Faits et dires
* Berlin est le bastion des libertés et le symbole du droit et de la justice… Si les circonstances l’exigeaient la France comme par le passé apporterait sa contribution à la sécurité de Berlin. Son droit mais aussi son devoir le lui commanderaient. Un devoir politique, un devoir moral, un devoir humain… La liberté de Berlin, c’est aussi la nôtre.
Président Giscard d’Estaing
à Berlin, le 27 octobre 1979
* Je ne crois pas qu’il faille opposer une stratégie anti-forces à une stratégie anti-cités car je ne pense pas que la destruction de nos forces épargnerait nos cités. Le potentiel économique et militaire d’un pays est lié à ses villes… L’essentiel est que notre force de dissuasion constitue une menace réelle pour un agresseur, ce qui demeure vrai même si les forces adverses s’accroissent. L’insistance de certains à englober nos forces nucléaires dans des accords futurs est bien la preuve que leur importance est reconnue.
M. Yvon Bourges
devant le Sénat, le 23 octobre 1979
* Le gouvernement français n’envisage pas dans un avenir proche d’inscrire dans la panoplie française la bombe à neutrons : celle-ci est en effet une arme de théâtre d’opérations, donc liée à l’acceptation de la bataille, notion opposée à celle de la dissuasion.
M. Yvon Bourges devant la Commission
des Affaires étrangères du Sénat, le 12 octobre 1979
* L’association du traité de l’Atlantique souligne la nécessité pour les pays de l’Otan d’accroître leur budget de défense et de faire face au défi nucléaire soviétique en Europe en déployant des moyens de dissuasion adéquats. En revanche, un consensus n’a pu se dégager pour approuver le traité SALT II (Traité de limitation des armes stratégiques).
ATA (Association du Traité de l’Atlantique),
réunion de Washington, 13 octobre 1979
* Au cas où le Sénat américain ne ratifierait pas le traité SALT II certains pays européens pourraient se tourner vers l’URSS (République soviétique), affaiblissant du même coup la position de l’Otan et offrant à la propagande soviétique un incroyable avantage.
Président Carter, Washington, le 12 octobre 1979
* Si l’Otan venait à paraître peu désireuse ou incapable de réagir à des menaces de guerre nucléaire dans les limites de la zone européenne, ce que l’absence de forces de théâtre suffisantes manifesterait à l’évidence, les Soviétiques auraient là une belle occasion d’exercer des pressions politiques de grande envergure.
Zbigniew Brzezinski
devant l’ATA, le 10 octobre 1979
* Le danger auquel nous risquons de nous heurter au cours des années 1980 ne proviendrait pas d’un éventuel décrochage des États-Unis en Europe occidentale mais d’une erreur de calcul de la part des Soviétiques aux yeux desquels l’Alliance, pour n’avoir pas évolué au même rythme que l’environnement stratégique, aurait failli à sa propre tradition et à ses propres desseins.
Brzezinski, ibid.
* En raison de leurs implications redoutables et de leur coût, les armes nucléaires posent aux gouvernements démocratiques des problèmes d’une difficulté particulière. Mais dans les conditions de l’Europe d’aujourd’hui, la nécessité de disposer d’instruments de dissuasion est inéluctable.
Mme Margaret Thatcher
à Luxembourg, le 18 octobre 1979
* À moins qu’elle ne soit accompagnée d’une augmentation de la capacité conventionnelle de l’Alliance dans des proportions qui ne sont guère envisageables étant donné les questions de coût ou d’effectifs, un abandon de la capacité nucléaire propre laisserait l’Alliance pratiquement sans défense.
Francis Pym, secrétaire d’État à la Défense,
à Blackpool, le 9 octobre 1979
* Je souhaite que nous parvenions à définir rapidement et clairement nos propres positions au sein de l’Otan et qu’ensuite nous engagions, dès le printemps prochain, les négociations auxquelles nous a invités M. Brejnev. (Référence aux propos tenus par le président soviétique à Berlin-Est).
Hans Appel, ministre de la Défense à Radio Brème,
le 13 octobre, AFP (Agence française de presse)
* Les propositions que vient de faire l’URSS ont pour objet de donner un coup d’arrêt à une course aux armements effrénée. Les Occidentaux doivent reconnaître le fait qu’il n’y a pas d’alternative raisonnable à la coexistence pacifique.
Alexi Kossyguine, Moscou, le 15 octobre 1979
* Nous souhaitons un environnement international pacifique mais cela est impossible face à l’hégémonisme. Où sont les signes de détente ?
Président Hua Guofeng à Pékin, le 7 octobre 1979,
avant sa tournée en Europe
* Nous ne pouvons compter sur une victoire assurée par nos armes nucléaires, leur développement n’ayant d’autre but que de briser le monopole nucléaire des superpuissances dans une stratégie défensive.
Maréchal Xu Xiangqian, ministre chinois de la Défense
in Le Drapeau rouge, cité par Le Monde du 26 octobre 1979
* La présence de 41 000 militaires des pays communistes sur le continent africain représente une menace pour les intérêts des États-Unis et de l’Afrique, quelle que soit la raison de leur présence.
Sous-secrétaire d’État David Newson
devant le Congrès, le 18 octobre 1979
* L’Armée américaine n’est pas parvenue au cours de la dernière année fiscale (se terminant le 30 septembre dernier) à recruter un nombre suffisant de volontaires. L’Armée de terre a été la plus touchée : elle n’a pu recruter que 142 000 hommes alors qu’elle s’était fixé un objectif de 158 000. C’est la première fois que de telles difficultés de recrutement apparaissent depuis la suppression du service obligatoire, en 1973.
Statistiques du Pentagone, AFP, le 19 octobre 1979
* Les dépenses militaires soviétiques ont totalisé 140 milliards de dollars en 1977 contre 101 Mds pour les États-Unis. Les dépenses militaires américaines, en dollars constants, ont été en déclin régulier depuis 1973 alors que celles de l’URSS progressaient de 3 % annuellement.
Rapport de l’ACDA (Agence américaine
pour le contrôle des armes et le désarmement), AFP, le 13 octobre 1979