Août/Sept 1981 - n° 413

Alors que notre ministre des Relations extérieures, M. Claude Cheysson, esquisse les lignes d'un « new deal planétaire », marqué d'un keynésianisme à l'échelle mondiale, on voit le dialogue Nord-Sud se développer grâce à une série de réunions internationales, à Ottawa en juillet, à Paris en septembre, à Cancun au Mexique en octobre, à la fin de l'année aux Nations unies. L'analyse du problème Nord-Sud que nous présente l'auteur vient donc parfaitement à son heure. Les difficultés de tous ordres ne manquent point dans un domaine où notre nouvelle diplomatie montre un grand dynamisme. Après des années d'invectives entravant l'ouverture de négociations concrètes, tous les pays prennent conscience des interdépendances qui régissent l'économie internationale, aussi bien entre le Nord et le Sud qu'entre les pays du Sud. Lire les premières lignes

  p. 7-20

L'Allemagne impériale n'avait eu qu'une brève expérience coloniale, brusquement interrompue par la première guerre mondiale, et suivie d'une longue absence. L'auteur nous montre comment, après un retour prudent, l'Allemagne fédérale mène une véritable politique africaine tendant à la stabilité dans cette région, dont elle dépend pour certaines matières premières. L'autre Allemagne a probablement des objectifs fort différents.

  p. 21-33

L'Orient est un monde complexe. La politique de la Syrie, sous la conduite des militaires du parti Baas ne s'explique que si l'on connaît la situation particulière de leur pays, la fragilité de leurs frontières, les rapports avec les frères ennemis de l'Irak et les problèmes intérieurs compliqués, comme toujours dans cette région, de difficultés religieuses.

  p. 35-49

Cet article, rédigé au terme d'un séjour sur place, éclaire plusieurs aspects de la conjoncture en Syrie et au Liban. Il complète de la sorte celui d'Elizabeth Picard sur les militaires syriens et les accords de Camp David dans ce présent numéro. Lire les premières lignes

  p. 51-63

Dans des articles précédents de Georges de Bouteiller ( « La nation islamique : une réalité géopolitique de demain ? », janvier et février 1981 ; « Après Taëf 1981 : la nation islamique » avril 1981), avait été soulevé le problème de la nation islamique, utopie ou réalité géopolitique de demain. Dans cet article, l'auteur, avec la collaboration du docteur Maurice Makramallah, coordonnateur des plans de développement à l'Union économique arabe (UEA) de 1975 à 1977, étudie les heurs et malheurs des tentatives faites par les pays arabes pour se regrouper et trouver un système d'intégration, en particulier les difficultés rencontrées par l'UEA pour la coordination des plans nationaux. Il termine cependant sur une note toute différente quand il parle du nouveau « Conseil de coopération du Golfe » qui n'a pas seulement pour but la sécurité de cette région mais la création d'un bloc économique homogène.

  p. 65-78

L'océan Indien est une zone qui retient notre attention parce que le golfe Persique y débouche et qu'une partie importante de notre trafic pétrolier l'emprunte vers le sud, pour contourner l'Afrique. L'auteur nous rappelle l'existence et le rôle que peut jouer la principale des nations riveraines, ce pays qui lui donna son nom. Dans une première partie, il étudie d'abord les relations de l'Inde avec les États voisins du sous-continent et ceux de l'océan Indien. Seront ensuite examinées les actions des superpuissances dans la zone et la montée en puissance de l'Inde sur le plan militaire.

  p. 79-93

Au sein de la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN), à côté d'un groupe axé sur la recherche de la stratégie soviétique, vient de se créer un groupe d'étude sur la stratégie chinoise composé de Michel Jan, Philippe Turquet de Beaurégard, François Godement, François Joyaux et Gilbert Padoul. Il travaille essentiellement à partir de sources originales et non à travers le prisme toujours un peu déformant des publications occidentales. Il a paru intéressant de se pencher, pour une première étude, sur les perceptions et les positions de Pékin à l'égard de la crise polonaise.

  p. 95-107

Bien des données de la situation actuelle se trouvent dans les événements qui se sont déroulés depuis 1945. Dans cet article, l'auteur nous fait remonter vingt ans en arrière, dans une des périodes chaudes des relations Est-Ouest, et même beaucoup plus loin. Au fond, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Périodiquement, les tentatives de normalisation de ces relations viennent buter contre un emploi de la force, mur de Berlin ou Afghanistan. L'intervalle de temps qui s'écoule entre deux actions de ce genre nous fait souvent oublier la véritable nature de ce que sont, pour les Soviétiques, coexistence pacifique ou détente. Lire les premières lignes

  p. 109-125
  p. 127-133

Chroniques

En confirmant le succès de M. François Mitterrand, les élections législatives [NDLR en juin 1981] ont eu une résonance qui a débordé des frontières nationales. Il appartient aux politologues d’analyser les raisons de ce succès. Mais, d’ores et déjà, celui-ci pose des problèmes qui comportent un paramètre international. Jusqu’ici, le socialisme, sous la forme de la social-démocratie, n’a assumé les responsabilités gouvernementales que dans les pays de l’Europe du Nord, à majorité non catholique, où l’influence du Parti communiste (PC) est sinon nulle, du moins très faible. Lire les premières lignes

  p. 135-138

À la veille de cet été 1981 la presse française s’est montrée plus sensible aux tumultes de notre politique intérieure qu’aux problèmes de défense. Ceux-ci, à n’en pas douter, reviendront sur le devant de la scène à l’occasion de la discussion budgétaire à l’Assemblée nationale, au cours de laquelle seront précisées les orientations futures de notre politique de défense. Lire les premières lignes

  p. 139-142

• Dans son numéro de mai-juin 1981, la revue Survival, de l’Institut d’études stratégiques de Londres publie un article de Shai Feldman, du Centre d’études stratégiques de l’Université de Tel Aviv, qui est intitulé « A Nuclear Middle East » (un Moyen-Orient nucléaire). Lire les premières lignes

  p. 143-149

Deux controverses, qui ont opposé ces derniers mois Japonais et Américains, viennent de remettre en évidence les problèmes de la politique de défense du Japon et les ambiguïtés sur lesquelles elle est fondée. Lire les premières lignes

  p. 150-153

Après la victoire du Parti socialiste aux élections de juin 1981, le gouvernement de M. Mauroy dispose à l’Assemblée nationale d’une majorité qui lui confère une totale liberté d’action pour mettre en œuvre sa conception de la Défense. Est-ce le changement ou la continuité qui l’emportera en ce domaine ? Les premières mesures prises ne fournissent pas d’indications permettant de répondre avec certitude à cette interrogation. Tout au plus serait-on tenté de dire qu’il s’agit pour l’instant d’un changement dans la continuité. Lire la suite

  p. 154-155

Dans le cadre de la réorganisation de l’Armée de terre entreprise entre 1975 et 1980, l’Alat a elle aussi été l’objet de certaines transformations découlant d’un nouveau concept d’organisation retenu en 1976. Lire la suite

  p. 156-158

La destruction de l’Eilat en 1967, par quelques missiles surface-surface, a ouvert sur mer le règne de ce nouvel armement, et plongé tous les marins du monde dans un abîme de réflexions sur les tactiques nouvelles d’attaque et de défense que ce type d’armes allait impliquer. Raisonner dans l’abstrait et concevoir, de façon purement intellectuelle, les actions à entreprendre dans ce domaine éminemment concret qu’est le combat, peut offrir bien des aléas. Quelques principes, cependant, demeurent. Lire les premières lignes

  p. 159-162

Le 34e Salon de l’aéronautique et de l’Espace, qui s’est tenu au Bourget du 4 au 14 juin, a été une manifestation d’une exceptionnelle ampleur. Plus de 750 exposants venus de tous horizons, près de 250 aéronefs de tous types présentés au sol ou en vol, ont témoigné par leur présence de la vitalité de l’industrie aéronautique et spatiale, domaine particulièrement privilégié dans un contexte économique mondial le plus souvent déprimé. Le président de la République a, lui-même, visité ce Salon. Lire les premières lignes

  p. 163-166

L’indépendance de l’Angola a été proclamée le 11 novembre 1975. Depuis cette date, la fraction de la population qui soutient le MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola) et qui est composée en grande partie par les métis et assimilados (indigènes ayant été considérés comme assimilés par les colons portugais) des villes, n’a réussi ni à contrôler toute l’étendue du territoire national ni à restaurer l’économie. Le pays, qui bénéficie d’un des potentiels les plus prometteurs d’Afrique, n’arrive ni à nourrir ses 7 millions d’habitants, auxquels il faut ajouter quelque cent mille réfugiés zaïrois, namibiens et sud-africains, ni à remettre en route les cultures industrielles. La production de café est tombée, par exemple, de 240 000 tonnes en 1974 à moins de 80 000 en 1980 ; la baisse en quantité s’est accompagnée d’une dégradation de la qualité qui favorise la concurrence sur un marché international souvent difficile. Dans le domaine minier, le diamant a retrouvé son niveau de production d’avant-guerre (un peu plus d’1 M de carats, soit 5 % de la production mondiale), le pétrole reste exploité et prospecté par des sociétés occidentales qui ont constitué des sortes de « cités étrangères et interdites », ravitaillées de l’extérieur (Gabon) et protégées, ainsi que les installations pétrolières, par des détachements cubains ; à l’instar de la Gulf Oil au Cabinda, territoire angolais enclavé dans le Zaïre et le Congo ou encore de Total et d’Elf-Aquitaine au sud de l’embouchure du fleuve Congo et au large de Luanda. En revanche, l’exploitation des mines de fer et l’extraction du minerai de manganèse ont pratiquement cessé. Le gouvernement table sur les ressources que peut lui procurer le développement de l’industrie pétrolière pour restaurer une économie dont la chute est d’autant plus sensible que les opérations de guerre avaient artificiellement entraîné, de 1960 à 1975, un essor spectaculaire. Lire les premières lignes

  p. 167-174

* La France tiendra à chacun le même langage. Un langage ferme quant à sa souveraineté, sa sécurité, ses intérêts, le respect de ses alliances. Lire la suite

  p. 175-176

Bibliographie

René Cagnat et Michel Jan : Le Milieu des Empires. Entre Chine, URSS et Islam, le destin de l’Asie centrale  ; Éditions Robert Laffont, 1981 ; 294 pages - Claude Le Borgne

C’est à une heureuse rencontre que nous devons ce livre. Deux jeunes officiers, pareillement compétents, l’esprit également vif et passionné, le corps alerte, sont en poste l’un à Moscou, l’autre à Pékin. De ces deux observatoires extrêmes, de ces deux bases d’exploration, l’un et l’autre sont attirés par cet immense et fascinant territoire qui, de la mer Noire à Vladivostok, fait à l’Asie une large ceinture où l’or et le sang se mêlent à mille couleurs, « barrage entre deux mondes » et aujourd’hui zone médiane entre les deux empires communistes. Prenant, eux aussi, en tenaille ce « Milieu des Empires », le lieutenant-colonel Jan et le commandant Cagnat nous en livrent une vue complète, riche et perspicace. Lire la suite

  p. 177-178

Christian Rudel : La liberté couleur d’œillet. Histoire du XXe siècle portugais  ; Éditions Fayard, 1980 ; 355 pages - Armand Boussarie

Raconter en moins de quatre cents pages les soixante-dix ans de l’histoire d’une nation qui la font passer de l’état d’Empire colonial à la dimension du globe, à celui d’une modeste République européenne est une tâche difficile. Elle exige de ne s’attarder nulle part, de schématiser situations, actions, acteurs, de s’abstenir d’une réflexion en profondeur sur les événements et les hommes, le poids respectif des facteurs proprement nationaux et mondiaux. Lire la suite

  p. 178-179

Henri Amouroux : Le peuple réveillé. Juin 1940-Avril 1942  ; Éditions Robert Laffont, 1979 ; 548 pages - Gérard Vaillant

Ce livre est le quatrième de la série que l’auteur consacre à « la grande histoire des Français sous l’occupation ». Son propos est de nous expliquer la genèse de la Résistance et de nous faire revivre les conditions difficiles de cette naissance. Lire la suite

  p. 179-180

Revue Défense Nationale - Août/Sept 1981 - n° 413

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Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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