Armée de terre - Le point sur l'Aviation l'légère de l'Armée de terre (Alat) - Le véhicule léger tout chemin Citroën A 4x4
Le point sur l’Aviation légère de l’Armée de terre (Alat)
Dans le cadre de la réorganisation de l’Armée de terre entreprise entre 1975 et 1980, l’Alat a elle aussi été l’objet de certaines transformations découlant d’un nouveau concept d’organisation retenu en 1976.
Devant satisfaire les besoins de mobilité par-dessus terrain de l’Armée de terre, grâce à l’utilisation de l’espace aérien proche du sol, de jour et de nuit, dans le cadre d’un engagement en Europe aussi bien que dans celui d’actions extérieures, l’Alat a été organisée de manière à disposer :
– dans chaque corps d’armée, d’un commandement spécialisé chargé de coordonner des actions aéromobiles menées en coopération avec les autres armes ;
– de régiments d’hélicoptères de combat composés d’aéronefs de différents types, dont l’emploi conjugué permet de rechercher le renseignement, d’attaquer les blindés et de redéployer rapidement, par héliportage, le dispositif des troupes au sol ;
– de groupes d’hélicoptères légers destinés à faciliter l’exercice du commandement.
Les missions de l’Alat
Elles sont essentiellement au nombre de quatre : combattre, renseigner, transporter et faciliter le commandement.
La mission principale est de combattre, et pour cela, de s’opposer aux chars et aux blindés adverses par des actions aéromobiles conduites aux ordres du corps d’armée et en soutien des divisions. L’Armée de terre dispose, à cette fin, de 13 escadrilles de 10 appareils antichars. Certaines d’entre elles sont équipées d’Alouette III (hélicoptères légers polyvalents français) armées de 4 missiles SS-11 (missiles antichars français) permettant le tir à 3 000 mètres. D’autres sont dotées de Gazelle 341 (hélicoptères légers polyvalents français) avec lunette de tir autorisant l’acquisition des objectifs à plus de 5 kilomètres et le guidage des missiles Hot (missiles antichars à guidage optique franco-ouest allemand) jusqu’à 4 000 m. D’autres enfin sont équipées, depuis l’année dernière, de Gazelles 342 (hélicoptères légers polyvalents français) possédant les mêmes dispositifs de visée que les précédentes, mais disposant d’une puissance accrue en vol tactique et d’équipements de navigation autonome.
Sur le plan antichar, cette action peut être complétée par l’acheminement des équipes Milan (Missile léger antichar franco-ouest allemand) des unités d’infanterie sur leurs positions de tir, au ras du sol en vol tactique, grâce aux hélicoptères de manœuvre Puma, lesquels peuvent chacun enlever un groupe à deux pièces avec ses munitions.
La mission de renseignement est assurée par les escadrilles d’hélicoptères légers des régiments d’hélicoptères de combat. Chacune d’elle peut, en une heure, renseigner sur le volume, la nature et l’attitude d’une menace adverse sur un front de 20 kilomètres, notamment grâce à la lunette stabilisée qui équipe le Gazelle de renseignement et permet de distinguer un véhicule blindé à 5 km.
La mission de transport est assurée par les escadrilles d’hélicoptères de manœuvre de type Puma. Les Puma du corps d’armée peuvent transporter 1 000 combattants sur 100 km sans recomplètement de carburant.
La mission de faciliter le commandement est normalement assurée par des hélicoptères légers mis à la disposition des commandants de zone de défense, des commandants des grandes unités et de leurs principaux subordonnés. Il faut également noter que ceux-ci peuvent disposer d’un Puma spécialement aménagé en poste de commandement pour la conduite de leurs opérations.
L’instruction dans l’Alat
La mise en œuvre et le maintien en condition des aéronefs nécessitent la maîtrise d’une vingtaine de spécialités qui sont acquises dans douze écoles différentes, civiles et militaires.
L’Armée de terre dispose en propre de cinq écoles dont l’École de spécialisation de l’Alat de Dax et l’École d’application de l’Alat de Luc-en-Provence. Ses spécialistes sont également formés dans les bases écoles de l’Armée de l’air, à l’École nationale de l’aviation civile pour les contrôleurs de la circulation aérienne, à l’École nationale de météorologie et à l’École des opérations aériennes combinées.
La formation continue des spécialistes Alat implique une adaptation permanente à l’évolution des procédés tactiques, à la technologie des aéronefs et de leurs équipements. L’objectif du nouveau cycle de formation des pilotes qui vient d’être mis au point vise à intégrer « le vol opérationnel aux instruments » dans la formation initiale, et sans allongement de la durée des stages. Ce type de vol autorise les déplacements des formations par mauvaises conditions météorologiques, à des hauteurs compatibles avec la sûreté tactique et la sécurité des vols. La mise en place de simulateurs de vol permet désormais de faciliter l’instruction des pilotes dans les différentes formations.
L’Alat, avec ses 6 000 hommes, dont la moitié d’active, ses 700 aéronefs et ses 170 000 heures de vol annuelles, dispose désormais d’une organisation à la mesure de ses missions et d’appareils de plus en plus performants, qui lui confèrent des capacités opérationnelles de haut niveau. Celles-ci sont cependant encore limitées en cas de mauvaises conditions de visibilité ou par les effets des armes adverses. C’est pourquoi l’Armée de terre consacre des efforts importants pour accroître les possibilités d’emploi de ses hélicoptères, de nuit et par visibilité réduite, tout en poursuivant l’adaptation de tactiques et d’équipements qui visent à réduire leur vulnérabilité.
Le Véhicule léger tout chemin Citroën A 4x4
Le renouvellement du parc de véhicules de complément de l’Armée de terre doit intervenir dès l’année 1982 pour faire face à l’attrition des véhicules Méhari (voitures de plein air françaises), actuellement en service.
Le véhicule de remplacement retenu est le Véhicule léger tout chemin Citroën A 4x4 (VLTC). Pendant plus d’un an, il a été expérimenté à la section technique de l’Armée de terre à Satory et en corps de troupe. L’expérimentation a porté sur dix véhicules prototypes et le kilométrage total des véhicules expérimentés a atteint 270 000 km effectués sur pistes, routes diverses et en tout terrain.
Caractéristiques du véhicule
Le Véhicule léger Citroën A 4x4 est constitué d’une plate-forme formant châssis, d’une carrosserie en tôle pliée et boulonnée et d’un groupe motopropulseur. En plus du conducteur, il offre trois places assises. Sa charge utile est de 400 kg. Sa consommation est de l’ordre de 9 litres aux 100 kilomètres et son autonomie dépasse 650 kilomètres. Il est doté d’un moteur à essence de 652 cm3.
Ses principales caractéristiques sont :
– longueur hors tout : 3,62 m
– largeur hors tout : 1,55 m
– hauteur hors tout : 1,68 m
– garde au sol en charge : 0,20 m
– poids total en charge : 1 248 kg
– puissance : 34 chevaux à 5 250 tours/ minute
– refroidissement par air.
La chaîne cinématique comprend la traction avant, un embrayage monodisque à sec, une boîte à 4 vitesses avant et une vitesse arrière, un crabotage du pont arrière et un blocage différentiel sur pont arrière.
La direction est à crémaillère et les freins à disques sur les quatre roues. Enfin, le véhicule est doté d’un convertisseur 12/24 volts pour les postes radio.
L’expérimentation
L’expérimentation à la section technique de l’Armée de terre a permis de tester les 10 véhicules expérimentaux sur les plans de la robustesse et de la fiabilité mécanique et de définir les possibilités et les limites d’emploi du VLTC Citroën. Les essais ont comporté au total 350 heures d’épreuves sévères en tout terrain, représentant 20 % du kilométrage effectué, se répartissant comme suit : 150 heures en terrain rocailleux à Carpiane, 100 heures en terrain boueux à Mourmelon, 100 heures en terrain sablonneux à Biscarosse.
Ces essais techniques, effectués dans un cadre opérationnel, ont mis en évidence les qualités foncières du véhicule, en particulier concernant sa suspension, ses possibilités mécaniques et sa mobilité générale. Ils ont en outre permis de lui apporter des améliorations et des modifications qui l’ont nettement valorisé sur les plans robustesse et fiabilité.
Simultanément, une expérimentation a été réalisée en corps de troupe, sous forme d’un vieillissement accéléré. Elle a eu pour but d’estimer le degré de fiabilité du véhicule et de détecter ses déficiences et ses imperfections dans des conditions normales d’utilisation militaire aux plans technique, entretien et réparation d’une part, et de définir ses possibilités et limites d’emploi d’autre part.
250 000 km ont été parcourus, dont 2 % sur pistes et en tout terrain. Ils ont permis de mettre en évidence les qualités de sobriété, de comportement et de capacité de franchissement du VLTC Citroën 4x4, qui reste un véhicule simple et économique, d’une très bonne mobilité générale, limitée à pleine charge par sa conception légère, sa faible garde au sol et la puissance limitée de son moteur.
Désigné comme successeur de la Méhari, ce véhicule n’est en aucun cas à considérer comme un véhicule de combat. Il sera par contre parfaitement adapté aux missions de liaison et d’instruction.
Le plan d’équipement prévoit la livraison de 5 000 exemplaires qui pourraient commencer d’arriver dans les unités dès 1982. ♦