Défense en France - Les débats parlementaires sur l'exécution et l'actualisation de la loi de programmation militaire
L’Assemblée nationale a ouvert ses travaux, le 2 octobre, par un débat sur l’exécution et l’actualisation de la loi du 19 juin 1976 portant approbation de la programmation militaire pour les années 1977-1982. Dans notre chronique du mois d’août dernier nous avions donné les grandes lignes du rapport que le ministre s’apprêtait à déposer devant le Parlement ; nous n’y reviendrons aujourd’hui que pour en examiner deux points essentiels, qui ont d’ailleurs donné lieu aux débats les plus animés : l’effort nucléaire de la France et l’avenir de ses forces de dissuasion, ainsi que le changement de référence pour apprécier l’effort que le Gouvernement s’est engagé à faire au profit de notre défense.
Constatant que le monde est toujours aussi incertain et dangereux, après avoir évoqué dans sa déclaration au Parlement, « l’apparition d’armes nouvelles, le renforcement de certaines puissances militaires, les conflits régionaux qui endeuillent encore trop de parties du monde », le ministre a estimé cependant que n’étaient pas constitués « des facteurs pouvant conduire à mettre en cause les fondements de notre sécurité qui reste essentiellement garantie par la dissuasion nucléaire ». La signature du second accord SALT, a-t-il souligné, rend plus nécessaire encore de compter d’abord sur nous : « plus nettement que jamais notre concept de défense apparaît adapté aux réalités de la situation internationale ».
L’accroissement de la précision de certains missiles balistiques – il s’agit évidemment du missile soviétique mobile SS-20 – ne diminue pas la crédibilité de notre capacité de dissuasion. La menace est certes aggravée par une meilleure aptitude à détruire nos capacités de frappe en premier en s’en prenant aux bases connues de notre arsenal nucléaire, mais notre capacité de frappe en second demeure intacte – et c’est l’élément-clé au point de vue de l’adversaire – grâce à deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) en patrouille permanente à la mer qui seront renforcés dès l’an prochain par un 3e SNLE en patrouille une grande partie de l’année, avec possibilité, en cas de crise, de mettre un 4e sous-marin « en posture » dans des délais rapides.
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