Armée de terre - La section technique de l'Armée de terre - La camionnette tactique TRM 2000
La Section technique de l’Armée de terre (STAT)
La Section technique de l’Armée de terre (STAT), placée sous les ordres d’un officier général et implantée à Satory, dans la banlieue parisienne, a pour mission de conseiller le commandement pour tout ce qui concerne les matériels. Elle exerce son action à tous les stades de la réalisation d’un matériel, et plus particulièrement au niveau de l’évaluation.
Attributions
Dans la phase de conception et d’expression du besoin militaire, la section technique de l’Armée de terre participe aux travaux de l’État-major et des commissions consultatives permanentes.
Dans la phase du lancement du programme et de la conduite de l’étude, la STAT participe aux travaux d’élaboration de la fiche-programme, suit les études de la direction technique et exécute éventuellement les premières expérimentations d’ergonomie sur les maquettes.
Après réalisation des prototypes, elle met d’abord au point, avec la direction technique et le centre technique concerné, le programme de l’évaluation officielle ; elle suit les essais d’évaluation technique menés par la direction technique ; elle procède à l’exécution de la première partie de l’évaluation militaire, nommée expérimentation technique, et effectuée en ambiance opérationnelle ; enfin, elle rédige à l’attention de l’État-major de l’Armée de terre le rapport d’expérimentation technique qui fait la synthèse des résultats obtenus par le constructeur, la direction technique et la STAT, et propose soit l’adoption du matériel, soit son rejet, soit une nouvelle évaluation après modification.
Après l’industrialisation de la fabrication et la sortie des premiers matériels de série, la STAT poursuit la deuxième partie de l’évaluation militaire, nommée expérimentation tactique, effectuée en corps de troupe ou en école. Elle participe à la mise au point du programme et elle suit cette expérimentation sur les matériels de présérie, ou tête de série, et établit un compte rendu de synthèse.
Enfin, lors des opérations de mise en service, la STAT :
– assure la présidence de la commission logistique,
– participe à l’établissement des conditions d’admission puis, éventuellement, à la réception des premiers matériels avec le service de la surveillance industrielle de l’armement.
– participe à l’élaboration des documents techniques et aux travaux des commissions de modifications,
– apporte une aide aux premiers détenteurs de matériels.
Organisation
La STAT compte environ deux tiers de militaires et un tiers de civils.
Les militaires sont des officiers, des sous-officiers masculins et féminins d’active ou de réserve, des scientifiques et des militaires du rang du contingent. Les civils sont des ingénieurs, des techniciens, des ouvriers ou des administratifs.
La STAT est articulée, en dehors de ses services généraux, en groupements spécialisés d’expérimentation et en détachements implantés en province.
Les groupements spécialisés d’expérimentation
La plupart des groupements d’expérimentation exercent leurs activités dans des domaines couvrant les matériels spécifiques d’une arme, tels les groupements infanterie, auto-chars, artillerie-missiles, génie, transmissions, aéroportés, aviation légère de l’Armée de terre.
D’autres groupements d’expérimentation ne sont pas adaptés à une arme particulière, tels les groupements ergonomie, surveillance du champ de bataille, armes nucléaires et chimiques.
Il est rare qu’une question soit traitée par un seul groupement. En général un groupement pilote est désigné afin d’assurer la coordination de l’action des groupements intéressés, de prendre leurs avis et d’en établir la synthèse.
Les détachements
Trois détachements sont implantés à Angers, Bourges et Toulon, à proximité d’installations de la direction générale pour l’armement spécialisées dans l’évaluation d’armements de diverses catégories.
En liaison avec les groupements pilotes, ils effectuent les expérimentations qui leur sont demandées, assurent le soutien des expérimentateurs des groupements et suivent le développement des études, des fabrications et des essais conduits par les autres techniques de la direction technique des armements terrestres.
La camionnette tactique Renault TRM 2000
Le renouvellement du parc de camionnettes tactiques de l’Armée de terre doit intervenir dès la fin de l’année 1981 pour faire face à l’attrition des véhicules en service et aux besoins particuliers du système de transmissions Rita (Réseau intégré des transmissions automatiques).
Après la mise en concurrence de cinq industriels nationaux et étrangers, l’Armée de terre a procédé pendant plus d’un an à l’évaluation des modèles proposés. Elle vient d’adopter la camionnette TRM 2000 construite par la société Renault véhicules industriels (RVI).
L’expérimentation s’est déroulée simultanément à la section technique de l’Armée de terre à Satory et en corps de troupe. Elle a porté sur six véhicules et le kilométrage total des véhicules expérimentés a atteint 150 000 km effectués sur pistes, routes diverses et en tout terrain.
Caractéristiques de la camionnette
La camionnette tactique TRM 2000 est constituée d’un châssis, d’une cabine tôlée avancée, d’un plateau et d’un groupe motopropulseur lié à deux essieux moteurs. TRM signifie « Toutes roues motrices ».
Elle offre trois places en cabine et permet le transport de douze hommes en plateau. Sa charge utile est de deux tonnes et elle peut tracter une remorque de deux tonnes.
Sa consommation est de l’ordre de 23 litres aux 100 kilomètres et son autonomie dépasse 600 kilomètres. Elle est dotée d’un moteur diesel suralimenté (Turbo).
Longueur hors tout : 5,27 m.
Largeur hors tout : 2,23 m.
Hauteur hors tout : 3,10 m.
Franchissement de gué : 0,90 m.
Nombre de cylindres : 4 cylindres en ligne.
Puissance maximum : 125 chevaux à 3 200 tours/minute.
Refroidissement à eau.
La chaîne cinématique comprend un embrayage à disques, une boîte à 5 vitesses avant et une vitesse arrière, une boîte de transfert à 2 gammes (route et terrain) et des ponts à portiques et blocage différentiel arrière. La direction est assistée et les freins sont à tambours.
L’expérimentation
L’expérimentation à la section technique de l’Armée de terre a permis de tester les six véhicules expérimentaux sur les plans de l’aptitude à l’emploi, du comportement, de la robustesse et de la fiabilité. Les essais se sont déroulés comme pour le VLTT Peugeot (véhicule léger tout terrain), dont il a été rendu compte dans le numéro du mois de juin 1981, sur les terrains d’essais de Carpiane ; de Mourmelon et de Biscarosse.
Simultanément, une expérimentation a été réalisée en corps de troupe sous forme d’un vieillissement accéléré. Elle a eu pour but de détecter les déficiences et les imperfections du véhicule aux plans technique, entretien, réparations et emploi.
À la suite des remarques avancées par la section technique de l’Armée de terre et des observations recueillies par les corps de troupe, la société Renault véhicules industriels a remanié les matériels initiaux et a proposé un nouveau véhicule en mai 1980. C’est ce véhicule qui a été adopté par l’État-major de l’Armée de terre, et qui achève actuellement sa mise au point avant sa mise en service dans les formations des forces terrestres. Les premiers exemplaires de la TRM 2000 devraient être disponibles dès la fin de cette année et être affectés en priorité dans les formations Rita.
La camionnette TRM 2000 remplacera ensuite les diverses camionnettes tactiques actuellement en service dans l’Armée de terre (Dodge, Renault, Unimog).
Elle sera donc utilisée en diverses versions :
– une version transport de troupes pour le transport d’un groupe de combat de douze hommes,
– une version véhicule radio, en particulier pour l’équipement des unités Rita,
– des versions véhicules de soutien, notamment comme véhicule de dépannage dans les unités motorisées.
Le plan d’équipement prévoit la livraison de 12 000 exemplaires dont la cadence normale de production devrait être atteinte en 1983. ♦