Défense en France - Controverses à propos de l'arme nucléaire tactique
Avec le premier départ en patrouille, le 3 mai dernier, du 5e sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE), Le Tonnant, la capacité de frappe stratégique de notre pays s’accroît de 16 mégatonnes (soit environ 1 000 fois la puissance de l’explosion qui détruisit Hiroshima en 1945) et il va pouvoir disposer la plupart du temps de 3 sous-marins en opération. À elle seule, cette constatation suffirait à prouver que l’effort nucléaire militaire de la France ne s’est pas relâché depuis 20 ans.
A fortiori si l’on ajoute à cela que le 1er groupement de missiles stratégiques du plateau d’Albion commence à recevoir le missile mégatonnique S3 et qu’en 1985, un 6e SNLE, L’Inflexible, qui sera le premier à être doté du système d’armes M4 à têtes nucléaires multiples, entrera en service. Enfin, 4 des premiers SNLE seront modernisés par la suite et recevront aussi le M4, ce qui multipliera par 6 le nombre des objectifs susceptibles d’être traités par notre force océanique stratégique.
On sait par ailleurs que le gouvernement s’apprête à faire choix d’une nouvelle composante pour notre force nucléaire stratégique, probablement sous la forme d’un missile balistique mobile, et qu’une partie des avions Mirage IV seront rénovés pour rester en service dans les années 1990 et seront armés du missile nucléaire ASMP (Air-sol moyenne portée), ce qui leur donnera un surcroît de portée et diminuera leur vulnérabilité vis-à-vis de la défense aérienne adverse.
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