Faits et dires
* Toute attaque nucléaire sur le sol de la France appellerait automatiquement une riposte stratégique nucléaire.
* À partir de 1992 se pose le problème du remplacement de certaines composantes de notre armement nucléaire stratégique. C’est pourquoi il a été décidé au cours du dernier conseil de défense d’entreprendre la préparation d’un lanceur stratégique mobile.
* En ce qui concerne l’arme à rayonnement renforcé, j’ai pris en conseil de défense, en décembre 1976, la décision d’étude de faisabilité de cette arme. Ces études ont abouti à sa préparation. Les premières expériences ont été réalisées. La décision de production pourra être prise à partir des années 1982-1983 dans la conformation actuelle de cette arme ; deux ans plus tard si l’on souhaite une conformation différente.
* La France est directement concernée par la sécurité des États européens voisins. L’intérêt de cette affirmation est de rester telle quelle. Il y a dans les affirmations sur la défense, et en particulier sur l’emploi de certains moyens précisément, des indications qui doivent être données sous une forme qui permette à l’interlocuteur éventuel de se poser lui-même un certain nombre de questions.
* La réduction de la durée du Service national dans l’état d’insécurité du monde actuel serait comprise comme un abandon ou une démission de la France.
* Je ne laisserai pas démolir l’Armée de terre française. Pour moi cette décision est irrévocable.
Le président Giscard d’Estaing,
au cours de sa conférence de presse du 26 juin 1980
* Pas de défense nationale sans participation de la Nation. Le Gouvernement est attaché au Service national basé sur la conscription universelle et obligatoire.
M. Yvon Bourges, devant la Commission de la défense,
à l’Assemblée nationale, le 19 juin 1980
* M. Léonid Brejnev s’est déclaré disposé, lors des entretiens germano-soviétiques à Moscou, à engager des négociations avec le gouvernement des États-Unis sur la limitation des missiles eurostratégiques, avant même la ratification des accords SALT II (Traité de limitations des armes stratégiques) mais les engagements qui pourraient résulter de telles négociations ne pourraient entrer en vigueur qu’après la ratification des SALT II.
Chancelier Helmut Schmidt,
devant le Bundestag, le 3 juillet 1980
* Il convient de prendre en considération l’offre soviétique de négocier sur la limitation des missiles de moyenne portée en Europe. Je présume que les Soviétiques étaient sincères en faisant leur proposition. Il est cependant trop tôt pour dire si les conditions en sont acceptables ou non.
Président Carter, en Géorgie, le 5 juillet 1980
* Malgré les points chauds dans le monde il n’y a pas de danger de guerre immédiat. Nous proposons de discuter de toutes les armes stratégiques en Europe : celles déjà installées par les Américains et par nous-mêmes et celles dont l’installation est prévue. Mais si nous voulons plus tard écarter tout danger, il faut également parler des armes des pays de l’Europe occidentale.
Vadim Zagladine, du Comité central du PC soviétique,
au micro de RTL, le 5 juillet 1980
* L’URSS lance un appel aux pays occidentaux pour qu’ils renoncent à la fabrication de la bombe à neutrons. Le fait de créer en Europe occidentale une arme de conception tout à fait nouvelle risquerait de rompre l’équilibre qui s’est établi dans cette région. Avec cette arme, l’Europe entamera une nouvelle étape de la course aux armements au lieu de pencher vers le désarmement et la détente militaire.
Agence soviétique Novosti, le 4 juillet 1980
* Les États-Unis viennent de faire un pas important vers le rétablissement du service militaire obligatoire en décidant de recenser dès juillet 4 millions de jeunes Américains âgées de 19 et 20 ans. Le Kenya a accepté d’accorder des facilités à l’armée américaine : accès aux installations du port de Mombasa et à certaines bases aériennes.
Département d’État, 27 juin 1980
* Le président malgache, Didier Ratsiraka, veut organiser fin 1981 ou début 1982 une conférence internationale à Antananarivo en vue d’élaborer une convention visant à faire de l’océan Indien une zone de paix. Il l’a annoncé le 15 juin, à l’occasion du 5e anniversaire de la révolution malgache. Il a ensuite confirmé son initiative dans un télégramme au secrétaire général de l’ONU, Kurt Waldheim.
* Au 17e Sommet de l’OUA (Organisation de l’union africaine) à Freetown une résolution a été adoptée à l’unanimité demandant que Diego Garcia soit restituée à l’île Maurice et que son caractère pacifique soit maintenu.
* Il n’est pas question actuellement d’un partage des tâches avec les États-Unis pour surveiller la route du pétrole, car la France n’a aucune organisation qui suppose le partage. Qui dit politique indépendante dit absence de tâches coordonnées. Toutefois nous avons un intérêt commun qui est celui du trafic maritime et, si une menace quelconque s’exerçait, il est possible qu’à ce moment-là nos gouvernements décident d’une action coordonnée.
Contre-amiral Lejeune, commandant des forces maritimes françaises
dans l’océan Indien, le 28 juin 1980