Faits et dires
* Pour faciliter la conclusion d’un accord équitable sur une réduction importante des moyens nucléaires des deux parties en Europe et pour donner l’exemple, la direction soviétique a décidé de proclamer unilatéralement un moratoire touchant le déploiement des armements nucléaires de portée moyenne dans la partie européenne de l’URSS. Nous gelons, aux niveaux quantitatif et qualitatif, les armements de ce type déjà déployés dans cette région. Nous suspendons le remplacement de vieux missiles comme les SS-4 et les SS-5 par des missiles plus perfectionnés, les SS-20.
Leonid Brejnev,
devant le congrès des syndicats,
le 16 mars 1982
* Si les pays de l’Otan mettent à exécution leur décision de déployer des fusées Pershing II et des missiles de croisière, cela créerait une nouvelle situation stratégique comportant une menace supplémentaire réelle de la part des États-Unis pour notre pays et ses alliés. Des mesures de rétorsion mettraient dans une situation analogue l’autre partie, y compris directement les États-Unis et leur territoire.
Leonid Brejnev,
devant le congrès des syndicats,
le 16 mars 1982
* Si une menace de genre, quelle qu’elle soit, survenait, je suppose que nous traiterions le problème de la même manière que dans les années 1960.
Caspar Weinberger,
18 mars 1982
* Il ne semble pas qu’actuellement les positions exprimées par l’une ou l’autre des superpuissances permettent d’aboutir à une solution de cette angoissante question de la réduction des armements.
M. Bérégovoy,
secrétaire général de l’Élysée,
après le conseil des ministres du 17 mars 1982
* Le moratoire et la proposition de réduction unilatérale sont limités à la partie européenne de l’URSS, ce qui permet aux Soviétiques de poursuivre le déploiement des SS-20 à l’est de l’Oural, d’où ils peuvent encore atteindre l’Europe occidentale.
M. Luns, Bruxelles,
le 17 mars 1982
* Je pense que la proposition de M. Brejnev est un pas en avant. Ce que nous voulons, c’est qu’il continue à avancer jusqu’à accepter les propositions du président Reagan (l’option zéro) qui sont évidemment beaucoup plus radicales et permettraient de se débarrasser de ces armes des deux côtés.
M. Douglas Hurd,
secrétaire adjoint au Foreign Office,
le 17 mars 1982
* La proposition de moratoire sur les euromissiles du président soviétique a pour but d’empêcher le stationnement d’armes américaines équivalentes en Europe et de maintenir le déséquilibre qui existe dans ce domaine au profit de l’Union soviétique.
Communiqué officiel du gouvernement de Bonn,
le 17 mars 1982
* Les propositions de M. Leonid Brejnev peuvent être interprétées comme le signal de la persistance d’une disponibilité soviétique à négocier.
Ministère italien des Affaires étrangères,
le 17 mars 1982
* Les négociations américano-soviétiques pour la réduction des armements nucléaires reprendront au cours de l’été.
Caspar Weinberger,
le 19 mars 1982
* Je pense que cette idée de réduction des armements, de contrôle des armements, est l’une des plus importantes questions auxquelles nous avons à faire face. J’espère que lui (Leonid Brejnev) et moi pourrons avoir une conversation à ce sujet (lors de la session de l’ONU en juin 1982 sur le désarmement).
Ronald Reagan,
conférence de presse, le 5 avril 1982
* Nous savons par nos expériences passées que toute négociation avec l’URSS doit être soigneusement préparée. Nous ne pouvons pas nous permettre de répéter les erreurs du passé et d’arriver trop rapidement à un processus de contrôle des armements qui transforme des espérances en déceptions.
Ronald Reagan,
conférence de presse du 31 mars 1982
* La France, qui est un allié atlantique loyal, peut, du côté de l’assistance technique en matière d’armements, être le leader des pays non-alignés, des pays qui ont droit à leur sécurité, sans entrer forcément dans le jeu des deux blocs militaires.
M. Charles Hernu,
à Saint-Chamond, le 3 avril 1982
* Il faut compenser notre faiblesse dans le conventionnel par la force nucléaire qui, elle, ne peut s’exprimer qu’au niveau atlantique. Cette politique globale de défense implique que l’Alliance atlantique soit sans cesse plus solide et qu’elle comporte la dimension nucléaire.
M. Claude Cheysson,
interview à la télévision néerlandaise,
le 28 mars 1982
* Je crois que la rencontre entre les présidents Reagan et Mitterrand permet d’envisager des perspectives de coopération harmonieuse entre les deux pays pour résoudre les problèmes régionaux… Ni les États-Unis ni leurs alliés européens ne peuvent se permettre de rester indifférents au destin de l’Amérique centrale ou de l’Europe de l’Est.
Alexander Haig,
interview au Quotidien de Paris,
le 2 avril 1982
* La nouvelle génération n’a pas connu la guerre. Pour elle la paix est un état habituel de la société. Certains pensent que son maintien et son renforcement ne nécessitent aucun effort : cet état d’esprit fait naître des sentiments pacifistes, des sentiments de quiétude et une sous-estimation du danger réel de la guerre.
Litteratournaya Gazeta,
sous la signature du général Lizitchev,
le 25 mars 1982