Le dialogue Nord-Sud et la réduction des inégalités
Dans le cadre du projet « Horizon 90 » le Conseil des Relations extérieures de New York a commandé une série d’études à différents experts. Ce volume, paru aux États-Unis en 1978, s’intègre dans l’ensemble de réflexions visant à lancer une action directe dans le but d’éliminer l’extrême pauvreté. Il regroupe deux études au demeurant inégales.
La première se concentre sur les seuls problèmes de la pauvreté et des inégalités et expose quelques-unes des stratégies du changement propres à diminuer l’état de pauvreté qui frappe 800 millions d’habitants dans le monde. Cette approche, qui relève de la problématique des « besoins essentiels » exprimée officiellement pour la première fois par la Conférence au BIT (Bureau international du travail) sur l’emploi de 1976, appartient désormais au recueil d’actions de la plupart des organisations internationales. La seconde étude, la plus substantielle constituant ce recueil, analyse assez en profondeur les six stratégies de changement auxquelles les dirigeants du Tiers-Monde ont eu recours ces vingt dernières années et qui devraient rester d’actualité dans les années 1980. Il s’agit de la mise sur pied de coalitions de type Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ou Opaep (Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole) en vue de contrôler à la source les approvisionnements en matières premières. En présentant les différentes conditions qui ont valu à l’Opep le succès que l’on sait, l’auteur se range dans le camp de ceux qui estiment peu probable la répétition de telles coalitions. On ne devrait exclure pourtant tout regroupement susceptible de peser sur l’offre et la formation des prix. Les deuxième et troisième stratégies, celles des coalitions régionales ou mondiales (non alignés – Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement), ont la faveur du jour. Elles se situent sur des plans différents, le niveau régional étant celui de l’intégration et le niveau mondial celui des revendications. La quatrième attitude, l’alliance avec une grande puissance, fait l’objet d’études de cas (Pakistan, Cuba, Égypte et Somalie) : quant aux dernières attitudes (guerres localisées et actions violentes) l’auteur défend à juste titre à leur propos. Nul scénario ne saurait les exclure.
Cette série d’études présentées de manière claire, où figurent de nombreux faits précis et chiffrés, constitue une utile contribution à la relance des discussions relatives au dialogue Nord-Sud qui ont fait l’objet d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale à la fin de l’été 1980. ♦