Institutions internationales - Forces et faiblesses de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) - Retour de la Grèce dans l'Otan - Pour un nouvel ordre mondial de l'information
Deux questions avaient, en septembre, dominé la 35e assemblée générale du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. L’une était liée aux conséquences de l’inflation, qui sape aussi la base financière des institutions internationales ; l’autre, relative à la lutte plus ou moins ouverte que se livrent les pays économiquement développés et les nations dites du Tiers-Monde, dont certaines possèdent les richesses pétrolières. Les premiers veulent garder le contrôle qu’ils exercent sur le FMI et la Banque.
Les secondes cherchent à obtenir une certaine part de pouvoir, qu’il devient difficile de leur refuser, depuis que quelques États membres de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), dont l’Arabie saoudite, comptent parmi les principaux pourvoyeurs de fonds. Dans les derniers jours d’octobre, l’approche des élections américaines, les développements directs et indirects de la crise polonaise, la guerre irano-irakienne, etc., dominaient l’attention. Pourtant, les deux mêmes questions demeuraient présentes, et elles auraient sans doute été posées en termes brutaux si les treize pays membres de l’Opep avaient, comme prévu, célébré à Bagdad le 20e anniversaire de l’Organisation. Les chefs d’État des pays membres auraient pu se congratuler des résultats obtenus par leur coopération, en particulier au cours des 10 dernières années. En même temps, ils auraient dû prendre position sur l’avenir de l’Opep et définir leurs objectifs futurs, c’est-à-dire une stratégie à long terme.
Forces et faiblesses de l’Opep
On s’est aperçu, en 1979 et en 1980, que l’Opep en tant qu’organisation n’avait aucun pouvoir et aucun contrôle direct sur les prix. Les hausses se sont succédé de façon imprévue, à l’initiative de chaque pays. De même, tenant compte de l’incapacité de l’Opep à établir un plan commun, plusieurs pays producteurs ont décidé d’eux-mêmes de réduire leur production. Cette faiblesse menace les intérêts des pays consommateurs et, à terme, ceux de la plupart des pays producteurs. En fait, l’Opep est à la recherche d’un second souffle. Les pays exportateurs l’ont créée en septembre 1960 pour défendre leurs intérêts et, notamment, empêcher les prix du pétrole de baisser au gré des décisions des compagnies pétrolières. Durant les 10 premières années de son existence, l’Opep s’est, en quelque sorte, préparée à un retournement de la situation, qui s’est produit en 1970 avec une demande de plus en plus forte, ce qui a transformé un marché de vendeurs en un marché d’acheteurs. Les pays de l’Opep en ont profité pour atteindre individuellement et collectivement leurs premiers objectifs : la hausse des prix et la participation aux décisions concernant la production. La seconde décennie fut celle de la prise de pouvoir par les pays producteurs, laquelle s’est traduite concrètement par la hausse continue des prix et par la réduction du volume de la production. En décembre 1979, le Saoudien Yamani lança un cri d’alarme : l’Opep n’avait plus la maîtrise et le contrôle des prix, chaque pays avait découvert son pouvoir individuel et refusait de se plier aux décisions communes, qui avaient toujours été tempérées par l’Arabie saoudite. En 1980, une stratégie à long terme devait être mise en œuvre : la guerre du Chatt El Arab a tout remis en question.
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