Défense à travers la presse
Sans doute est-ce l’un des paradoxes qui s’attachent à une défense nucléaire : la dissuasion est faite d’incertitude mais elle s’accommode de l’information. L’incertitude a trait aux scénarios, l’information porte, elle, sur les moyens qui seraient mis en œuvre et sur la détermination du pays à y recourir. C’est en considération de cela que le président Giscard d’Estaing ne s’est pas privé de parler de la plus grave de ses attributions, le mardi 18 novembre à la télévision. Une émission mise au point par la Fondation pour les études de défense nationale et le Sirpa (Service d'informations et de relations publiques des armées).
Il ne s’agissait pas d’une revue de détail de notre panoplie nucléaire mais d’une analyse des possibilités qu’elle offre pour éventuellement faire face à la menace. Bien entendu la presse ne pouvait rester indifférente. Les commentateurs les plus légers n’y ont vu qu’un spectacle, et c’est notamment le cas de l’éditorialiste du Matin de Paris (19 novembre 1980) qui, au passage, fait cette remarque :
« Il est loin le temps où la bombe atomique faisait l’objet de discussions passionnées et vigoureuses. Ici et là s’élevaient des voix courageuses contre la course aux armements, contre le complexe militaro-industriel ; elles s’indignaient des masses énormes de capitaux et de travail englouties dans la fabrication du matériel militaire quand le tiers de l’humanité crie famine. Au nom du réalisme, au regard des menaces qui pèsent sur les nations occidentales, toutes ces voix se sont subitement tues. »
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