Institutions internationales - Vers un renforcement de l'Otan - Échecs à Genève et à Nairobi - Nouvelles difficultés européennes
La tension russo-polonaise continue à se développer selon une courbe sinusoïdale dont les mouvements sont fonction de facteurs politiques et économiques, tandis que l’URSS se réfère toujours au Pacte de Varsovie pour s’opposer à des changements qui affecteraient le régime lui-même. La capture d’une vedette iranienne par un commando monarchiste a montré que l’opposition à Khomeiny est plus diversifiée qu’on ne le pensait : les différentes tendances politiques restent séparées les unes des autres par des divergences fondamentales, cependant que dans certaines régions les mouvements centrifuges paraissent s’organiser.
L’incident aérien américano-libyen a illustré l’aggravation des rapports entre les deux pays, en même temps que les conséquences de l’anarchie qui règne à propos de la délimitation des eaux territoriales. Ces trois événements de la fin de l’été ont maintenu la tension qui régnait quelques semaines auparavant. Mais un autre problème a surgi. Les États-Unis avaient déjà obtenu de certains pays européens qu’ils acceptent l’installation sur leur territoire de fusées Pershing II et de Cruise-missiles pour compenser en partie le déploiement des SS-20 soviétiques. En décidant de fabriquer la bombe à neutrons, le président Reagan a introduit un facteur nouveau dans le problème d’une éventuelle reprise des négociations sur la limitation des armements.
Vers un renforcement de l’Otan
En annonçant qu’il avait donné l’ordre de fabriquer la bombe à neutrons, le président Reagan a précisé que ces 1 200 engins resteraient sur le territoire des États-Unis. Mais cette bombe ne peut répondre à ce que l’on attend d’elle que si elle est à proximité de la zone d’action éventuelle des blindés contre lesquels elle est conçue. D’où la déclaration du chancelier Schmidt, le 21 août 1981, en faveur du stockage de bombes à neutrons sur le territoire de la RFA (République fédérale d’Allemagne), « dans des conditions bien précises ». En 1978 déjà, le chancelier avait posé trois conditions : un autre pays européen membre de l’Otan devait accepter ce stockage, le déploiement des engins devait être décidé par l’ensemble des pays de l’Otan, ce déploiement ne devait avoir lieu qu’en cas d’échec des négociations en cours sur le désarmement. Il n’est plus question de désarmement, mais de réduction des armements, l’Union soviétique souhaitant éviter la mise en place des Pershing II et des Cruise missiles. Dans ces conditions, l’Otan va devoir discuter, dès l’automne, du déploiement des bombes à neutrons, alors que des difficultés subsistent à propos des Pershing II et des Cruise missiles, et que les questions monétaires créent toujours des sujets de mécontentement entre les États-Unis et leurs alliés européens.
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