Défense en France - Le progrès technique et la conception des armes de la défense de l'an 2000
Il faut de cinq à dix ans pour concevoir et développer un système d’armes et la durée de vie moyenne d’un tel système est d’au moins vingt ans, c’est dire que les armes qui seront inscrites à la loi de programmation appelée à succéder en 1983 à celle actuellement en vigueur seront celles de l’an 2000.
Les systèmes d’armes possibles entre lesquels le Gouvernement devra faire un choix font actuellement l’objet de recherches et d’études dans les diverses directions spécialisées de la Délégation générale pour l’armement (DGA) et, à l’échelon du ministre, au Centre de prospective et d’évaluations. Précisons d’emblée que la présente chronique ne saurait engager en rien aucune instance de la Défense, même si elle se nourrit d’idées qu’ont pu lui inspirer certains entretiens avec l’un ou l’autre de ses représentants.
La réflexion sur la défense à l’horizon 2000 fait surgir immédiatement une foule de questions auxquelles il serait présomptueux de donner une réponse péremptoire. Qu’en sera-t-il par exemple dans vingt ans de la construction européenne ? Une nouvelle direction soviétique aura-t-elle renoué le dialogue avec les États-Unis ? Et la Chine ? Comment auront évolué les deux Allemagne ? Quelles nouvelles puissances nucléaires se seront révélées ? Cette prolifération de l’arme atomique n’aura-t-elle pas rendu ce monde encore plus dangereux ? N’aura-t-elle pas modifié la perception traditionnelle que les peuples ont de la dissuasion ? S’il y a, par exemple, emploi d’une arme nucléaire par l’une ou l’autre de ces nouvelles puissances nucléaires, en résultera-t-il une peur accrue, consolidant la dissuasion, ou au contraire une familiarisation du monde avec cette idée dangereuse qu’après tout les armes nucléaires sont des armes comme les autres ?
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