Revue des revues
• Dans son numéro de février 1980, la revue américaine Armed Forces Journal publie un article de M. R. James Woolsey, ancien sous-secrétaire à la Marine, sur le service militaire aux États-Unis. Cet article montre que ce pays va se poser un problème majeur dans les années 1980 en ce qui concerne les effectifs militaires. Actuellement, les réserves disponibles de l’Armée de terre sont squelettiques, et aucune des armées n’atteint le niveau de recrutement qui lui a été fixé. Chose plus grave, la démographie est telle que la source sera diminuée d’un quart vers 1990. Il faudra alors attirer au métier militaire un sur trois des jeunes hommes en âge de servir.
On va donc vers l’échec du système du volontariat, échec rendu plus probable par certaines maladresses. Par exemple, en réduisant le personnel civil des arsenaux de la marine, on est conduit à faire travailler 70 heures par semaine les équipages des bâtiments en réparation, et les marins ne rengagent pas. Les soldes n’ont pas suivi l’inflation et il faudrait porter de 42 % à 50 % la proportion du personnel de carrière sous-officier, ce qui réduirait de 70 000 les besoins annuels du recrutement et permettrait de retarder de 10 ans le retour à la conscription. Ce retour ne dispensera d’ailleurs pas d’un corps très solide de sous-officiers.
• La Military Review est la revue publiée par le « US Command and General College » de Fort Leavenworth, Kansas, équivalent de notre École supérieure de guerre (ESG). Dans son numéro de janvier 1980, le major Edward W. Ross montre que l’on retrouve actuellement, dans la manière dont le gouvernement chinois a mené les conflits récents, le canevas identifié en 1978 par Steve Chan dans la revue World Politics. Il existe ainsi 5 phases, chacune comportant des actions spécifiques destinées à faire pression sur l’adversaire et lui faire adopter un certain comportement. La première phase est un « sondage » (probing). On passe ensuite à la phase d’avertissement (warn), qui se traduit par des déclarations belliqueuses explicites, une grande activité diplomatique et des campagnes de presse. Vient ensuite la phase de « démonstration » qui commence par une attaque militaire limitée dans son ampleur et sa durée, suivie d’une accalmie permettant à l’adversaire de refaire son appréciation de situation. Si nécessaire, on passe à la phase d’attaque par une opération terrestre de grande envergure destinée à détruire les forces adverses. Une phase de « détente » peut survenir à tout moment, quand Pékin veut marquer la volonté d’arriver à un accord.
Il reste 84 % de l'article à lire