Faits et dires
* Malgré les difficultés de la situation économique dans le monde et en France, le gouvernement a veillé à ce que les ressources consacrées à notre effort de défense, loin de diminuer de 1977 à 1980, ne cessent de s’accroître non seulement en valeur constante mais par rapport à la part qu’elles représentent dans la production nationale de la France.
Président Giscard d’Estaing,
TAM (Terre Air Mer), 26 juillet 1979
* Le destin de la France ne peut être séparé de celui du continent. Il est clair que la souveraineté de la France serait à tout le moins gravement menacée par la perte de liberté de ses voisins, d’une manière ou d’une autre. Qui pourrait soutenir de bonne foi qu’un conflit se déroulant en Europe s’arrêterait à nos frontières ? C’est pourquoi participer à la défense de l’Europe est une des missions essentielles des forces armées françaises liées directement à la sécurité du territoire. J’ajouterai, mais la chose va d’elle-même, voulue par la géographie et l’histoire, que la diplomatie française ne limite pas l’Europe aux portions occidentales et centrales du continent, mais qu’elle y inclut le monde méditerranéen tout entier.
M. Yvon Bourges devant la CIOR (Confédération interalliés
des officiers de réserves) à Avignon, 28 août 1979
* L’Occident dans son ensemble souffre d’une crise de confiance. Pour retrouver crédibilité et efficacité, l’Alliance atlantique doit relever le nouveau défi soviétique et en particulier moderniser d’urgence son arsenal nucléaire tactique.
M. Joseph Luns,
Bruxelles, 1er septembre 1979
* Au cours des années 1960, l’Otan se trouvait protégée par la supériorité américaine, et en 1973 encore le rapport des forces était en faveur des États-Unis dans la proportion de huit contre un… Dans la situation actuelle, il devient urgent de parer au déséquilibre en Europe sur le plan des armes nucléaires tactiques. Si rien n’est fait dans ce domaine nous nous acheminerons vers un scénario de chantage sélectif. Si la tendance actuelle se poursuit, les années 1980 pourraient être marquées par des crises graves pour tous.
Dr. H. Kissinger,
Bruxelles, 1er septembre 1979
* Un risque de conflit global découle du fait que les États-Unis considèrent le Proche-Orient comme une région où ils pourraient intervenir par la force à tout moment. Il n’est pas nécessaire de faire preuve d’une grande imagination pour comprendre que l’Europe occidentale, hérissée de fusées de toutes sortes et de missiles de croisière, jouerait le rôle d’une cible nucléaire dans le cas d’un conflit global provoqué par les États-Unis.
Sovietskaya Rossia, organe
du Parti communiste, Moscou, 9 août 1979
* Il faudra aux États-Unis de huit à dix ans pour pouvoir recouvrer un degré d’invulnérabilité de leurs forces de dissuasion basées au sol. Cette invulnérabilité sera procurée par l’introduction d’un réseau de missiles mobiles capables d’échapper aux missiles intercontinentaux de l’Union soviétique.
Rapport de l’Institut international des études stratégiques (IISS),
Londres, septembre 1979
* La République fédérale d’Allemagne (RFA) ne veut pas devenir une puissance nucléaire. Il n’est pas question pour elle de participer, même financièrement, à une force atomique franco-allemande.
Hans Apel, ministre ouest-allemand
de la Défense, 4 septembre 1979
* Le Japon, en tant que l’une des plus puissantes démocraties industrielles du monde, doit avoir un sens de la responsabilité internationale dans l’élaboration de sa politique de défense.
M. Yamashita, directeur
de l’agence de Défense, Tokyo, 10 août 1979
* Le président Carter a décidé la suspension jusqu’en 1981 du retrait des troupes américaines stationnées en Corée du Sud. Cette décision est justifiée par le fait que la puissance militaire de la Corée du Nord est plus grande qu’on ne le pensait à l’origine. Le retrait des 32 000 soldats américains basés en Corée du Sud devait s’achever en 1981. 3 500 d’entre eux ont été rapatriés l’an dernier.
Agence Reuter,
Washington, 20 juillet 1979
* L’armée de l’air américaine a lancé avec succès le premier Cruise missile expérimental. L’essai a eu lieu au-dessus du polygone de l’Utah. C’est le premier d’une série qui devrait permettre au Pentagone de choisir entre le missile construit par Boeing Aerospace et celui de General Dynamics, celui-là même qui vient d’être lancé.
AFP, Washington, 18 juillet 1979