Défense dans le monde - Après le nouveau coup d'État en Afghanistan - Le Sahara occidental et le désengagement mauritanien - La Grèce : problèmes actuels de défense - États-Unis : un système d'armes antisatellites - Canada : programme d'équipement et défense du Grand Nord - The Military Balance 1979-1980
Le coup de théâtre qui a marqué l’accession d’Hafizullah Amin à la tête de l’État, du gouvernement et de l’armée afghans s’est produit dans la plus grande confusion. Quelles en sont finalement les raisons et la portée ?
Il semble bien que les raisons soient personnelles. Même si l’échec de la politique de M. Taraki était patent, son remplacement par M. Amin n’est pas vraiment de nature à résoudre les problèmes. Le nouveau président est un partisan « dur » de la révolution et de l’alignement sur le modèle soviétique (tout au moins jusqu’à maintenant). La libération de quelque 200 prisonniers politiques et l’amnistie octroyée à ceux qui se sont volontairement exilés sont des concessions tactiques, dont le but est de faire accepter la révolution et le nouveau régime ; d’ailleurs les principaux chefs de la résistance ne s’y sont pas trompés et ont refusé toute négociation avec le nouveau gouvernement. L’ambition de M. Amin, reconnu comme l’homme fort du nouveau régime, a été l’élément moteur des récents événements ; même si la surprise a joué dans les deux camps, l’initiative est restée à celui qui – pressentant peut-être l’intention des Soviétiques de changer l’équipe en place – a saisi l’occasion et bénéficié d’une certaine chance : il avait d’ailleurs su placer aux postes clés des forces armées des hommes qui lui étaient acquis. Apparemment, les calculs de M. Amin étaient bons.
Les conséquences immédiates de ce changement de têtes sont minces : M. Taraki, mort ou vivant, ne dirigeait plus vraiment et avait perdu la confiance des Soviétiques – lesquels, ne l’oublions pas – contrôlent à la fois l’économie et l’armée. Les quelques concessions faites à Moscou pour retrouver les faveurs de la population n’ont pas fait illusion et les dirigeants soviétiques sauront exiger des résultats plus probants ; les félicitations adressées à M. Amin se sont accompagnées d’un bruit de bottes significatif à la frontière. Tout reste donc à faire en ce qui concerne l’URSS.
Il reste 93 % de l'article à lire
Plan de l'article