Faits et dires
* La France doit conduire une action pour la paix. Cela n’exclut pas la loyauté envers les alliances, ni la fermeté dans nos positions. C’est ce que nous avons prouvé par nos interventions en Afrique lorsque certains pays de ce continent étaient menacés de déstabilisation. Nous devons rechercher patiemment, avec réalisme, sans illusions, ce qui peut être fait pour atténuer la tension internationale.
Président Giscard d’Estaing,
à Baume-les-Dames, le 1er février 1980
* Si la France entend rester fidèle à ses alliances, elle estime que son rôle est d’explorer sans relâche les moyens de réduire la tension internationale. Elle le fait sans illusions ni complaisance, en veillant soigneusement à garantir sa propre sécurité et sans ignorer les responsabilités encourues.
Président Giscard d’Estaing
à la New Delhi, le 26 janvier 1980
* Toute situation résultant de l’emploi de la force dans les relations internationales et d’interventions ou d’ingérences dans les affaires intérieures d’États souverains est inacceptable.
Communiqué commun franco-indien, le 27 janvier 1980
* La crise actuelle est de nature à déclencher un processus qui, de proche en proche, et quelles que soient les intentions, pourrait avoir pour le monde les plus graves conséquences. La France et la RFA (République fédérale d’Allemagne) tiennent à réaffirmer dans ces circonstances leur fidélité à l’alliance atlantique et leur détermination d’en honorer les engagements.
Déclaration commune franco-allemande,
à Paris, le 5 février 1980
* Les événements intervenus en Afghanistan ont porté atteinte à la politique de détente, politique à laquelle la France est attachée d’une manière sincère mais non inconditionnelle.
Conseil des ministres du 9 janvier 1980
* Toute tentative déclenchée par une force extérieure de s’assurer le contrôle de la région du golfe Persique sera considérée comme une attaque contre les intérêts vitaux des États-Unis. Elle sera repoussée par tous les moyens nécessaires, y compris par l’emploi de la force armée.
Président Carter, le 23 janvier 1980
* Les États-Unis prennent actuellement des dispositions en vue de l’utilisation par leurs forces, d’installations aériennes et navales clés dans la région nord-est de l’Afrique et du Golfe.
Président Carter, discours sur l’état de l’Union,
le 25 janvier 1980
* Les États-Unis ne disposent pas de ressources suffisantes pour défendre seuls le Golfe. Il leur faut la coopération des pays de la région et d’autres tributaires du pétrole du Proche-Orient.
Président Carter à la presse, le 30 janvier 1980
* La protection de l’approvisionnement occidental en pétrole venant du Proche-Orient ne devrait pas faire partie des missions de l’alliance atlantique. Il appartient à tous les États de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et aussi aux pays en voie de développement de garantir leur approvisionnement en énergie.
M. Mans Appel, ministre ouest-allemand de la Défense,
interview au « Général Anzeiger », le 1er février 1980
* Dans de telles circonstances la Chine doit se renforcer, tout comme les États-Unis et les autres pays du monde. Nous devons nous unir et prendre des mesures sérieuses contre l’hégémonisme soviétique.
M. Deng Xiaoping au secrétaire américain à la Défense,
Harold Brown, le 24 janvier 1980
* L’Union soviétique (URSS) préconise résolument de consolider et de multiplier tout ce que les efforts collectifs des pays grands et petits, ont créé de positif en Europe au fil des années. Nous persévérerons dans la politique de paix et d’amitié entre les peuples. La détente a toutes les chances de demeurer la tendance déterminante dans les relations entre les États.
Léonid Brejnev à la Pravda, le 13 janvier 1980
* La valeur et la crédibilité de la dissuasion française sont telles qu’aucun agresseur ne saurait aujourd’hui les sous-estimer. Mais il aurait été d’autant plus grave de ne pas entreprendre un effort important pour l’armement conventionnel que les situations de crise survenant dans le monde et dont aucune ne saurait nous laisser indifférents, ne relèvent pas, par leur nature même, de la dissuasion nucléaire.
M. Yvon Bourges, Compiègne le 4 février 1980
* Le Gouvernement proposera à l’Assemblée nationale un débat sur la défense, lors de la session de printemps, débat qui devrait être l’occasion de connaître le choix des responsables français pour les prochains types d’armes nucléaires nouvelles.
Le Monde, 19 janvier 1980
* Il convient de prendre les dispositions nécessaires pour éviter la diminution du nombre des régiments parachutistes de l’Armée de terre afin de conserver la disponibilité de cet important instrument de la défense française.
Communiqué de l’Élysée, le 24 janvier 1980
* Il ne peut être question de créer une force nucléaire franco-britannique en dehors de l’Otan.
Ministère britannique de la Défense, le 29 janvier 1980
* Les états-majors britanniques envisagent en cas de guerre d’utiliser des armes chimiques contre l’URSS bien que leur emploi ait été banni depuis 1925. Ils redoutent en particulier l’efficacité des armes chimiques soviétiques qui contraindraient les pays de l’Otan à réagir avec des armes nucléaires, transformant une éventuelle confrontation en un désastre universel.
The Observer, le 27 janvier 1980
* Le Pentagone a décidé de poursuivre le développement d’un système de communications radio capable de résister au brouillage ennemi : le Joint Tactical Information Distribution System.
Washington, 1er février 1980,
AFP (Agence française de presse)
* Le secrétaire d’État américain, Cyrus Vance, est convaincu que le traité SALT II (Traité de limitation des armes stratégiques) sera finalement ratifié par le Sénat américain. Sans cette ratification la capacité des États-Unis à surveiller les futures forces stratégiques soviétiques serait compromise.
Washington, le 2 février 1980, AFP