Revue des revues
Cette chronique nouvelle a pour but de signaler aux lecteurs de la Revue des articles qui constituent un grand débat en cours ou qui ont une certaine valeur permanente, justifiant que, malgré le temps écoulé depuis leur parution, on ait intérêt à s’y référer.
Dans cet esprit, il y a d’abord lieu de signaler les n° 1 et 2 (septembre et octobre 1979) du volume III du Defense Bulletin de l’Agence d’autodéfense japonaise. Le premier donne une évaluation de l’opinion de ce pays sur ses forces d’autodéfense d’après des sondages effectués en décembre 1978, sur 3 000 citoyens de 20 ans et au-dessus, montrant une nette progression de l’intérêt porté aux problèmes de défense, et un courant d’opinion pour l’augmentation du budget militaire, bien que les femmes et les jeunes soient encore peu motivés. 76 % des personnes consultées sont favorables à la force d’autodéfense contre 69 % en 1975. Le deuxième numéro est le livre blanc japonais sur la défense qui fait une analyse de la situation internationale vue sous le jour d’un accord américano-soviétique pour éviter une guerre nucléaire, avec un équilibre stratégique se modifiant au profit de l’Union soviétique. Le Japon considère que l’emploi de la force militaire est l’ultime recours en cas d’échec de la dissuasion, mais est aussi le moyen d’appuyer une action politique. Le livre analyse les forces situées autour du Japon et au Japon, ainsi que la politique de défense japonaise qui repose principalement sur des accords avec les États-Unis, en mettant l’accent sur la nécessité de surveiller en permanence les activités maritimes et aériennes autour de l’archipel, d’empêcher tout débarquement et de maintenir les communications maritimes nécessaires à la vie de la nation. Ce livre blanc se termine par une étude rapide sur l’esprit de défense du peuple japonais.
Dans la revue International Affairs, organe du Royal Institute of International Affairs (Oxford University Press), deux articles concernent la défense. Dans le premier, Lord Chalfont, ancien ministre travailliste des Affaires étrangères de Grande-Bretagne, demande au sénat américain de rejeter l’accord SALT II ou de subordonner sa ratification à des conditions draconiennes et à une forte augmentation du budget militaire américain. Il considère que SALT II concerne également l’Europe occidentale, qui ne peut être défendue si les États-Unis ne sont pas libres et forts. Mais surtout Lord Chalfont se demande si le concept de la « destruction mutuelle assurée » est périmé. Au lieu d’un blocage nucléaire, va-t-on vers une doctrine d’emploi antiforces ? Les Soviétiques se dotent des moyens d’une première frappe qui transformerait en suicide des représailles américaines. Les concessions du président Carter ont d’ailleurs affaibli la crédibilité d’emploi de l’arme nucléaire pour défendre l’Europe. « La signification réelle de SALT II… est, dans une très large mesure, dans la perception que l’on peut avoir de la persistance de la résolution américaine à agir comme le leader et le protecteur du monde libre. Cette résolution est, pour le moins, mise en doute dans le cœur et l’esprit de beaucoup d’Européens, et le même doute peut commencer à germer dans l’esprit des Soviétiques ».
Il reste 76 % de l'article à lire