Marine - Missile surface-surface
La destruction de l’Eilat en 1967, par quelques missiles surface-surface, a ouvert sur mer le règne de ce nouvel armement, et plongé tous les marins du monde dans un abîme de réflexions sur les tactiques nouvelles d’attaque et de défense que ce type d’armes allait impliquer. Raisonner dans l’abstrait et concevoir, de façon purement intellectuelle, les actions à entreprendre dans ce domaine éminemment concret qu’est le combat, peut offrir bien des aléas. Quelques principes, cependant, demeurent.
Dans l’histoire de la guerre sur mer, l’avantage de la portée des armes a quasiment toujours été déterminant. Seules la vitesse et la manœuvre ont pu parfois contrebalancer cet avantage. La course à la portée se matérialisait, à l’époque du canon, par des calibres de plus en plus impressionnants, mais nécessitant des plateformes de tir de plus en plus lourdes : les tourelles quadruples de 380 mm du Richelieu et du Jean-Bart (cuirassés de la Marine nationale française) pesaient le poids d’un escorteur rapide d’aujourd’hui…
L’apparition des porte-avions, durant la dernière guerre, a bouleversé cette hiérarchie des mastodontes : une allonge de plusieurs centaines de kilomètres, doublée d’une capacité de délivrance « intelligente » des armes, a changé totalement les paramètres du combat et déclassé en particulier le gros obus, dont le point de chute à 30 000 mètres est irrémédiablement figé au départ du coup. Le missile surface-surface va-t-il à son tour bouleverser les idées acquises et remettre en cause la hiérarchie des valeurs du jour ?
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