Défense à travers la presse
• L’élection présidentielle américaine : voilà ce qui a principalement retenu l’attention des commentateurs au cours de cet automne. Avant même que soit connu l’échec de M. Carter, le bilan de son mandat, dressé systématiquement, apparaissait négatif, plaçant les États-Unis face à des choix nécessaires. Déclin ou repli ? La question est posée.
On comprend qu’en matière de défense elle concerne au premier chef les alliés de Washington. Ces derniers mois ne se sont pas écoulés sous un ciel serein, et les responsables américains en ont paru plus d’une fois assez décontenancés. Naguère forts dans l’épreuve, les États-Unis étaient-ils devenus pusillanimes au détriment des intérêts communs au monde occidental ? Dans Le Monde du 4 novembre, Michel Tatu estime qu’il ne faut pas exagérer les conséquences de la perte de prestige des États-Unis. L’image d’une Amérique impuissante ne correspond nullement à la réalité, affirme-t-il avant de poursuivre :
« Les grands efforts de réarmement aux États-Unis ont toujours résulté de pulsions temporaires plus ou moins justifiées (en 1950 après le début de la guerre de Corée, en 1960 sous l’effet d’un missile gap qui s’est révélé par la suite inexistant) : à chaque fois, ils ont provoqué un bond quantitatif et qualitatif dépassant son objet premier et assurant à l’Amérique une supériorité durable sur son partenaire… Dans les toutes prochaines années, ce sont les États-Unis qui devront subir une fenêtre de vulnérabilité tant chez eux, en raison de la faible protection des Minuteman, qu’en Europe face au SS-20. Le réarmement ne saurait pour autant tenir lieu de politique et les architectes de la diplomatie américaine devront formuler les réponses aux questions que tout le monde se pose depuis au moins quatre ans. Quelle doit être la sphère d’intérêt privilégiée des États-Unis ? Les relations avec l’URSS sont-elles à ce point fondamentales que toutes les situations doivent être examinées sous cet angle ? L’appel à la solidarité alliée ne risque-t-il pas de ressusciter l’eurocentrisme cultivé au lendemain de la guerre et de faire négliger les puissances montantes du Tiers-Monde ? Jusqu’où doit aller la politique de défense des droits de l’homme face aux impératifs géostratégiques posés par l’affrontement avec Moscou ? »
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