Aéronautique - Le chasseur, le canon et le missile air-air
L’évolution de l’armement air-air des avions de chasse a longtemps stagné si on la compare à celle des performances de ces appareils. Alors que le passage de l’hélice à la réaction faisait plus que quadrupler leur vitesse au cours des 25 années d’après-guerre, l’armement de base ne progressait simultanément que de la mitrailleuse au canon. L’obus remplaçait la balle.
Son efficacité divisait certes par trois le nombre de munitions à tirer pour détruire la cible mais il ne modifiait pas de façon significative la distance utile d’ouverture du feu. Le corps à corps au canon allait cependant rester, à l’ère du Mach 2, la seule tactique de combat aérien, contrairement à ce qu’ont fait croire les affirmations péremptoires de visionnaires un peu trop pressés d’adapter les techniques nouvelles et de reléguer au musée des armes que leurs réflexions hâtives condamnaient.
En effet, à l’issue de la dernière Guerre mondiale, les concepteurs chargés d’élaborer de nouveaux armements ont étayé leurs recherches sur les données concrètes de ce conflit, en particulier sur le rôle joué par l’avion de chasse, dont l’action préférentielle avait été de s’opposer à la menace principale que représentaient les bombardiers et leur pouvoir de destruction. Mais ces bombardiers avaient eux-mêmes évolué pour contrer cette menace aérienne. Leur profil s’était peu à peu déformé sous l’incrustation de tourelles mobiles équipées des mêmes mitrailleuses que leurs adversaires. Il fallait donc concevoir un armement qui procure au chasseur une allonge suffisante pour lui permettre d’intervenir à une distance le mettant hors de portée de ces défenses.
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