier recueil d’études et de chroniques relatives à la défense et à la sécurité internationale publié par des universitaires de Grenoble, Lyon et Nice. Les 19 articles reflètent la variété des tempéraments de leurs 16 auteurs et de leurs disciplines de base : sciences juridiques, économiques, politiques, sociales ou humaines ; cependant, ils présentent une certaine parenté due à l’utilisation d’une commune méthode en honneur dans nos universités pour appréhender les questions à traiter, utiliser les documents qui s’y rapportent et faire un point précis et complet de l’état où elles se trouvent. Lire la suite
L’auteur est un jeune universitaire libanais du groupe « Sociologie de la défense » de l’École des hautes études de sciences sociales (EHESS), dirigé par Alain Joxe. Son ouvrage est tiré d’une thèse qu’il a préparée sous la direction de Jacques Vernant, collaborateur régulier et très apprécié de notre revue, qui vient de quitter le secrétariat général du Centre d’études de politique étrangère et la direction de la revue Politique étrangère, pour devenir administrateur du nouvel Institut français de politique internationale. Lire la suite
Fidèle à l’esprit de la collection qui accueille son étude, l’auteur est résolument descriptif et accorde une place prioritaire aux faits et aux chiffres. Pour succinct qu’il soit au regard des ouvrages anglo-saxons, ce livre présente l’appréciable avantage de combler une lacune de l’édition française en nous instruisant sur un sujet qui mérite attention. Lire la suite
La méthode consistant à couronner des études supérieures par un travail en équipe de plusieurs élèves sur un sujet d’actualité a été particulièrement développée au sein de l’École nationale d’administration (ENA) dont les diplômés sont appelés à un rôle essentiel dans l’administration : elle permet ainsi d’apprécier comment les futurs cadres supérieurs des organismes nationaux conçoivent les grands problèmes de l’heure et envisagent de les résoudre. Lire la suite
Quelque part au nord du fleuve Rouge, à l’est de Hanoï, une ligne de crêtes sauvages et abruptes annonce l’approche du delta tonkinois. À la fois point de repère et obstacle naturel, elle marque aussi les portes de l’enfer pour les équipages de l’US Air Force, qui ont reçu mission d’attaquer les objectifs militaires proches de la capitale du Nord-Vietnam. Un enfer en effet que l’ensemble formé par ces Mikoyan-Gourevitch Mig-21, missiles SAM-2, canons antiaériens de tous calibres et armes automatiques diverses qui constituent le plus formidable système de défense antiaérienne que la guerre moderne ait jusque-là suscité ! De là vient le surnom sinistre que les aviateurs américains ont, à juste raison, donné à cette chaîne montagneuse : « Les crêtes de la mort ». Lire la suite
Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.
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